Chapitre 75 - Rachele

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Rachele

Je suis violemment propulsée sur une surface molle dans une pièce sans lumière. Je me redresse aussi vite que possible en tentant de me relever, mais aussitôt une paume brûlante m'enserre la gorge avant de me rallonger. Il ne m'étrangle pas assez pour m'étouffer, mais assez pour m'intimider et m'empêcher de bouger. Son bassin suit son geste alors qu'il se colle sur le mien en caressant mes lèvres du bout des siennes. J'essaie de le repousser, mais ma main heurte ses pectoraux nus. J'ai un hoquet de surprise tandis qu'il émet un petit rire moqueur. Mon corps réagit en m'envoyant des contractions d'excitation dans les muscles de mon bas-ventre et de légères décharges électriques dans le système nerveux. Libérant mon pharynx, il s'empresse de déchirer sans douceur mon t-shirt puis de défaire mon soutien-gorge. Une subtile brise fraîche caresse mes tétons qui durcissent instantanément. Privée du sens de la vue, je tente de le percevoir dans la pénombre, sans succès.

— Jacob...

Alors que sa main se pose avec tendresse sur mes lèvres pour m'empêcher de parler, sa langue s'aventure sur mes seins, frôlant avec délicatesse les parties sensibles. Mon buste se tend vers lui sans qu'il ait à en faire davantage, réclamant plus. Cela dit, décidé à jouer avec ma patience, il refuse de me donner l'attention désirée et sourit contre ma peau. Plus mon excitation augmente, plus la lumière de mes tatouages brille d'un éclat puissant.

Envieux de profiter de ce spectacle, il se redresse. Un vent froid me saisit et je frissonne alors qu'il dévore du regard ce nouveau corps qui lui est offert. Avec lenteur, il effleure du bout des doigts les tracés sur mon épiderme. Je ne peux m'empêcher de réagir sous ses caresses jusqu'à ce qu'il se relève.

Paniquée de ne plus le sentir, je le cherche en tâtonnant autour de moi. En quelques secondes, je me retrouve seule, ramener à ces mois de torture. La peur me tord les entrailles. Je tente de l'appeler, mais alors que mes lèvres s'entrouvrent, je reste muette. Une terreur m'enveloppe. Je tente de hurler, mais une nouvelle fois, j'émets un silence glaçant. Prise d'angoisse, je me lève en avançant à l'aveugle. Je fais quelques pas, désorientée, quand soudain, ses doigts chauds attrapent mes hanches. Il colle son érection dure entre mes fesses et appuie sur mon dos pour que je me retrouve en position courbée, les seins collés contre la surface froide. Je tente de me relever par réflexe, mais à la seconde où je me retourne, il bloque mes poignets avec sa main droite et me donne un coup de bassin pour montrer son mécontentement. Je ne sais plus si je dois avoir peur ou être excitée. Mon cerveau est partagé entre établir des signaux d'alerte ou se laisser dominer.

Sa deuxième paume remonte le long de mon corps et finit sa course dans ma nuque. Lentement, il caresse cette zone sensible, faisant perdre à mon esprit tout repère. On aurait pu croire que ce côté sauvage me rebuterait, mais c'est tout le contraire.

Il relâche ensuite mes poignets et retire le reste de mes habits. Ainsi dénudée, je frissonne. J'ai conscience qu'il observe les moindres changements que j'ai effectués. Satisfait, il se rapproche de moi pour m'embrasser langoureusement en ondulant contre mon corps. Son sexe nu et en érection contre mon bas-ventre m'excite si bien que ma main attrape sa nuque pour approfondir notre baiser.

