Chapitre 29

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Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles Matthew et Haru pourraient regretter de nous avoir rencontrés.

L'une d'entre elles, c'est qu'ils sont désormais les chauffeurs attitrés du groupe.

— Y'a un dauphin !

— Où ça ! Où ça !

— Jade bon sang, tu m'écrases la main !

Notre Parisienne lève son pied avant que Matthew ne finisse avec des palmes à la place des doigts, tentant de voir les fluctuations du large en passant le buste à travers le toit ouvrant de son 4x4 noir. Leur cri me fait tourner la tête au moment où nous nous garons à leur gauche sur la plage Hallandale, c'est d'ailleurs comme ça qu'on a réussi à les retrouver dans ce dédale de sable.

Blanca rejoint Jade dans l'ouverture trop exigüe pour trois personnes, ce qui force limite Matthew à lui-même s'éjecter de sa voiture s'il ne veut pas se recevoir un genou dans le nez.

— Vous êtes des cauchemars ! fulmine-t-il, rampant limite sur le sable.

Nos copines s'émerveillent sur des silhouettes amorphes qui frémissent contre les vagues au loin. S'il s'agit réellement de dauphins, je m'inquiéterais du taux de radioactivité qui gît dans l'eau. Les filles sont déjà apprêtées pour aller se baigner, crème solaire sur le bout du nez et maillots de bain apparemment dégotés dans une boutique la veille même – je regrette parfois de ne pas mettre notre groupchat en sourdine.

De notre côté, je rigole déjà de le voir autant en difficulté, en contraste avec Ioane, adossé à la carrosserie et enfilant ses lunettes de soleil comme l'acteur des Experts.

— Ça commence fort dis donc.

Je pivote alors, quand du côté conducteur Haru fait part de cette remarque en fouillant son sac de plage. Il porte un débardeur noir mettant à l'honneur ses bras forts, je remarque finalement le bracelet en perles de verre qu'il a au poignet. Nous sursautons lorsque son appui-tête se reçoit un coup depuis l'arrière, que je suppose involontaire. Il n'a même pas besoin de vérifier qui en est la cause qu'il tempête :

— Mon siège c'est pas ton punching-ball !

— J'ai pas fait exprès crétin, en même temps si c'était pas autant le bordel dans ta caisse !

Hyerin se redresse après avoir joué des coudes pour extirper le ballon de plage coincé sous les tapis. Avant que j'aie eu le temps d'en placer une, elle nous salue comme si Haru avait juste été son chauffeur de taxi et s'élance à la rencontre des autres.

Je n'ai jamais vu quelqu'un comme ça.

— Dis, tu les as déjà présentés ? je demande, au cas où.

Haru se penche à mes côtés pour voir le spectacle : Hyerin qui fait un check du poing totalement désinhibé à Ioane, déstabilisant d'ailleurs ce dernier. Il nous regarde, la pointe du doigt quand elle s'en va ensuite vers les filles ; avec un air confus il articule le mot « Frangine ? » comme si c'était la seule justification possible à ce qu'il vient de se passer.

Nous entendons ensuite des cris plus aigus, je ne sais pas qu'est-ce qu'elles « adorent trop » comme elles se le partagent de vive voix après cinq secondes, mais apparemment elles sont déjà devenues potes.

— Non, elle se présente toute seule, répond finalement Haru.

Je suis tellement sidéré par son dynamisme que je n'ai même pas capté qu'elle avait totalement snobé Matthew.

Haru repart à la fouille infructueuse dans son sac, à croire que pour lui, c'est tous les jours comme ça. Il soupire, sa recherche est infructueuse. Il tourne la tête de mon côté, ses yeux se baissent :

— Ah ! Elles sont là !

Je n'ai pas le temps de réagir qu'il se penche un peu trop sur moi, son bras contournant mon corps pour attraper les lunettes de soleil oubliées contre la portière. Son autre main se retient à mon appuie-tête, son pouce frôle mon cou. Contre mon oreille, je peux entendre le tintement des breloques de son bracelet.

Puis il se redresse, content de sa trouvaille qu'il fait tourner du bout des doigts. Je sens pourtant son regard se faire plus soucieux quand il le pose sur moi.

— Ça va Rei ?

Bof. C'est juste allé trop vite. C'est juste que je l'avais pas vu venir. C'est juste que depuis un certain temps la proximité d'Haru me fait limite dérailler quand je ne m'y attends pas. Et aujourd'hui, sa peau a une odeur de brise marine et de soleil.

— Tranquille, je réponds.

Je dois juste être rouge comme un homard, actuellement.

Oops, my badOù les histoires vivent. Découvrez maintenant