Vendredi 22 Septembre 2023.
Finalement, Zaven ne peut pas rentrer chez lui ce week-end, donc il vient à la maison avec moi. Il n'avait pas envie de rester seul à l'appartement. On ira donc chez lui vendredi prochain, j'ai hâte de revoir Zéphyr. D'après Zaven, je lui manque beaucoup.
Oups a finalement collé mon amoureux tout le reste de la semaine, après l'avoir consciemment ignoré jusqu'à mardi matin. Zéphyr n'est pas encore au courant pour le chaton, on veut lui faire la surprise.
Donc, actuellement, Zaven, Oups et moi sommes dans le train pour aller chez moi. J'ai vraiment trop hâte que Zaven soit chez moi, je suis hyper impatient. Le train est presque vide aujourd'hui, c'est rassurant. Et pratique, parce qu'il faut que je parle de quelque chose à mon amoureux et que je n'ai pas eu le temps de le faire à l'appartement tout à l'heure.
Je me décide, me redresse et pose brusquement mes mains sur ses genoux. Il est assis en face de moi.
— J'ai un truc à te demander, commencé-je.
— Dis-moi tout, répond mon copain en posant ses mains sur les miennes.
— Le mois prochain, en cours. Il y aura des séances, euh...facultatives, puisque ce sera un modèle nu, et si on n'y assiste pas parce que ça nous gêne, il faut quand même trouver quelqu'un à dessiner comme ça, mais on peut prendre sur internet ou n'importe où, tu vois...
— Et tu veux assister au cours ou faire autrement ?
Je prends une grande inspiration, hésitant. Le dessin que nous devons faire doit être subtile, on ne doit pas TOUT voir.
— Je pensais que je pourrais te dessiner...marmonné-je.
Son regard s'éclaire, il se redresse lui aussi. Je me sens rougir à cause de ma demande, mais je ne faiblis pas.
— Il faudra que tu m'expliques un peu plus, mais je suis d'accord.
Pendant ce temps, le train s'est arrêté à une gare quelconque, notre wagon s'est rempli. Sans prêter attention à eux, je me penche vers mon copain pour l'embrasser joyeusement, nous attirant les regards réprobateurs d'une mère de famille qui cherche immédiatement à cacher les yeux de ses enfants. Bon. Je m'en fiche, je suis bien trop content que Zaven aie accepté pour me soucier de ça.
Un autre regard réprobateur tombe sur nous. Cette fois, c'est celui de notre chaton dans sa caisse de transport : pour une raison que j'ignore, il râle dès que Zaven et moi nous embrassons. C'est un gros jaloux.
Enfin, le train entre dans la gare près de chez moi. Zaven - parce qu'il a des gros muscles et pas moi - s'occupe de la valise que nous avons prise pour nous deux, alors que je m'occupe de la caisse de Oups et du sac avec ses affaires. Mon père est normalement venu nous chercher, s'il n'a pas oublié que nous venons aujourd'hui.
Heureusement, il ne nous a pas oubliés et nous le trouvons rapidement. Nous nous installons tous dans la voiture.
Une fois à la maison, maman me serre directement dans ses bras, et elle fait de même pour Zaven.
— Je vais installer Oups dans ma chambre, informé-je. Tu viens ?
Mon copain ne se fait pas prier, nous grimpons les escaliers en courant. Devant la porte de ma chambre, je m'immobilise et pose une main sur son torse :
— Je te préviens, interdiction de juger mes anciens dessins.
— Promis.
J'ouvre la porte et pose la caisse de transport de Oups sur mon lit. J'ouvre la caisse, mais apeuré, le chaton n'ose pas sortir. Tant pis, il sortira quand il sera prêt. Pendant ce temps, mon amoureux fait le tour de ma chambre, allant jusqu'à ouvrir mon armoire pour me voler un tee-shirt.
***
Samedi 23 Septembre 2023.
— Les garçons, il faut que vous alliez faire des courses, déclare papa quand nous descendons prendre le petit-déjeuner. Ordre de ta mère, Amaël.
Ah.
Et c'est comme ça que je me retrouve dans un magasin un samedi matin, à dix heures. Zaven serre sa main contre la mienne, et bien loin d'être stressé comme moi par la population, il me traîne à travers les rayons en suivant attentivement la liste de courses que ma maman nous a fournie.
— Viens, on va faire des photos, s'écrie-t-il joyeusement en me tirant vers la cabine.
Il pose nos sacs sur le sol et s'asseoit sur le petit tabouret, je m'installe tout naturellement sur ses cuisses.
— Vite, on a dix secondes pour trouver une pause, rit-il.
Et il m'embrasse. C'est ça, son idée de pause ? Cela me convient parfaitement.
La deuxième pause qu'il choisit est de m'embrasser la joue pendant la photo. La troisième, nous regardons simplement l'objectif, l'un contre l'autre. Et la dernière, il montre nos mains liées devant la caméra.
— On n'a pas beaucoup de photos de nous deux, en fait, réalisé-je quand nous sortons du magasin.
— Presque pas, il faudra qu'on en refasse mon ange.
Nous retournons à la maison, croisant ma vieille voisine au passage. Son regard se pose sur mes doigts entrelacés avec ceux de Zaven, mais elle ne fait heureusement pas le moindre commentaire.
— On est rentrés, s'exclame joyeusement mon copain.
Je sais pourquoi il fait ça.
Immédiatement, un miaulement se fait entendre et un Oups sauvage débarque en courant, il manque même de faire un dérapage sur le sol du couloir, son air ahuri suite à ça me fait rire. Et je reçois évidemment un regard réprobateur de sa part parce que je me suis moqué de lui.
— Fais gaffe, il va te bouder.
— Il est trop chiant, soupiré-je en m'agenouillant pour câliner le chaton.
Miaou, miaou, miaou, proteste Oups.
— Oui oui, miaou, répond Zaven, très sérieux.
De toute évidence, mes parents ont fugué, la maison est totalement vide. J'entraîne Zaven au salon pour qu'on puisse continuer une série que nous avons commencé mercredi. Oups nous rejoint pour se blottir entre nous.
— Mes parents ne savaient pas que j'étais gay avant qu'ils ne nous voient ensemble, lâché-je distraitement. On n'en a pas parlé, d'ailleurs.
— Ma mère savait que j'étais bi, Christophe non.
Je ferme les yeux un instant, Zaven en profite pour venir déposer un baiser sur ma tempe. Je souris, terriblement amoureux de lui.
— J'ai trop faim, tu crois que tes parents sont partis où ?
— Bonne question, on devrait aller voir. Fais attention que le chat ne sorte pas, ajouté-je en me dirigeant vers la porte du jardin.
Sauf que mes parents ne sont pas dans le jardin. Bon. Je me décide à leur envoyer un message, incapable de les appeler.
Maman : On arrive, on est chez les voisins.
Effectivement, ils ne tardent pas, et nous mangeons des pâtes et de la salade de carottes. Il n'y a pas d'ice tea dans la maison, alors je dois malheureusement me contenter d'eau avec du sirop d'orgeat, et profitant du fait que mes parents soient concentrés sur la radio, Zaven me glisse à l'oreille que la couleur du sirop lui rappelle quelque chose, ce qui me fait m'étouffer avec ce même sirop.
Bizarre, mon amoureux.
Oups se fait engueuler par mon père car il essayait de monter sur la table, et je suis presque sûr que le chat est maintenant en train de préparer sa vengeance. Ce chaton est horrible, je l'adore.
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Last Night
RomanceAmaël a toujours détesté partir en vacances, loin de ses accroches et de ses repères. Plus important encore, il déteste le sable, et sur une plage, il n'y a que ça. C'est pour ces deux raisons qu'il n'est pas vraiment heureux d'aller à la plage avec...