Chapitre 14

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Les travaux du bar sont presque finis, nous devrons rouvrir comme prévu dans deux jours. Là les livreurs de boisson viennent de partir. Il nous fallait du stock pour rouvrir. Je suis en train de tout réagencer en réserve quand je vois la porte s'ouvrir. Je sursaute. Putain, il faut vraiment que je pense à verrouiller la porte quand je suis toute seule. Bon, là, je pense que je ne crains pas grand-chose pour puisque ce sont Théo et Davis. Enfin quoique... mon petit ami et son meilleur pote sont essoufflés et en nage.

Théo : Ma puce, il faut que tu nous planques. Promis je t'explique tout après, mais couvre-nous.

Davis ne cesse de regarder à travers les hublots de la porte qui séparera la réserve qui se trouve dans la cuisine de la salle. Il a la main dans son dos sur... oh putain un flingue ! C'est quoi ce délire. Voyant que je fixe l'arme de son ami, Théo me saisi par les épaules.

Théo : Mary. Ma puce, ça urge là.

Il m'embrasse et je secoue la tête avant que de m'écarter pour décaler un fut de bière. Je soulève la trappe et après m'avoir à nouveau embrasser, Théo choppe Davis par l'arrière de sa veste et ils se glissent tous les deux dans le petit espace où se trouvent les compteurs d'eau et électricité. Je referme la trappe et Théo me murmure de remettre le fut dessus. Mécaniquement, je replace le fut.

Trente secondes plus tard, d'autres hommes débarquent. Ils sont quatre. Et tous portent un bandana rouge. Je sais reconnaître le signe du cartel colombien qui sévit à quelques pâtés de maisons du bar, même si je ne les avais jamais vus ici avant.

??? : Excusez cette interruption mademoiselle, mais on cherche deux hommes.

Wow, il est sacrément poli pour un gangster. Mais la question que je me pose, c'est pourquoi un mafieux court après mon homme et celui à mi-temps de ma meilleure amie. Puis je repense au tatouage de Théo, son corbeau que je trouvais magnifique... Suzy m'avait dit en avoir vu un aussi sur le dos de Davis. Les Crow... C'est un autre gang qui lui agit plus au nord de la ville... Pile dans le coin où vit mon petit ami... Je sors avec un membre de gang... Bordel !

??? : Mademoiselle ?!

Prise à mes réflexions, j'avais presque oublié l'autre et ceux qui semblent être ses sbires.

Moi : J'ai vu personne. Comme vous pouvez le voir, le bar n'est pas ouvert, nous sommes en travaux.

Je vois les hommes qui regardent partout, même dans la chambre froide, puis dire à celui qui parait être le boss qu'il n'y a personne.

??? : Encore pardon mademoiselle, je ne saurais trop vous conseiller de fermer votre porte si vous êtes seule.

Il se tourne ensuite vers ses hommes et le timbre de sa voix change pour se faire plus dure.

??? : Aquí vamos, busca en todo el vecindario si es necesario, ¡pero encuéntralos por mí!

Je les raccompagne jusqu'à la porte et verrouille derrière eux. Mon espagnol du lycée commence à dater, mais j'ai tout de même compris ce qu'il a dit. J'ignore dans quoi mon petit s'est fourré, mais le colombien est visiblement prêt à fouiller tout le quartier pour les trouver.

Je ne fais même pas exprès de laisser Théo et Davis poireauté dans le sous-sol, mais avant de les faire sortir, j'ai besoin d'un verre. J'attrape un shooter et le remplis de vodka avant de le vider d'une traite. Je suis carrément sous le choc, quoiqu'au vu de nouveaux éléments en ma possession, les mystères autour de mon petit ami fondent comme neige au soleil. Je souffle un bon coup et retourne dans la cuisine/réserve pour libérer les garçons.

Ils sortent et Théo va pour me prendre dans ses bras, mais je recule d'un pas. Je vois bien que mon geste le blesse, mais là, je sais plus trop où j'en suis. Je l'aime, ça n'a pas changé, mais... Je suis en colère et aussi blessé qu'il m'ait caché un truc pareil.

L'ombre du corbeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant