Chapitre 27

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Dire à mon chéri ce que j'avais sur le cœur m'a fait du bien. Après cette... confrontation, j'ai super bien dormi. Bon, je pense que le Xanax a aidé aussi, mais il n'y a pas que ça. Me libérer de mes états d'âme m'a soulagé d'un poids. Le hic, c'est que je crois que ce poids a atterri sur les épaules de Théo. Ce matin, il est cerné comme s'il n'avait pas dormi de la nuit.

Moi : Pardon mon chéri...

Il sursaute alors qu'il avait le regard dans le vague.

Théo : Pourquoi tu t'excuses ma puce ?

Moi : Pour tout ce que je t'ai sorti hier soir...

Théo : Ça t'a fait du bien ?

Moi : Oui.

Théo : Alors c'est le plus important, tout ce que je veux, c'est que tu te sentes bien.

Moi : C'est adorable, mais moi, je ne veux pas que mon mal-être te retombe dessus.

Il s'approche et me vole un baiser avant de me serrer dans ses bras.

Théo : T'inquiète pas, je vais te dire, je préfère que tu me dises tout, même si ça doit me faire un peu de mal sur le coup. Je m'inquiétais pour toi Mary et crois-moi, les délires de mon imagination peuvent aller très loin. Promets-moi d'être toujours honnête avec moi.

Moi : Ok, mais à une seule condition, il faut que tu le sois aussi avec moi. On ne doit pas avoir peur de se dire les choses. Et si on se dispute et ben, on se dispute. C'est pas grave, c'est dans les difficultés qu'on voit la solidité d'un couple. Et puis, on se réconciliera sur l'oreiller.

Ma dernière phrase lui arrache un petit rire. Il embrasse ma tempe et me serre un peu plus contre lui.

Théo : Dans l'optique de respecter notre pacte de franchise, je dois te dire qu'il n'y a pas que notre conversation d'hier qui m'a empêché de dormir... C'est aujourd'hui que les Crow et nos alliés vont donner l'assaut sur les Colombiens... Je m'inquiète pour eux...

Moi : Tu les considères vraiment comme ta famille ?

Théo : Davis est celui dont je suis le plus proche et lui, je le considère vraiment comme un frère. Les autres... ils seraient plus comme des cousins, mais quoi qu'il en soit, on peut compter les uns sur les autres et ça, ça n'a pas de prix. Après la mort de mes parents, je m'étais coupé du monde et de tous mes potes. Je me disais que si je n'avais plus personne, je ne pourrais plus perdre un proche. Quand les Crow m'ont ramené au QG pour me soigner, j'avais envie de tous les envoyer chier. Sanders est venu me voir, il m'a dit que la tristesse vient de la solitude du cœur. Que si je ne m'ouvrais pas à nouveau aux autres, le poison qui détruisait ma vie me rongerait à tout jamais. Il avait raison, le poids de la perte de mes parents à commencer à être vivable, le jour où je me suis remis à vivre...

Je comprends mieux son implication dans le gang. Il a été sa bouée de sauvetage à un moment. Jamais je ne le jugerais pour ça. J'ignore ce qu'on ressent à la perte d'un proche, mais j'imagine que c'est une blessure qui ne se referme jamais vraiment. Je me hisse sur la pointe des pieds et lui vole un long baiser.

Moi : tu sais quoi, je crois que nous avons tous les deux besoin de nous occuper l'esprit aujourd'hui. Alors que dirais-tu sin on se lançait sur les traces de Rocky Balboa. Après tout, tu me les as fait regarder au moins trois fois chacun !

Il sourit et nous attrapons nos manteaux. Philadelphie et Rocky, nous voilà. Quand nous sortons de l'hôtel, je frissonne, le vent est de sortie et il fait aussi froid qu'à New York, mais sans la neige. Ici, c'est un froid sec qui nous mord les joues. Nous montons dans la voiture et une rapide recherche sur Google m'apprend où se trouvent les marches que Stallone monte en courant. Les Rocky Steps (« les marches de Rocky ») sont les escaliers donnant sur la façade sud du Philadelphia Museum of Art.

L'ombre du corbeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant