L'ombre du corbeau

Chapitre 32

Toujours juchée sur l'épaule de Théo, je me débats en frappant son dos. Un instant, j'ai pensé me servir aussi de mes pieds, mais même si je suis lui en veux, je ne tiens pas rouvrir sa blessure au ventre.

Moi : repose-moi tout de suite !

Il ne m'écoute pas et avance là, mes fesses rebondissent contre une vitre. Il peste alors que c'est moi qu'il a cogné, il est gonflé !

Théo : Comment on sort de ce truc bordel !

Moi : A avançant prudemment ! Chose compliquée à faire avec moi sur ton épaule !

Je m'énerve et les gens doivent nous prendre pour des fous. Dans pas longtemps le forain va venir pour nous dégager à coups de pompe de son attraction. Théo me repose au sol, mais il capture mon poignet dans sa main. Il serre assez pour que je ne puisse pas me défaire de lui, mais sans me faire mal pour autant. Dans sa façon de faire, je ne vois pas vraiment d'agressivité, mais surtout une sorte de désespoir.

Théo : Si tu savais comme je suis désolé Mary. Pour hier et aussi pour mon comportement de tout de suite, mais s'il te plait laisse-moi une chance...

Moi : Une chance de quoi ? De me mentir encore ? Est-ce que c'était le cousin de Davis au moins ? Théo...

Théo : Non. Ellie est le contact de Sanders... Les Colombiens, ils savaient qu'on était à Atlantic City. Rob, un des Crow était un traitre... Ma puce, ils nous auraient pourchassé jusqu'à avoir nos têtes...

Moi : Et c'est censé me faire me sentir mieux ce que tu dis là !

J'y crois pas, on est en train de s'engueuler devant tout le monde au milieu du palais des glaces ! Moi qui n'aime pas me donner en spectacle, c'est gagné ! Il a gagné, je vais l'écouté, mais pas ici. J'estime qu'on doit laver son linge sale en privé. Surtout vu la... l'importance de notre linge sale. Une nouvelle tentative d'assassinat, rien que ça ! Je me défais de sa prise en tirant sur mon poignet et attrape son bras. Je nous fais sortir de l'attraction en tendant une main devant moi pour éviter de me taper toutes les vitres.

Une fois en dehors du manège, je l'attire entre deux attractions et le fixe en croisant les bras sur ma poitrine.

Moi : Vas-y, vide ton sac ! J'ai mon avion à 17h !

Il fronce un peu les sourcils et je le regarde l'air de dire : "tu t'attendais à quoi ?".

Théo : Avant de te rejoindre sous la douche, c'est Sanders que j'ai appelé et non Davis...

Moi : Non, sans déconner !

Il ne relève pas mon interruption et poursuit. Je suis en colère, il devra s'y faire. Et très franchement, pour ma part, je préfère que ce soit la colère qui prédomine sur la peur ou alors le chagrin.

Théo : Il m'a dit pour Rob et pour son plan. C'est pas comme si j'avais vraiment le choix.

Moi : Pourquoi, parce que c'est le boss de ton gang. S'il te dit saute, tu lui réponds : De quelle hauteur ?

Théo : Non, parce que c'était la seule façon de vraiment en finir avec toute cette histoire. La seule façon que tu sois vraiment en sécurité. Parce que croit-le ou non, il n'y a qu'à ça que j'ai pensé : ta sécurité.

Moi : Mouais, en laissant servir d'appât !

Théo : Malheureusement oui. Sanders m'avait assuré que tu ne craindrais rien, que la véranda était en verre par balle et c'était vrai, non ? J'ai pensé à y aller tout seul, mais imagine si les Colombiens avaient changé leur plan et étaient venus à l'hôtel... Je voulais pas que tu sois loin de moi. Seule sans que je puisse te protéger. Je ne me le serais jamais pardonné s'il t'était arrivé quoi que soit. Je ne m'en serais pas remis non plus. Je serais prêt à tout pour te protéger.