Chapitre 11

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Presque un mois s'est écoulé et je suis toujours avec Théo. Je suis maintenant sûre d'être amoureuse de lui, mais je veux qu'il le dise le premier. J'ai pas envie de devoir ramasser mon cœur à la petite cuillère si mes sentiments ne sont pas réciproques. Bon, s'il est dans le même cas, nous pouvons attendre longtemps, je sais, mais quand même. Bien que je n'aime pas les trucs sexistes, c'est lui le mec, à lui de me montrer s'il en a dans le caleçon.

Là, une petite voix dans ma tête me hurle que son boxer est bien rempli, mais je ne veux pas penser au plaisir que les attribus de mon petit ami me donne sous peine de rougir de la racine des cheveux à la pointe des orteils. Et surtout pas devant mon oncle. Je secoue la tête et retourne à notre conversation. Bien que je ne voulais pas, Brody a pris le bail à céder pour agrandir le bar entre guillemet. Il va faire installer une cuisine et veut mettre des tapas à la carte du bar et... que ce soit moi qui les cuisine. Pourquoi je lui ai fait gouter mes wings ?

Brody : Mary ? ma grande ? T'es toujours avec moi ?

Moi : Pardon, tu disais ?

Brody : Si on te laisse ça comme espace, qu'est-ce que tu en penses, c'est assez ?

Moi : T'es sûr, vraiment sûr et certain de vouloir faire ça. Je sais pas si je veux être coincé derrière. J'aime être au bar et le contact avec les clients.

Brody : Je sais et c'est pour ça que tu auras de l'aide. T'auras juste un peu plus de mise en place. Juan sera en cuisine pour faire cuire les tapas, toi, tu feras juste la marinade et tu le formeras. En plus avec l'agrandissement, on va pouvoir mettre un espace dance. Les recettes sont bonnes, mais le nouveau bar qui a ouvert à deux pâtés de maison, nous vole pas mal de clients. Et puis les travaux commence dans deux jours si on finit de valider les plans.

Moi : Tu m'as un peu mis devant le fait accompli, mais ok. Et oui, je pense que l'espace est suffisant surtout si nous ne sommes que deux en cuisine. Il faudrait un plan de travail en angle, un grand frigo, un four, un gaz et deux friteuses pour les équipements de base.

Brody : Ok, je note. C'est tout ?

Moi : Oui, mais j'ai une précision importante, qu'il ne te vienne pas des idées d'ouvrir un resto ou je sais pas trop quoi. Je suis pas chef, je suis barmaid. Ah oui et pas un mot à mes parents, sinon, je les vois déjà me harceler pour que je reprenne des études en cuisine et j'ouvre un restaurant gastronomique qui récolte des étoiles au Michelin. Faute de suivre leur trace, je ferais toute même entre le nom de la famille dans la postérité.

Brody : Mary... J'aime pas t'entendre parler comme ça de tes parents.

Moi : Pourquoi ? je te rappelle qu'ils ont tourné le dos à leurs deux filles parce qu'elles ont choisi elles-mêmes la vie qu'elles voulaient vivre. Toi aussi, ils te parlent juste pour avoir de mes nouvelles, soyons honnête.

Je vois bien que ma dernière réflexion blesse mon oncle et je m'en veux aussitôt. Je m'approche de lui et le serre dans mes bras.

Moi : Pardon tonton... C'était méchant et blessant. J'ai tendance à vite m'emporter quand on parle de ça, mais t'y es pour rien. Et je ne te remercierai jamais assez de m'avoir pris sous ton aile. Je t'aime très fort Brody.

Brody : Moi aussi ma grande, je t'aime. Alors, on valide les plans ma cheffe/barmaid.

Je ris et lui colle un coup sur le torse. Il rit avec moi et dépose un tendre baiser sur mon front. Nous validons les plans, dans deux jours les travaux commenceront. Deux semaines de fermeture et de chômage partiel pour les employés. Certains ont déjà prévu de partir en vacances loin du Minnesota et de l'automne qui est plus que bien installé. Bientôt, nous aurons les premiers flocons. Je les attends avec impatience. J'ai toujours trouvé la neige magique. Ce grand manteau blanc qui recouvre tout...

L'ombre du corbeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant