Chapitre 46

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J'arrive au QG des Crow et ça me fait toujours drôle d'être accueilli de la sorte. C'est super que les proches de Théo m'acceptent aussi bien, mais je reconnais que j'aurais largement préféré que ça ne soit pas des gangsters. Mon homme aussi d'ailleurs... si certaines femmes sont excitées par le frisson d'une vie pleine de danger, moi, elle m'effraie pour en avoir déjà fait les frais. Et honnêtement, je ne tiens pas à réitérer l'expérience.

J'appréhende ma discussion avec mon chéri parce que je sais déjà qu'elle ne va pas me plaire. Il a été très vague sur ce que Sanders lui avait demandé cette fois et je sais (là aussi par expérience) que mon chéri suit les ordres de son chef. Oui, j'ai pardonné, mais pas oublié le coup du resto à Atlantic City. Maintenant mes cauchemars ne sont plus seulement habités par les voix des Colombiens qui détaillent comment ils vont s'en prendre à moi, j'entends aussi les bruits des balles qui s'encastrent dans la verrière blindée. À ce souvenir tout mon corps frissonne jusqu'à ce que deux bras puissants m'enlace par derrière.

Théo : Ça va pas ma puce ?

Il dépose un doux baiser sur ma nuque sous mon écharpe dénouée. Toujours dans ses bras, je pivote pour lui faire face.

Moi : Si ça va mon chéri. Du moins pour l'instant... Tout va dépendre de ce que tu vas me dire...

Théo : Ah...

Il me vole un doux baiser et attrape ma main pour me conduire dans leur salle de réunion. Il y a une grande table entourée de chaise. Rien d'exceptionnel en soi. Mine de rien, je me demande si on a vraiment le droit d'être là. Même Lewis n'avait pas le droit d'y entrer aux dernières nouvelles alors moi qui ne fais même pas partie du club...

Théo : Mets-toi à l'aise ma puce. Tu dois commencer à avoir chaud avec ta veste, non ?

Je souris et retire mon manteau. Il le prend ainsi que mon sac et les pose sur le dossier d'une chaise. De sa chaise... il y a son nom dessus. Et en bout de table, le nom de Sanders apparait sur un siège plus imposant que les autres. Ça me ferait presque penser à la table ronde du roi Arthur. Non, je m'égare là. Je recentre mon attention sur mon homme.

Moi : Alors...

Théo : T'es sûre que tu veux savoir ?

Moi : Pas vraiment, mais quoique tu me dises, je pense que ce sera moins pire que le fruit de mon imagination. Je crois que je préfère savoir à quoi m'en tenir.

Théo : Ok. En fait, Davis et moi, on doit aller dans le Wisconsin ce soir pour participer à une course de rue.

Moi : T'es sérieux ?

Théo : Oui, notre partenaire principal est devenu notre ex-partenaire puisqu'il s'est fait arrêter.

À ces mots, mon cœur rate un battement. Et si la police remontait jusqu'au Crow, Théo irait en prison... Je dois changer de couleur parce que mon chéri me serre dans ses bras, inquiet.

Théo : Ma puce, t'es toute blanche...

Moi : Et s'il vous balançait aux flics ?

Théo : T'inquiète pas, on couvre toujours nos arrières. Même s'il bavait, les flics n'auraient aucune preuves concrètes contre nous. Enfin bon, pour continuer notre activité, il nous faut un nouvel associé. Sanders connait un type dans le Wisconsin, mais avant de faire affaire avec nous, il veut nous... tester.

Moi : Avec une course de rue ?

Théo : Si on traite avec lui, on devra faire le transport nous-mêmes, alors il veut juger de nos capacités de pilote. Davis et moi, on est les meilleurs au karting donc...

L'ombre du corbeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant