52 - Zaven.

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Samedi 9 Septembre 2023.

Plus que vingt minutes de route et je revois Amaël. L'excitation me rend fébrile, je ne cesse d'ouvrir et de refermer la vitre. Maman me l'a déjà reproché deux fois, mais je n'arrive pas à m'en empêcher. Deux nuits sans lui, c'était brutal comme séparation. Après, je sais bien que les week-ends nous ne serons pas ensemble tout le temps, mais ce n'est pas exactement pareil.

Je ferme la fenêtre une dernière fois et me force à poser mes mains sur mes genoux. Je suis beaucoup trop impatient. J'ai trop envie de l'embrasser, de le serrer dans mes bras, de lui dire que je l'aime et de le voir rougir comme à chaque fois. J'adore le voir rougir, il est adorablement mignon.

Plus que dix minutes, maintenant. Les mains crispées sur mes cuisses, je regarde par la fenêtre. J'ai de plus en plus hâte, il me manque trop. Je préfère dormir avec lui, sa présence est si réconfortante. La nuit entre hier et aujourd'hui, il a dormi tout seul à l'appartement, et il ne semblait pas très rassuré, le pauvre. Je le comprends, moi non plus je n'aimerais pas dormir seul dans un endroit que je ne connais pas. Les bâtiments défilent sur le côté de la route, et nous entrons enfin dans la ville. Je me mordille nerveusement la lèvre, ma jambe tressaute contre le sol.

Ma mère se gare en bas de l'immeuble. Je me précipite hors de la voiture, puis réalise que j'ai oublié le code de la porte. Je réalise également que j'ai laissé mon téléphone sur le siège, je rouvre la portière et attrape mon portable.

J'ai à peine le temps de remonter dans ma conversation avec Amaël pour retrouver le code que je vois la porte de l'immeuble s'ouvrir et que mon blond préféré se met à courir vers moi. Il se jette dans mes bras, ses jambes s'enroulent autour de ma taille, je le réceptionne et le serre contre moi. Son menton se pose d'abord sur mon épaule, mais il se redresse rapidement pour coller ses lèvres contre les miennes. Mon estomac se tord, mon cœur gonfle dans ma poitrine. Amaël est là, tout va bien.

Brusquement intimidé par la présence de ma mère, mon amoureux retrouve le sol et se détache un peu de moi. Il lui dit poliment bonjour alors que je serre sa main dans la mienne, j'attrape ma valise que me tend ma mère et nous entrons tous les trois dans l'immeuble.

L'appartement n'est pas très grand, mais largement suffisant pour nous deux. Amaël nous fait rapidement visiter, et ma mère se prépare déjà à s'en aller.

Vous ne voulez pas rester un peu ? s'inquiète mon copain. Je peux faire du café, je suppose...

Il lance un regard vers la machine à café qui traîne sur le plan de travail.

C'est gentil, rit maman. Mais j'ai promis à Zéphyr de l'emmener au parc de jeu en rentrant, alors je pense que je ne vais pas tarder.

Après avoir vérifié que j'ai bien toutes mes affaires, ma mère nous dit au-revoir et s'en va. Je me tourne vers Amaël, un peu hésitant, et j'esquisse un sourire :

On est tous seuls...

Amaël revient se blottir dans mes bras, le visage caché dans mon tee-shirt. Je le serre contre moi, tellement heureux de pouvoir à nouveau faire ça.

Tu m'as trop manqué, me confie-t-il d'une petite voix.

AAAAAAAAAAAAAHHH.

Il lève la tête vers moi, je n'attends pas plus pour capturer ses lèvres avec les miennes. Dans l'entrée de l'appartement, nous nous embrassons de longues minutes, et ça me rend terriblement heureux. Je l'aime si fort. Ses lèvres sont si douces contre les miennes, la chaleur de son corps contre le mien, tout est parfait.

