Chapitre 25

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Nous avons séché les cours de l'après-midi parce que je me suis lamentablement endormi sur l'épaule d'Haru.

— Y'a vraiment plus rien, entre Elias et moi.

Je n'ai même pas envie de savoir pourquoi, lorsque j'ai émergé, c'est la première chose qui me soit passé par l'esprit. Haru a sursauté, pianotant sur son portable : je ne crois pas qu'il avait senti que je me réveillais.

— Ok.

Il l'a dit d'une toute petite voix, et je crois l'avoir vu rosir quand il a regardé ailleurs.

Ensuite, Haru m'a conduit chez moi en voiture. Nous nous tenons sur le bas-côté devant ma maison, depuis à peu près une minute. Les vitres sont baissées et le vent de la plage m'éveille un peu plus.

— J'ai pas trop envie de parler d'aujourd'hui, je lui confie enfin.

Le trajet s'est fait dans un silence de mort, je pense qu'il l'a compris. Je pense qu'une partie de moi veut juste tout réinitialiser, comme si ça n'avait jamais existé.

— Je comprends, il me répond.

Et en même temps, je sens qu'il voudrait dire plus par rapport à tout ça. Mais il se retient, comme s'il prenait conscience du fait que ce n'est peut-être pas son droit, de me dire ce que je ressens.

Nous nous apprêtons à nous quitter, simplement et sans plus d'histoire, quand nos deux portables sonnent en même temps. Je suis encore sur le siège passager, presque même encore à moitié endormi. D'ailleurs, je ne me suis pas excusé de l'avoir fait sécher.

— C'est Blanca.

Sa voix veut taire le silence qui plane, tandis que mes yeux inspectent son message. Il reprend en me regardant, je lève les yeux vers lui aussi.

— T'es sûrement trop fatigué, déclare-t-il.

Blanca nous propose de passer la soirée chez elle. Ioane et Matthew ont déjà accepté, mais je crois que c'est parce qu'ils en ont déjà discuté quand nous n'étions pas avec eux en classe. Je pense au fait qu'il a raison, que je suis fatigué.

Mais je pense aussi que m'isoler n'y changera pas grand-chose aujourd'hui, je me sens encore pris dans ces schémas de pensées. Je ne sais pas ce que Blanca a en tête, mais je lui fais plus confiance que ma propre compagnie, au moins jusqu'à demain.

— J'ai pas envie de rester seul, en fait.

Il y a une étrange lueur dans son regard, quand je lui fais cet aveu.

— Ok, je viens aussi alors.

Je lâche un rire devant le ton solennel qu'il emploie. On conçoit à demi-mots de nous rendre chez elle ensemble. Je descends du véhicule sous son regard et me penche à sa fenêtre.

— Je vais chercher quelques affaires, et peut-être prendre une douche. Tu veux entrer en attendant ?





Nous faisons ensuite un arrêt chez Haru. Je n'ai toujours vu sa maison que de loin et en pleine tempête, quand nous sommes passés avec Matthew au-devant pour les retrouver, Hyerin et lui.

Elle se situe dans une propriété un peu plus loin de la mer, mais dans laquelle le soleil brille toute l'année. La maison est plutôt grande et à la musique qui s'entend déjà sur le chemin, je suppose qu'elle est aussi pleine de vie. Il se gare dans son jardin, où un gnome en plastique me nargue à moitié enfoncé dans une parcelle de terre. La terrasse est décorée de babioles à la mode boho, entre des paréos pastel et des attrape-rêves pendant des lattes de bois incrustées au plafond. C'est un contraste intéressant, sachant que les fondations mêmes de ces baraques sont on ne peut plus neutres et chics, limite comme les affiches d'agence immobilières tentant de vendre leur marchandise sur le net.

— Fais pas gaffe, ma sœur est à fond sur ces trucs, fait-il en repoussant un collier de coquillages sur la poignée de porte.

— Elle s'entendrait bien avec Blanca, on organisera des séances de méditations groupées pour élever nos vibrations ensemble.

Il rigole et me fait une réflexion par rapport à mes connaissances sur la chose.

— Je traîne beaucoup avec Blanca, fais-je en haussant les épaules.

Et j'avoue, parfois je finis par intégrer ce qu'elle dit, à force de l'entendre en parler à longueur de journée.

L'intérieur est encore assez peu personnalisé, et je mets cela sur le fait qu'ils ne vivent pas ici depuis longtemps. Le salon et la cuisine occupent la même grande pièce, dont la séparation est assurée par un bar en marbre gris et des tabourets hauts.

— T'as fait des compétitions de basketball ?

— Hé !

Il m'a lâché des yeux deux secondes et je me suis retrouvé devant une étagère vitrée, à l'autre bout de la pièce comme un enfant sans supervision. Je perçois son grognement et ses enjambées me rejoignent. Il me regarde et je lui souris. Alors, il abdique et reporte son attention sur les médailles visibles de l'autre côté du verre.

— Depuis que je suis petit, affirme-t-il.

— C'est une passion, ça ?

— Je saurais pas te dire, je suis tombé dedans et j'en suis plus vraiment sorti. J'avoue que je m'imagine mal sans.

Sous son étage à lui, je vois d'autres récompenses, dans une autre discipline, avec des photos montrant une autre personne. Ma bouche s'ouvre quand le visage de Hyerin, plus jeune, apparaît sur l'un des clichés.

— C'est quoi ç-

Je bondis comme un lapin quand une sorte de cri de camionneur coupe ma question, aussitôt suivi d'une série de bruits d'impacts. J'ai l'impression qu'un massacre a lieu de l'autre côté du mur.

Haru n'a même pas réagi, il marche et je le suis sans parvenir à tout de suite comprendre. Il ouvre une porte et la musique que j'entendais tout à l'heure me revient plus forte. Dans l'arrière-cour, un espace aménagé présente Hyerin en short et brassière de sport, casque sur les oreilles et, apparemment, en position de combat. Elle paraît sur le point de démonter un rhinocéros.

— D'après mes parents, fallait un moyen de nous canaliser tous les deux quand on était gosses.

Elle se tourne vers moi, comme si elle avait senti notre présence. Son air limite assassin change pour adopter un sourire grand comme le soleil :

— Salut Reino !

— Hey...

À noter, Haru fait du basketball.

Et sa grande sœur a gagné des championnats régionaux de kickboxing.


***

Hyerin fan account hehe

Honnêtement pour ce chapitre j'ai juste suivi le mouvement, je me suis dit que ça aurait été étrange de passer à autre chose sans une petite transition. Il se passe franchement pas grand-chose mais je veux pas non plus que le drame prenne toute la place (sans non plus m'en débarrasser genre ça existe pas hein). J'essaye de trouver un bon équilibre pour pas qu'on passe toute la fic à broyer du noir !

J'suis en pleine insomnie là, c'est chiant.

(J'ai pas relu le chapitre)

Oops, my badOù les histoires vivent. Découvrez maintenant