Call Me Monster

Chapitre 31 - Jacob

Jacob

Mon sédatif fait effet en quelques secondes. Rachele tombe dans mes bras couverts de sang. Je dégage une mèche de son visage avant de remettre bien ses habits. J'ai beau avoir passé mes nerfs sur la carcasse du pervers, éclaté son crâne en mille morceaux, je ne suis pas calmé. Les ecchymoses sur sa peau fragile me rendent malade. J'ai envie de tout détruire, de réduire cette terre à néant, d'en brûler chaque partie pour créer un enfer où aucun homme n'aura de repos. Avec délicatesse, je soulève son corps blessé et la ramène jusqu'à la voiture. En prenant garde à sa tête, je la place à l'arrière. Tacher mes sièges est le dernier de mes soucis. À cause de mon impulsivité, Rachele a vu ce que je suis réellement. Furax, je frappe la carrosserie.

Quelle connerie !

Je n'avais pas prévu de lui annoncer comme ça, mais à l'instant où j'ai ressenti ce danger dans ma poitrine, j'ai vrillé. Pour la première fois de ma vie, des questions me taraudent. Pourquoi est-ce que j'ai adoré la voir céder à mes lèvres ? Pourquoi est-ce que je ressens plus qu'un besoin d'énergie venant d'elle ? Le cadeau de Morwën serait-il empoisonné ? Cette possessivité ne me ressemble pas. Ce besoin de l'avoir près de moi non plus. Je n'aurais jamais dû l'emmener, c'était de la folie. Si Mina apprenait ça, elle m'enverrait six pieds sous terre. Cela dit, je n'ai pas résisté à la voir évoluer dans mon royaume. Je voulais imposer ma marque sur elle. Je voulais que chaque créature sur mon territoire sache qu'elle est chasse gardée. Je voulais me pavaner avec cette perle d'innocence à mon bras.

J'ai eu tort, mais Shanna s'est elle-même condamnée à mort. Elle a estimé pouvoir donner une leçon à Rachele, mais s'en prendre à la pupille du Corbeau est impardonnable. Et aucun être humain, aucune créature, homme ou femme, ne me provoque sans être puni. L'acide de la haine brûlant mes veines, je fais signe à Tyler de surveiller la femme qui me rend fou. Je ne peux pas attendre, la mort de Colin ne me suffit pas. La démone de bas niveau doit souffrir aussi.

Lorsque j'arrive à l'endroit prévu par Kyle, elle est à genoux par terre et pleure toutes les larmes de son corps.

— Je t'en prie Jacob ! J'ai perdu l'esprit, je t'en prie, ne me fais pas de mal.

— Ferme-la ! lui intimé-je.

Je lui prends fermement la mâchoire et la force à me regarder dans les yeux. Son maquillage a coulé sur ses joues et elle semble pitoyable en cet instant.

— Je vais remettre en place certains de tes neurones.

Ses pleurs redoublent de terreur. Oh oui, elle doit avoir peur, car sa sentence ne sera pas des plus douces.

— Tu as touché ce qui m'appartient. Et personne ne touche ce qui m'appartient, dis-je d'une voix d'outre-tombe.

L'adrénaline qui coule dans mes veines me donne une assurance sans faille. Je ne fais pas de différence entre les hommes et les femmes, humains ou créature. Une attaque est une attaque, je ne fais pas de préférence. Cela dit, je ne compte pas la frapper à mort comme Colin. Non, je veux que tous puissent admirer ce qui arrive lorsqu'on ose toucher à mon clan. Imaginatif, je sors mon couteau et passe mon briquet sur la lame. Le métal chauffé devient rouge feu, aussi brûlant que les flammes de l'enfer. L'idée que je viens d'avoir est en accord avec ma réputation.

Cruel, fou, sans pitié.

J'attrape sa tête et la maintiens fermement. Elle hurle quand elle comprend mon intention et tente de s'échapper. Manque de chance, je suis beaucoup plus fort qu'elle. Je signifie à Xyu de venir l'empêcher de faire trop de bruit. J'aime entendre les cris de mes victimes, cependant, il ne faudrait pas attirer l'attention. J'incline son visage sur le côté gauche avant de placer mon couteau aiguisé près de sa tempe. À nouveau, elle essaie de se débattre, mais c'est inutile. Je presse avec lenteur sur la chair à vif jusqu'à sentir l'oreille céder sous ma lame. Des frissons de plaisir circulent dans tout mon être en sentant l'odeur de la peau brûlée. Son sang dégouline alors qu'elle tente à nouveau de se soustraire à ma torture en gémissant des borborygmes incompréhensibles. Trop tard. Le cartilage dans une main, je ris en me penchant sur son corps meurtri alors qu'elle manque de tomber dans les vapes. Je caresse son menton en plantant mes yeux dans les siens.

— Va te réfugier chez ceux que tu appelles tes amis. Demande-leur de te protéger de ce que je suis, chuchoté-je. Va, et raconte-leur ce que je t'ai fait, et pourquoi je te l'ai fait. Je veux qu'à partir de maintenant tu vives dans la peur que je revienne finir ce que j'ai commencé.

Aux vues de ses tremblements, de ses plaintes douloureuses et de ses yeux exorbités par la terreur, j'en conclus que mes paroles ont eu l'effet escompté. Je la laisse tomber à terre en lui jetant le membre arraché à la figure, puis demande à Kyle de s'en charger. Cette punition n'est qu'un début, mais je ne peux pas m'attarder comme je le veux. Le sédatif ne fera pas dormir Rachele indéfiniment. La dose était minime. La chance ne lui sourira que jusqu'à ce que tout le monde sache que toucher cette femme revient à me toucher moi. Si Colin n'était qu'un outil, Shanna est celle qui a appuyé sur la détente.

— Jacob, m'interpelle Kyle.

— Une autre fois, je suis pressé.

Je sais que mon ami s'interroge sur mes intentions et mon comportementparticulier, mais je ne veux pas en parler maintenant. Je vais déjà devoirgérer la situation avec Rachele, je ne veux pas devoir m'expliquer. Jerisquerai d'être agressif sans le vouloir. J'ai créé un bordel monstre et jevais devoir assumer mes erreurs.