Chapitre 20

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Après un petit dej pris en silence, Théo et moi montons dans la voiture de Cameron. Elle est à l'image du gars. C'est un imposant SUV noir, vous me direz, j'aurais mal vu le gros balèze rouler en fiat 500, en imaginant qu'il passe dedans déjà. Nous ne roulons pas très longtemps et nous pénétrons dans ce qui ressemble à un entrepôt. Du moins de l'extérieur parce que dedans, c'est une autre histoire. Une dizaine d'hommes sont assis dans ce qui est un salon géant. Il y a des grands canapés, un écran au mur et un rétro projecteur au plafond. Il y a aussi un bar dans un coin de la pièce. Bon, je suppose que de l'autre côté de la cloison, c'est pas pareil, mais cette partie est très chaleureuse.

Théo sort et j'avoue que je ne sais pas trop comment réagir. Il attrape ma main et entrelace mes doigts aux siens. Il salue les différents mecs en me présentant. Quand on arrive au niveau de Davis, il me fait un câlin en prenant garde à ne pas me faire mal. On arrive vers le dernier type qui est un peu à l'écart.

Théo : Toujours de corvée de bar ?

??? : Ouais et puis là, j'ai la tête dans le cul, c'est lequel de vous deux qui a eu une insomnie cette nuit.

Théo me regarde, étonné et j'en fais de même. Comment ce gars sait qu'un de nous n'arrivait pas à dormir cette nuit ?

Théo : Tu t'es relevé cette nuit ma puce ?

Moi : Oui, j'arrivais pas à trouver le sommeil, mais comment...

Je me tourne vers le type qui doit être un peu plus jeune que nous.

??? : Lewis, je m'appelle Lewis. J'ai pris le second tour de surveillance cette nuit.

Moi : de surveillance ?

Lewis : Ouais, au cas où les Colombiens sachent où vit Théo.

Moi : Et qu'ils viennent finir le travail...

Ma voix n'est qu'un murmure et mon corps entier est parcouru de frisson. Mes jambes flageolent. Mon cauchemar est loin d'être terminé visiblement...

Théo : Ça va aller ma puce. Tu ne crains plus rien. Pourquoi tu m'as pas dit que tu avais mal dormi ?

Avant que je ne réponde, un homme arrive par une porte que je n'avais même pas vue. Il s'avance vers Théo et moi. Il check Théo me tend la main.

??? : Je me présente Sanders, fondateur des Crow.

Moi : Mary...

Sanders : Oui, je sais. La femme qui a volé le cœur de Théo. Merci d'avoir protégé deux de mes hommes en les cachant des Colombiens et navré pour les conséquences que ça a pu avoir sur toi. D'ailleurs Théo, la réunion pour savoir comment se débarrasser pour de bons des rats d'Amérique latine va commencer. Lewis sert à Mary ce qu'elle veut.

Mon petit ami me vole un baiser et suit Sanders et les autres dans une autre pièce. Je me tourne vers Lewis, surprise qu'il n'en fasse pas de même.

Lewis : je suis toujours à l'essai. Il faut que je fasse mes preuves avant d'avoir le droit de m'asseoir à la table. Alors qu'est-ce que je te sers ?

Moi : Je veux bien un café avec deux sucres s'il te plait.

Lewis : Tu m'étonnes, tu dois être morte, la lumière est restée un moment allumée dans le salon cette nuit, mais je comprends que ça doit pas être facile de trouver le sommeil après ce que tu as vécu...

Je me doute bien qu'il ne fait pas exprès de remuer le couteau dans la plaie et qu'il est juste maladroit, mais ça ne fait que rouvrir ma plaie qui est encore à vif.

L'ombre du corbeauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant