Chapitre 47

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Il est presque 1h du matin et je n'ai toujours pas de nouvelle de Théo. J'arrive pas à m'endormir et tourne en rond dans mon lit quand tout à coup, une violente douleur me tord le ventre. C'est comme si je venais de me prendre un coup de couteau dans l'estomac. C'est lancinant et me coupe la respiration une seconde. Je souffle doucement et la douleur part progressivement comme une vague qui reflue.

Moi : Il manquerait plus que la vie choisie par l'homme que j'aime me file un ulcère à moi...

Je me lève en bougonnant. Je vais dans ma cuisine et me serre un verre d'eau. Je le bois en regardant la neige tomber à travers ma baie vitrée. Depuis que je suis rentré chez moi, je me fais violence pour ne plus tout fermer à double tour. J'ai verrouillé ma porte et les volets de ma chambre, mais je laisse le volet roulant de la baie vitrée ouvert. Je me dis que je suis au troisième étage tout de même.

La vision des flocons qui tournoient dans le ciel m'apaise un peu. Elle m'angoisse aussi en même temps. Est-ce qu'il neige aussi dans le Wisconsin ? Quels risques Théo et Davis sont-ils prêts à prendre pour décrocher le marché convoité ? S'ils leur arrivaient quelque chose, est-ce qu'on serait au moins au courant ? Un tas de questions comme celles-ci tournent dans ma tête, en plus de scenarios plus ou moins catastrophe. Mais pourquoi, il ne me répond pas bordel !

Stressée et avec un léger mal de ventre persistant, je délaisse l'eau pour un autre liquide transparent. Je me sers un verre de vodka et m'en sers pour faire descendre un antispasmodique pour mon estomac. Je vais tenter de retourner me coucher, mais si à 8h, je n'ai toujours pas de nouvelle, je débarquerais au QG des Crow pour en savoir plus. Que j'aime ou pas ce qu'il fait, ma vie est liée à celle de Théo puisque je lui ai donné mon cœur.


Point de vue de Théo :

J'ai écrit à Mary quand nous sommes arrivés à Eau Claire avec Davis pour lui dire que tout allait bien et je crois que c'était un peu prématuré. D'ailleurs, je suis sûr que le message que je viens de recevoir provient de ma petite amie. Le problème, c'est que là, je vais avoir du mal à lui répondre.

Quand nous avons débarqué au point de rendez-vous, nous avons été accueillis par Rob, le contact de Sanders. Il était adossé à une superbe Cadillac, très classe. Nous l'avons suivi et là j'en croyais pas mes yeux. Des bagnoles tunés de partout, des ronronnements de moteur, de la musique à fond. Rob nous a présenté quelques personnes, celles qui allaitent être nos opposants direct pour les épreuves qu'on aurait à passer.

Davis s'est porté volontaire pour la première : Le mur. Ça porte bien son nom, le principe, arriver comme une balle en direction et s'arrêter en faisant un frein à main. Celui qui est le plus près du mur gagne. Il a perdu, mais ça semble avoir convaincu Rob qu'on en avait dans le caleçon. Et soyons honnête, si on avait planté le SUV de Cameron dans une façade, c'était même pas la peine qu'on rentre au QG. Le colosse nous aurait mis dans le même état que sa précieuse voiture

Mais passons, c'est moi qui me suis placé au volant pour la seconde et dernière épreuve. Une course sur plusieurs tours sur un parcours bien défini. Mon vis-à-vis connaissant déjà le circuit, j'ai eu le droit de faire un tour de chauffe et de repérage. Déjà que je vais devoir courir contre une BMW M3. Ça va pas être de la tarte. Si la course a bien débuté, là, c'est la merde totale, je ne tente plus de battre mon adversaire, mais de semer les flics...

On était dans le dernier tour quand les poulets sont arrivés, tout le monde est parti à tout à allures et dans toutes directions possibles. Les flics avaient dû prévoir ce coup de filet depuis un moment parce qu'ils étaient venus en nombre et là une voiture nous colle aux basques. Semer la police, c'est déjà pas évident, mais dans une ville qu'on ne connait pas, c'est carrément mission impossible. Heureusement qu'on a changé les plaques du SUV avant de venir.

L'ombre du corbeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant