À la Allison Academy, un établissement scolaire de North Miami Beach où se mêlent les cultures des quatre coins du monde, Reino se prépare à vivre sa dernière année comme toutes les précédentes.
Mais ça, c'était sans compter l'arrivée d'un nouveau d...
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— Soyons honnêtes deux secondes, minaude Blanca, une main sous sa joue. Il est ultra sexy !
Je lève un regard mortifié vers elle, car aux dernières nouvelles, je lui parle de Vladimir Poutine.
— Pardon ?
Elle sort de sa rêverie au son à demi-étranglé de ma voix. Ses yeux rencontrent les miens, puis elle les baisse sur ma feuille où le portrait « ultra sexy » du président de la fédération de Russie me nargue depuis la semaine dernière. Après une seconde à faire le lien entre sa remarque et ma réaction, elle s'esclaffe.
— Très bandant l'Histoire, Rei, mais je parle plutôt de cette œuvre d'art là-bas.
Elle prend mon menton et me fait tourner la tête vers Haru, qui au lieu de s'éclipser aux vestiaires, enfile son maillot de l'équipe de basket d'Allison Academy dans un coin oublié de la classe. J'ai à peine le temps d'entrevoir la ligne pâle de son ventre que l'uniforme est enfilé et que je me retourne vers ma binôme chilienne, les sourcils froncés.
— J'étais censé le mater ? demandé-je, un peu paumé. Tu veux savoir si je trouve Haru sexy ?
Je crois qu'il m'a entendu au moment où il allait sortir, car Faisal lui demande s'il ne s'est pas fait mal en se mangeant le mur.
— Oh Rei, soupire-t-elle dramatiquement, qu'est-ce que je vais faire de toi.
Je connais Blanca depuis que j'ai cinq ans. On a toujours été fourrés ensemble, si bien que je n'ai pas de véritable souvenir de ma vie avant qu'elle n'y entre. Elle est extraordinaire et épuisante, un combo insécable. Je ne suis pas sûr de l'avoir déjà vue parler à Haru ou Matthew, mais si c'est le cas, ils n'ont pas dû trop capter ce qu'elle voulait. Ses approches ont tendance à être assez particulières. Selon elle, pour briser la glace, il ne faut pas avoir peur de marquer l'adversaire avec une accroche inoubliable. Elle fait souvent ça pour déconner, allant jusqu'à frôler l'absurde si elle tient à une réaction de taille. Blanca, elle est destinée à vivre pour l'éternité dans la mémoire des gens.
Une chaise est tirée et Matthew prend place à côté de moi, l'air penaud. Je le concerte avec une question muette mais il prend du temps à me dire ce qui le tracasse.
— Y'a l'un de vous qui peut m'héberger ce soir ?
C'est frontal, mais j'ai l'impression qu'il a pris des pincettes avec tous les autres et que malgré le fait que tout le monde l'adore, ils n'ont pas pu accepter. Arrivé à notre hauteur, il semble sur le point de hurler. Blanca le reluque de haut en bas et ça ne lui échappe pas.
— Bien sûr chaton, ronronne-t-elle. C'est la maison qui offre, mais tu peux te permettre un pourboire en nature.
La voilà, son accroche. Par contre, ça sonnait comme une menace.
Matthew la regarde sans véritable expression, il se tourne vers moi :
— Tu peux m'héberger ce soir ?
J'ai l'impression que si je dis non, ça équivaudra à une complicité d'enlèvement.
