30 - Zaven.

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Samedi 5 Août 2023.

Je me retrouve seul dans la chambre pour la première fois depuis jeudi après-midi, et ça me fait bizarre. Amaël a fini par rentrer chez lui pour parler à ses parents et récupérer son téléphone. Il a prévu de m'envoyer un message pour que j'aille dormir chez lui lorsqu'il aura réglé quelques trucs avec ses parents.

Toc toc toc.

Je me lève de mon lit et vais ouvrir. C'est maman.

Oui ? demandé-je, la main sur la poignée.

Amaël n'est plus là ?

Non, il est au gîte. Il doit s'expliquer avec ses parents, mais je vais dormir là-bas ce soir. Pourquoi ?

Sa mère m'a envoyé un message, elle s'inquiétait. Vous sortez ensemble, alors ? questionne-t-elle avec un petit sourire.

Je hoche la tête. Ma mère m'ébouriffe les cheveux, je proteste bruyamment en repoussant sa main, riant à moitié.

Préviens-moi quand tu pars au gîte, d'accord ?

D'accord.

Ma mère repart, je ferme la porte. Je prends mon téléphone pour mettre Play with fire, je me place face à mon miroir et je refais entièrement la chorégraphie que je connais maintenant par cœur. Je veux danser devant Amaël, tout à l'heure, je suis presque sûr que ça lui remontera un peu le moral. J'ai hâte de voir ce qu'il pensera de moi quand je danse. Moi, j'ai vu ses dessins, mais il ne m'a jamais vu danser.

Je me laisse ensuite tomber sur mon lit, mon téléphone dans les mains. J'attends impatiemment qu'Amaël m'envoie un message, j'espère que ses parents n'ont pas été comme jeudi.

Des papillons naissent dans mon ventre lorsque je reçois enfin son message. Je change rapidement le nom de son contact avant de cliquer sur le message pour le lire en entier.

Amaël le plus adorable ❤️ : Je me suis expliqué avec mes parents, ils se sont excusés. Je crois qu'ils vont se balader avec ta mère et ton beau-père sur la plage, tu viens au gîte ?

Moi : J'arrive tout de suite !

J'attrape un pull posé sur mon canapé-lit, glisse mon téléphone et mon chargeur dans ma poche et je sors de ma chambre, impatient de revoir Amaël. De le serrer dans mes bras. Et l'embrasser.

J'y vais maman, crié-je en passant à côté du salon.

Amuse-toi bien !

Je me précipite dehors et je me dépêche de marcher jusqu'au gîte. Je sonne à la porte, le blond ne met pas très longtemps à venir m'ouvrir. Et il se réfugie timidement dans mes bras la seconde d'après. C'est la première fois qu'il initie un câlin comme ça, et ça me rend vraiment heureux qu'il le fasse. Je dépose un baiser sur ses cheveux en refermant mes bras autour de son corps.

Ça va ? chuchoté-je.

La discussion a été un peu compliquée...je suis content que tu sois là.

Il s'ouvre beaucoup plus à moi. Ça me rassure énormément, je considère qu'il commence vraiment à me faire confiance et ça me fait vraiment plaisir. Amaël est un ange, il mérite le monde...et je vais tout faire pour être ce monde qu'il mérite tant.

Nous montons dans sa chambre. Je remarque son sac dans un coin, vidé de toutes les affaires d'Abby qui sont éparpillées sur le sol, mais je ne dis rien à ce sujet. Je reprends Amaël dans mes bras, j'ai trop besoin de l'avoir contre moi. J'embrasse son front, deux fois d'affilée, pour essayer de combler la bouffée d'affection qui m'envahit. Il rit doucement, la joue pressée contre ma clavicule. Il lève un peu les yeux vers moi, je ne peux littéralement pas m'empêcher de lui sourire, il est adorable.

C'était pas une blague hier, hein ? commence-t-il à douter.

Je. T'aime, répliqué-je en séparant bien les mots.

Il relève complètement la tête, je l'embrasse sans plus attendre. Il me rend ce baiser, beaucoup moins maladroitement que pour les précédents, je souris contre ses lèvres.

J'ai quelque chose à te montrer, annoncé-je en mettant fin à notre baiser.

Il recule pour s'asseoir sur le lit, je récupère mon téléphone dans ma poche, déjà allumé sur Play with fire. Je lui donne mon téléphone, lui donnant pour indication de mettre en route la musique à mon signal. Ses yeux s'écarquillent, une lueur d'impatience illumine son regard.

Je lui donne le signal, la musique se met en route.

A la partie de la chorégraphie où je suis presque allongé par terre, mes prunelles brunes entrent en collision avec celles, bleues, d'Amaël. Je suis obligé de rompre le contact rapidement, mais ce que j'ai lu dans son regard me retourne complètement.

Au bout des trois minutes et cinq secondes que durent la chanson, je m'immobilise, complètement essoufflé. Je pose à nouveau mon regard sur Amaël, si j'en crois son regard, cela lui a plu.

A la base, je voulais te draguer avec ça, m'exclamé-je en revenant vers lui.

Il manque de s'étouffer, surpris par mes paroles.

T'es...wow...

Je ris, il me tend sa bouteille d'ice tea pour que je puisse boire. Je viens m'asseoir à côté de lui, le cœur battant à tout rompre.

T'es magnifique, lâche-t-il enfin.

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH.

Tu peux m'envoyer d'autres chorégraphies, si tu veux. Il faut que je m'entraîne avant la rentrée, de toute façon.

Son regard s'illumine, des étoiles brillent dans ses yeux si beaux.

Je repose la bouteille et me précipite vers lui pour le serrer encore dans mes bras. Je n'arrive pas à croire que je suis en couple avec lui, ça me retourne l'estomac et le cœur.

Nous nous allongeons sur son lit, il glisse son visage contre mon cou. Il est adorable, tellement adorable. Je ferme les yeux en inspirant son odeur, il a visiblement pris une douche puisque l'odeur de mon gel douche n'est plus sur sa peau. Dommage, j'aimais bien sentir mon odeur sur lui.

Comment tu te sens ? demandé-je doucement.

Je vais bien. Et je n'aime pas ça, c'est bizarre que j'aille bien alors qu'elle est morte il y a deux jours, je ne devrais pas aller bien...

On fait tous notre deuil différemment mon ange, tu as le droit d'aller bien. Surtout, ne te blâme pas pour ça, laisse tes émotions venir et repartir à leur rythme. 

Last NightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant