Last Night

58 - Zaven.

Dimanche 17 Septembre 2023.

Je pose les yeux sur Amaëlou qui est encore endormi, et qui surtout, ne s'est pas rhabillé après le massage que je lui ai fait hier soir. Je suis fier de lui, il a de plus en plus confiance en lui, et je suis tellement heureux de voir ça. Je suis terriblement fier de lui.

Il s'accroche à moi dans son sommeil, frotte sa joue contre mon ventre. Je ne sais pas où est Oups, je ne le vois pas. Patiemment, j'attends que mon copain ouvre les yeux, ce qui ne tarde pas trop. Il s'étire doucement, roule pour s'allonger à côté de moi.

— Tu sais, le jour où je t'ai dit que j'étais gay, et que tu m'as sauté dessus pour me demander mon type de mec ? commence-t-il.

— Je ne t'ai pas sauté dessus, protesté-je.

— Si. Je te plaisais déjà ?

C'était le jour où Loukas m'avait fait réaliser ce que je ressentais pour Amaël; donc oui, il me plaisait déjà.

— Je l'avais réalisé dans la journée. D'ailleurs, je te plais depuis quand ?

A ma grande surprise, mon amoureux rougit soudainement, il pose ses mains sur ses joues pour tenter de me le cacher. Je souris sans pouvoir m'en empêcher en le voyant aussi adorable.

— Euh...Depuis que ta mère m'a montré une photo de toi le jour où je suis arrivé au gîte ?

Attends...Je lui plaisais déjà alors qu'il ne m'avait jamais vu vraiment ? J'ai perdu autant de temps que ça ? C'est fou, que je lui plaise depuis aussi longtemps, je ne pensais pas. Dans ma tête, c'était au même moment que moi, à peu près, je ne pensais pas que ça faisait depuis le début de l'été.

— C'est grâce à Loukas que j'ai compris. Il avait fait ça avec ses sourcils, dis-je en faisant bouger mes propres sourcils, et j'ai sérieusement commencé à me poser des questions. Je ne savais pas comment te demander par quel genre tu étais attiré, désolé d'avoir été aussi maladroit.

— J'étais content d'apprendre que tu n'étais pas hétéro...Pour moi, c'était peine perdue, tu sais ? Ça m'a donné un peu d'espoir.

Je repousse la couverture et la place soigneusement sur mon amoureux avant de me lever. J'ai vraiment super bien dormi, même si je ne comprends pas pourquoi je m'endors à chaque fois que j'ai une érection.

— Reste au lit mon ange, je vais voir où est le chat et préparer le petit-déjeuner. Prépare un film, on va passer la journée au lit, il pleut !

Mon copain m'offre un sourire lumineux et tend la main vers moi pour me rattraper. Je me penche donc vers lui et dépose deux baisers sur ses joues, il sourit davantage et je sors tranquillement de la chambre. J'ai préparé de la pâte à gaufres hier, elle est dans le réfrigérateur, et je suis sûr qu'il n'est même pas au courant. J'ai tout prévu, je suis le meilleur copain du monde, franchement. Et Amaël sera le seul à profiter de ça pour le reste de sa vie, quel chanceux.

Heureusement que ma mère est bizarre et qu'elle m'a offert un gaufrier pour mon anniversaire...

Je rajoute un peu de lait dans la pâte à gaufres, mélange. Oups surgit de la salle de bains en courant et se précipite dans la chambre comme une fusée. Si j'en crois le petit cri qui se fait entendre dans la chambre, il a sauté sur Amaël. Le fou. C'est mon copain, pas le sien.

Remplacé par un chat, la honte.

Quelques minutes plus tard, Amaëlou sort de la chambre. Je me précipite pour cacher le gaufrier, je veux lui faire la surprise.

— Tu fais quoi ? lui demandé-je en essayant de ne pas trop regarder son torse dénudé.

— Me laver les dents, j'ai envie de t'embrasser.

— Depuis quand tu parles autant ? Qui êtes-vous et qu'avez-vous fait de l'amour de ma vie ?

Je pointe ma spatule dans sa direction pour le menacer. Il rit avant de claquer la porte de la salle de bains derrière lui, et moi, je retourne à mes gaufres.

Je nous prépare ensuite du chocolat chaud, car c'est un petit-déjeuner parfait que j'ai décidé de faire, et pendant que le lait chauffe, je vais aussi me laver les dents. Il a envie de m'embrasser, je ne vais certainement pas refuser. Je ne suis pas fou, seulement fou amoureux de lui.

Je dois faire deux voyages pour tout transporter dans la chambre. Les tasses de chocolat chaud sont brûlantes, je prends donc une bouteille d'ice tea en plus, en contrepartie. Si il se brûle, il pourra se rafraîchir un peu. Ou m'embrasser, je suis sûr que ça ferait passer la douleur.

— Chocolat chaud plus gaufres plus ice tea ? Zaven, épouse-moi, déclare très sérieusement Amaël.

— Avec plaisir.

Je le rejoins sur le lit, il colle directement ses lèvres contre les miennes et j'esquisse un sourire. Je m'assois ensuite derrière lui, il se place entre mes jambes et nous passons les vingt minutes suivantes à manger les gaufres que j'ai faites en regardant des vidéos sur youtube, puisqu'on n'arrivait pas à se décider pour un film qui nous plairait à tous les deux.

— Amaëlou, il faut que je t'avoue un truc. Cela va te surprendre, hein, mais je pense que je ne suis pas complètement hétéro.

— Ah bon ???

Il bascule sa tête en arrière, contre ma clavicule, et j'éclate de rire. Il est magnifique, j'ai tellement de chance. Magnifique en tous points.

— Ouais, je te jure.

— Et qu'est-ce qui te fait penser ça ?

Il se tourne vers moi et dépose un baiser sur mes lèvres sans me laisser répondre. Je me sens rougir, surpris par son initiative. Je crois que mon aveu d'hier soir lui a plu, il n'arrête pas ce matin.

Je l'aime si fort.

— Bah, tu vois, il y a ce mec que j'ai rencontré en vacances, je n'arrête pas de penser à lui, soufflé-je contre ses lèvres. J'ai tout le temps envie de l'embrasser, de le serrer dans mes bras...Il est magnifique, tu veux que je te le présente ?

Je le tire hors du lit pour le guider vers la salle de bains en posant mes mains sur ses yeux. Je ne les retire qu'une fois devant le miroir, et je place mon menton sur son épaule.

— Regarde comme t'es beau, murmuré-je doucement.

Je passe mes bras autour de sa taille nue et le serre contre moi, profitant du miroir pour observer chacune de ses réactions. Je caresse délicatement sa peau, il rougit mais soutient mon regard dans le miroir, me faisant rougir à mon tour.

— On est beaux, me corrige-t-il d'une petite voix.

— J'aime vraiment trop te voir entreprenant, confiant...T'es incroyable.

Il sourit timidement et tourne la tête vers moi pour me regarder vraiment. J'en profite pour l'embrasser, et je suffoque lorsqu'il me pousse vers le mur. Oh putain, Amaël me plaque contre le mur pour m'embrasser et je suis censé rester tranquille. WOW.

Je tressaille lorsque mon dos heurte le mur froid, je frémis quand ses mains viennent se poser sur ce même mur pour encadrer mon visage, je gémis doucement quand son corps se presse contre le mien et que ses lèvres se montrent plus insistantes contre les miennes.

— Mon ange, mon amour...chuchoté-je à toute allure contre sa bouche.

Il ne répond rien, relâchant mes lèvres pour glisser son visage dans mon cou. Je bascule instinctivement la tête en arrière, les yeux mi-clos.

Je suis terriblement amoureux de cet homme.