Sans interrompre cette danse, il me bascule à l'horizontale et positionne son membre à l'entrée de mon vagin. Ses lèvres étouffant mes gémissements, je soulève mon bassin pour lui faire comprendre que j'en veux plus. Le sourire joueur qu'il esquisse contre ma bouche me rend toute chose. Sa main vient alors caresser très doucement mon point sensible. Je l'encourage avec de petits soupirs tandis que sa langue parcourt mon cou. Il cède à mon envie et son majeur descend pour s'enfoncer avec suavité en moi. Je geins plus fort. Il rentre un deuxième doigt et attaque l'endroit exact de mon plaisir avant d'y joindre un troisième. Je ne mets pas longtemps à défaillir sous ses attaques et jouis en agrippant sauvagement ses cheveux, assaillie par un nombre incalculable d'émotions.

À peine la vague déferlante d'ivresse passée, il me pénètre avec son membre imposant en s'accrochant à mes hanches pour me pilonner avec fureur. Je crie à chacun de ses coups de reins puissants en sentant une nouvelle fois la pression monter. Cette danse entre nos corps n'a rien de doux. Notre manque s'exprime en sauvagerie, nos deux êtres s'unissent à la perfection. Féroce, il empoigne mes cheveux pour me coller encore plus à lui. Le bonheur de le retrouver explosant comme une libération dans ma poitrine, une seconde vague de jouissance s'empare de moi. Il me suit de près et se libère à son tour dans un dernier coup de reins.

Ma bouche est sèche, je tremble de partout. Conscient de mon état, il se retire précautionneusement, sans me lâcher. Il me prend ensuite dans ses bras et m'allonge sur ce qui doit-être un matelas. Prise d'une intense et incontrôlable fatigue, je sombre dans un sommeil profond.

Je ne sais pas de quoi je rêve, tout est confus, comme à mon réveil. Je me lève en ayant l'impression d'être dans un four. L'air est dense et mon corps collant de sueur. J'ouvre un œil, mais le noir m'empêche de voir ce qu'il y a autour de moi. Petit à petit, tout se remet en place dans mon esprit. Quand je prends enfin conscience de ce qu'il s'est passé, un sursaut de surprise m'étreint. Je veux me redresser, mais je me rends alors compte que Jacob est toujours là. Je sens son corps collé contre moi tandis que son bras m'entoure pour m'interdire de partir.

Je me rallonge, étonnamment rassurée de sentir sa présence près de moi. Le bonheur que je ressens de le retrouver est si intense que je ne peux pas décrire la puissance du sentiment. La peur enfin disparue, ma poitrine s'allège de manière considérable. Cela dit, mon esprit s'égare, ressassant les paroles du démon.

Durant un des rares moments calmes de cette nuit, Jacob m'a avoué que si je n'avais pas veillé à son chevet autant de temps, il n'aurait pas pu se réveiller aussi vite. Voire jamais. Mon statut de Liin me confère un pouvoir de guérison sur lui. Mon énergie complète la sienne et la nourrit. Ce qui expliquait ma difficulté à me séparer de lui, à dormir, à manger et à sourire. Quant à la blessure que j'ai vue se rouvrir, il m'a dit que c'était parce que j'avais rompu le lien entre son corps et le mien au moment où il tentait de la soigner.

En dépit de mes questions restées en suspens, je n'ai pas éprouvé un tel bien-être depuis un long moment. Quelque peu transpirante, je tente de déplacer son bras tant la chaleur devient étouffante, mais son membre musclé refuse de lâcher prise et se contracte plus fort.

— Jacob s'il te plait je meurs de chaud, dis-je d'une voix faible.

Le démon grogne et au lieu de me libérer, il descend sa main sur mon sexe. À nouveau, je réagis au quart de tour. Je gémis de plus belle alors qu'il prépare le terrain pour une nouvelle chevauchée sauvage. Satisfait de ma réponse corporelle et avec une aisance princière, il se place entre mes cuisses.

Je ne sais pas combien de temps nous demeuronsdans cette pièce à jouer l'un avec l'autre pour nous retrouver, mais comme deuxmoitiés d'une même entité, nos enveloppes charnelles s'unissent à la perfectionencore et encore, jusqu'à ce qu'il ne reste plus que nos respirationssuffocantes. Pas mal pour un mec tout juste sorti du coma. 

Call Me MonsterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant