Vendredi 15 Septembre 2023.
Miaou.
Je tourne la tête vers le son, un autre miaulement retentit. Je fais quelques pas lents, attiré par les miaulements plaintifs qui retentissent derrière une poubelle.
J'avance encore, tout doucement pour ne pas faire fuir le petit chat. Ce dernier finit par entrer dans mon champ de vision, et j'écarquille les yeux, soudainement inquiet : le chat est tout petit, très maigre et j'aperçois déjà quelques blessures et éraflures sur sa peau. Son pelage est tout noir, excepté une petite tâche blanche sur le poitrail. Décidé à ne pas lui faire peur, je m'accroupis et tends la main vers lui.
— Viens petit chat, tenté-je d'une voix douce.
Toujours accroupi, je fais un pas de plus vers l'animal. Puis j'attends qu'il ose s'approcher, répétant en boucle la même phrase.
Le chat tend la tête vers mes doigts, les renifle timidement. Je souris alors qu'il se rapproche encore pour frotter sa tête contre ma main en arquant un peu le dos. Ce chat est adorable.
A force de patience, je finis par réussir à caresser tranquillement le chat, ce dernier s'installe sur mes cuisses pendant que je gratouille son ventre. Ses blessures ressemblent à des griffes de chat, je suppose qu'il s'est battu avec un autre. Son oreille m'inquiète, elle est littéralement fendue, déchirée en deux sur la moitié, Et cette blessure semble récente, lui faire mal.
Mon téléphone sonne dans ma poche. En faisant attention à ne pas déranger le chat, je récupère l'objet et je décroche, c'est Zaven.
— Mon ange ? Ton cours s'est terminé il y a trente-cinq minutes, tout va bien ?
Mon regard se pose sur le petit chat. J'ai mis aussi longtemps à l'apprivoiser ?
— Oui, tout va bien. J'ai trouvé un chat, il est blessé et tout maigre...Il faudrait l'emmener chez le vétérinaire, mais je ne peux pas y aller seul.
Avoir un nouvel animal, je suis prêt. Aller chez le vétérinaire tout seul, j'en suis absolument incapable, je le sais. J'ai besoin de Zaven pour ça, c'est certain.
— J'arrive tout de suite Amaëlou, t'es dans quelle rue ?
Je lui explique où je suis, il raccroche après m'avoir dit qu'il m'aime. Je me penche vers le petit chat en caressant le haut de sa tête.
— C'était mon amoureux, expliqué-je à l'animal. Je l'aime de tout mon cœur, mais j'ai des problèmes de communication alors j'ai beaucoup de mal à lui dire. Tu verras, il est parfait.
Le chat lève les yeux vers moi, comme s'il m'écoutait, ce qui m'arrache un sourire attendri. Je passe mes doigts entre ses longs poils noirs, et je suis absolument ravi de l'entendre ronronner.
Lorsque Zaven arrive, je maintiens le chat sur mes genoux pour éviter qu'il ne s'enfuie. Mon copain s'agenouille à côté de moi, se penche en douceur pour embrasser ma joue et attend que l'animal ose s'approcher de lui.
— J'ai regardé, il y a un vétérinaire pas loin de l'appartement.
— Tu penses qu'on pourra le garder ? demandé-je, plein d'espoir.
— J'espère fortement.
Nous finissons par nous lever, je tiens fermement le chat dans mes bras, et nous allons chez le vétérinaire. Dans la salle d'attente, Zaven remarque ma nervosité et se colle à moi, sa joue contre mon épaule et sa main sur ma cuisse, il en profite pour câliner le chat qui ronronne beaucoup moins depuis que nous sommes entrés dans le cabinet du vétérinaire. Il semble nerveux, lui aussi.
Lorsque nous sommes enfin reçus, le vétérinaire m'indique de poser le petit chat sur la table d'examination. Je m'exécute puis profite d'avoir enfin la main libre pour la glisser dans celle de Zaven.
— Il est déshydraté, en malnutrition et a quelques blessures. Son oreille m'inquiète, je pense que je vais faire des points de suture pour ça. Il est jeune, six ou sept mois, et il est quand même plutôt craintif. Il n'est pas pucé, n'a pas la marque d'un collier quelconque, nous informe le vétérinaire, une dizaine de minutes plus tard.
A la mention des points de suture, je détourne le regard. Je ne veux pas voir le chat souffrir.
— Vous comptez le garder ? demande ensuite l'homme en continuant ses observations.
Zaven hoche la tête avec enthousiasme. On va avoir un chat !
Trente minutes plus tard, le chat - ou plutôt le chaton, puisqu'il n'a pas encore un an - a l'oreille recousue, a reçu quelques médicaments et est prêt à venir avec nous à l'appartement. A l'accueil, nous achetons de la nourriture pour lui, puisqu'il est tard et que les magasins sont maintenant fermés, et nous sortons ensuite dans la rue.
— Il faut lui trouver un nom, me dit mon amoureux.
— Oups, lâché-je immédiatement. Oups, ça lui irait bien.
Zaven penche la tête vers le petit chat avant d'acquiescer joyeusement, validant ma proposition.
En entrant dans l'appartement, je me dirige directement vers la chambre pour poser Oups sur notre lit. Pendant ce temps, dans la cuisine, mon amoureux prépare un bol d'eau et un bol de nourriture pour lui. Nous n'avons pas de litière, il faudra qu'on achète ce qu'il faut demain matin.
— On a du papier journal ou quelque chose comme ça ? questionné-je en le rejoignant dans la cuisine.
Sans un mot, mon copain m'attire dans ses bras et plaque ses lèvres contre les miennes. Oh. Je ferme les yeux, ravi.
— Je ne crois pas. Par contre, j'ai plein de cahiers de brouillons inutiles dans mon sac, en papier recyclé, donc c'est absorbant, tu penses que ça peut le faire ?
On n'a pas mieux, de toute façon. Je fais la moue, il en profite pour déposer un baiser sur mes lèvres, puis un deuxième, puis une dizaine. Et comme d'habitude, mon cœur s'emballe, mon souffle se coupe à chaque contact, mon ventre se tord...Zaven me fait tellement d'effet, j'ai l'impression de retomber amoureux de lui tous les jours.
— Je t'aime, murmuré-je en disparaissant dans la chambre.
Nous préparons une litière improvisée pour Oups. Ce dernier dort tranquillement, étalé sur le matelas, et il prend quasiment toute la place, alors qu'il est minuscule. J'ai adopté un chat avec Zaven, je suis beaucoup trop content.
Un bras passé autour de ma taille, mon amoureux commente :
— Je me sens comme si on avait adopté un enfant, je suis trop heureux.
— Tu veux des enfants ?
Zaven fronce les sourcils en réfléchissant, lui donnant un air absolument adorable.
— Avec toi, oui. On gère de fou avec Zéphyrou, et puis je suis sûr qu'on serait de bons parents, tous les deux.
Pour toute réponse, je dépose un gros baiser sur sa joue et je me blottis dans ses bras. Moi aussi, j'aimerais bien avoir des enfants avec Zaven.
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Last Night
RomanceAmaël a toujours détesté partir en vacances, loin de ses accroches et de ses repères. Plus important encore, il déteste le sable, et sur une plage, il n'y a que ça. C'est pour ces deux raisons qu'il n'est pas vraiment heureux d'aller à la plage avec...