Après ça, nous allons nous installer dans la chambre, puisqu'il n'y a pas de salon. Le lit est bien grand, et vraiment confortable. Il n'est que quatorze heures, on va vraiment pouvoir profiter de notre week-end ensemble, je suis trop content. Le visage niché contre sa clavicule, je ferme les yeux. J'ai l'impression que son odeur est encore meilleure que jeudi matin. Sûrement parce qu'il m'avait manqué.

J'ai encore envie de t'embrasser, c'est dingue, chuchoté-je.

Le son de son rire ravit mes oreilles, j'ouvre les yeux. J'ai beaucoup de mal à réaliser. Je vis avec Amaël, maintenant, toute la semaine. Et ça me fait beaucoup trop plaisir.

Nous passons deux heures à nous prélasser dans le lit, collé l'un contre l'autre, et à nous embrasser. A seize heures, nous finissons par nous lever, et mon amoureux me propose quelque chose que je n'aurais jamais cru entendre de sa part.

Tu veux sortir ? J'aimerais bien faire le trajet jusqu'à l'université avant la rentrée.

En fait, je comprends pourquoi il me demande ça. Il stresse pour la rentrée, et je suppose que de faire le trajet à l'avance le rassurera.

J'espère qu'il y a une boulangerie sur le chemin, j'ai trop faim, accepté-je.

Nous sortons de l'appartement, puis de l'immeuble. La new school n'est vraiment pas loin de l'appartement, on peut facilement y aller à pied ou en bus. Main dans la main, nous marchons dans la rue. Effectivement, il y a une boulangerie sur la route, nous nous y arrêtons pour acheter notre goûter, donc des cookies et de l'ice tea. Nous nous installons ensuite sur un banc en face de notre future université pour manger tranquillement.

La joue contre mon épaule, Amaël m'écoute attentivement alors que je lui raconte ce que j'ai fait ce matin, c'est-à-dire préparer mes affaires. Loukas et Eléonore sont venus me dire au-revoir, aussi. Cela me fait penser que j'ai vu mon meilleur ami traîner autour de mes sacs, je le soupçonne d'avoir mis quelque chose dedans. Il faudra que je vérifie en rentrant.

Je suis fatigué, on peut rentrer ? me demande mon amoureux.

Tout ce que tu veux, mon ange.

Je dépose un baiser sur sa tempe, nous nous relevons et rentrons tranquillement à l'appartement. Notre appartement.

Une fois rentrés, je me précipite dans la chambre pour vérifier le contenu de mes sacs. Dans l'un d'entre eux, je trouve quelque chose, qui, de toute évidence, ne m'appartient pas. Ma paume vient heurter mon front.

Quel idiot...lâché-je en tournant la boîte.

C'est quoi ? questionne Amaël en entrant dans la chambre.

Pour toute réponse, je lui lance la boîte. Il comprend immédiatement ce que c'est, ses joues deviennent écarlates. En fouillant un peu plus dans mon sac, je trouve aussi un tube qui accompagne la boîte.

C'est Loukas qui a mis ça dans mon sac Amaëlou, pas moi.

Des capotes et du lubrifiant. Wow. Quel cadeau incroyable. J'attrape mon téléphone pour envoyer un message à mon ami, sa seule réponse est un émoji qui fait un clin d'oeil. Très constructif.

Je reprends la boîte de préservatifs et la range dans la table de chevet, ainsi que le lubrifiant. Ça peut toujours être utile...

Amaël me regarde faire en silence, je le rejoins ensuite sur le lit pour le prendre dans mes bras et embrasser ses joues encore rougies. Il est adorable, c'est indécent.

Je t'aime, soupiré-je, ma joue collée contre la sienne.

Moi aussi...

Nous passons le reste de la soirée dans les bras l'un de l'autre, nous allons même prendre une douche tous les deux, et nous mangeons ensuite des nouilles instantanées dans la cuisine, seulement vêtus d'un boxer et d'un tee-shirt. Je sais bien que toutes nos soirées ne seront pas forcément aussi tranquilles, mais tant qu'Amaël est là, tout ira bien.

Je ne lui dis pas pour ne pas le faire paniquer ou l'étouffer, mais je lui dirai un jour, que pour moi, il est clairement l'amour de ma vie.

Last NightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant