Samedi 16 Septembre 2023.
— Je peux y aller tout seul, si tu préfères, proposé-je.
Installé sur mes cuisses, les bras autour de mon cou, mon amoureux secoue la tête. Comme toujours, il est parfaitement adorable, ses yeux bleus pétillent. Il est de très bonne humeur depuis que nous avons ramené Oups à l'appartement, hier soir.
— Non, j'ai envie de venir avec toi.
Je me rappelle de la dernière fois que nous avons été dans un magasin ensemble, nous n'étions même pas en couple à ce moment-là, mais je lui avais tenu la main tout le long. Je profitais de tous les contacts que je pouvais obtenir, et maintenant, on vit ensemble, il est installé sur mes cuisses, et on vient d'adopter un chaton tous les deux. J'ai la sensation d'avoir réussi ma vie.
Nous sortons donc de l'appartement, main dans la main, pour aller acheter tout ce qu'il va falloir pour le chaton. En chemin, une question s'impose soudainement dans mon esprit, je m'immobilise :
— T'étais censé partir de vacances le six septembre, pas le sept...déclaré-je.
— Mes parents ont demandé à ta mère de partir un jour plus tard, pour qu'on ne soit pas éloignés trop longtemps, répond simplement mon amoureux.
— C'est vrai ? Elle ne m'a rien dit, pourtant.
Je dépose naturellement un baiser sur la joue de mon copain et nous entrons dans le magasin. Un samedi matin, c'est rempli de monde, Amaël serre plus fort mes doigts contre les siens. Il est si doux, je rêve d'être capable de le protéger de toutes les angoisses qui l'habitent.
Personne ne devrait subir autant de stress, mais que ce soit l'amour de ma vie qui subisse tout ça me dérange encore plus. Il s'occupe de moi et est présent lorsque je vais mal alors qu'il vit cent fois pire, c'est injuste.
Nous achetons un panier, des gamelles, de la litière, une caisse, une caisse de transport et même des jouets - c'est une de mes idées, je l'avoue. Je suis beaucoup trop content d'avoir adopté ce chaton, c'est mon tout premier animal et il est parfait. J'étais inquiet, hier, quand Amaël n'était toujours pas à l'appartement après son dernier cours, mais j'ai totalement compris quand il m'a dit qu'il ne pouvait pas aller chez le vétérinaire seul. Je ne le laisserai plus jamais aller chez le vétérinaire seul, je m'en veux toujours de l'avoir un peu engueulé quand il n'est jamais venu à notre date alors que sa chienne venait de mourir.
A la caisse, il y a encore plus de monde. Je vois le visage de mon amoureux se crisper un peu, son épaule se presse contre la mienne. Nous ne pouvons même plus nous tenir la main à cause de tous les trucs que nous portons, je commence à avoir peur qu'il stresse trop.
— On fera comment le week-end prochain ? demande Amaël lorsque nous sortons enfin du magasin. Pour Oups.
— Tu le prends chez toi, moi je l'emmènerai à la maison dans trois semaines ?
— Ça me va. Je suis sûr que Zéphyr va l'adorer.
Je souris, imaginant déjà la réaction de mon petit frère face à un chaton. J'ai hâte de lui présenter Oups, je sais qu'il aime beaucoup les animaux lui aussi.
Le reste de la journée passe rapidement. En sortant de la douche, le soir, je m'apprête à rejoindre Amaël dans la chambre, mais des bruits de voix m'arrêtent. Il s'agit de la voix de mon copain, et, inconsciemment, je m'arrête pour l'écouter.
— Tu vois, Oups, je l'aime tellement. Il me le dit si facilement, lui, je ne sais pas pourquoi je n'y arrive pas. Pourtant, si quelqu'un mérite de se sentir aimé, c'est bien lui, tu ne crois pas ? Il est parfait, littéralement. Il pourrait avoir n'importe qui, mais il m'a choisi moi, et je t'avoue que je ne comprends pas toujours pourquoi...
Il se tait après ça, et mal à l'aise de l'espionner ainsi, je décide d'intervenir.
— Je t'ai choisi toi car tu es parfait à mes yeux, Amaëlou.
Il sursaute en entendant ma voix, son regard se pose sur moi.
— Je te le promets mon ange, tu es parfait.
Il se lève brusquement du lit et m'entoure de ses bras avec force. Je ferme doucement les yeux en caressant ses cheveux. Je le pense sincèrement, Amaël est parfait, que ce soit physiquement ou mentalement. Mentalement, d'abord : il est gentil, sensible, attentionné, courageux, fort...Et physiquement, c'est très simple, tout me plaît chez lui.
Il décolle sa joue de mon tee-shirt, j'en profite pour capturer ses lèvres. En douceur, pendant que nous nous embrassons, je le fais reculer vers le matelas, ouvrant les yeux quelques secondes afin de vérifier que je ne risque pas d'écraser Oups lorsque nous tomberons sur le matelas.
Je pousse Amaël sur le lit, il m'entraîne dans sa chute. Et nous nous embrassons encore quelques minutes de plus, je flotte sur un petit nuage. Ses lèvres sont si douces, contrastant avec sa façon de m'embrasser qui l'est un peu moins, emplie d'un désir qui me retourne totalement. J'ai de plus en plus envie qu'il me fasse l'amour, j'y pense beaucoup en ce moment. Je sais que pour ça aussi, il sera parfait. Mais évidemment, on a tout le temps pour ça, je veux attendre pour que l'on soit prêts tous les deux. Je ne suis pas là pour ça, et même si nous ne faisons rien avant l'année prochaine, ou même jamais, ça me convient aussi.
Lorsque nous arrêtons de nous embrasser, il roule pour s'installer sur le ventre, accompagné d'un petit soupir.
— J'ai un peu mal au dos, avoue-t-il quand je lui demande ce qui ne va pas.
— Tu veux un massage ?
Je le regarde froncer un peu les sourcils pendant qu'il réfléchit. Il finit par accepter, à ma plus grande joie, et il se redresse pour enlever son tee-shirt. Je dois donc me retenir de baver, parce que comme je l'ai déjà dit, il est absolument magnifique.
Il se réinstalle sur le matelas. Décidé à le taquiner un peu, je m'assois carrément sur ses cuisses - presque sur ses fesses, mais c'est un détail que nous allons ignorer pour le moment - et je pose mes mains sur son dos, le faisant frissonner. Je trace la ligne de sa colonne vertébrale avec mon index, il rit en disant que je le chatouille.
Je masse soigneusement son dos, et je crois défaillir lorsqu'un petit son appréciateur s'échappe de sa bouche. Une brume légère s'installe dans mon cerveau, me déconnectant un peu de la réalité. Amaël est PARFAIT. Et encore, je pèse mes mots. Je l'aime tellement.
Je termine le massage par quelques bisous sur sa nuque et ses épaules. J'aime bien le masser, il faudra que je le fasse plus souvent.
— J'ai l'impression que je t'aime encore plus qu'en vacances, avoué-je, me rappelant de l'une de ses inquiétudes avant qu'il ne parte.
— Je veux vraiment te répondre, mais ça bloque...geint-t-il d'une petite voix.
Je me laisse tomber à côté de lui.
— Je sais, mon ange. Mais je peux dire assez de "je t'aime" pour nous deux, tu peux me le dire quand tu y arrives, ça me suffit largement. Rien que le fait de savoir que c'est réciproque me rend terriblement heureux.
Toujours torse nu, Amaël se redresse pour se laisser tomber dans mes bras. Je souris, embrasse sa joue, son front, sa tempe, son menton, son nez, sa pommette, le coin de ses lèvres...Partout où je peux.
Je suis amoureux de lui, de tout mon coeur, et de toute mon âme. Sortir avec Amaël est la plus belle expérience de ma vie, sa présence le plus beau cadeau du monde.
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Last Night
RomanceAmaël a toujours détesté partir en vacances, loin de ses accroches et de ses repères. Plus important encore, il déteste le sable, et sur une plage, il n'y a que ça. C'est pour ces deux raisons qu'il n'est pas vraiment heureux d'aller à la plage avec...