Last Night

38 - Zaven.

Lundi 21 Août 2023.

Je sais que je suis à ma place, à la meilleure qui soit. Amaël est dans mes bras, et il dort encore. Il est neuf heure trente du matin, il est à moitié allongé sur moi et il dort tranquillement.

J'étais trop content hier, quand il m'a demandé de venir. Amaël mérite vraiment tout l'amour que je suis capable de lui offrir, il est trop parfait pour ce monde.

Mon amoureux roule sur le côté pour se retrouver sur le matelas, mais il dort toujours. J'en profite pour placer correctement la couverture sur lui et me lever pour aller aux toilettes.

Quand je reviens dans la chambre, il sommeille toujours tranquillement. Je me réinstalle dans le lit et ramène son corps contre le mien, me plaçant derrière lui. C'est l'heure de finir ma nuit. Les yeux fermés, j'écoute la respiration calme de mon copain, sa main chaude venant chercher la mienne près de son ventre. Nous sommes le vingt-et-un août, je vais recevoir mes résultats dans dix jours. Et dans dix-sept jours, Amaël s'en va.

Les sept derniers jours qu'il nous restera ici ensemble, et il y a seulement deux possibilités : la première, c'est que je serai refusé, et qu'on passera ces sept jours à se rassurer et à se consoler mutuellement. La deuxième, si je suis accepté, donc, c'est qu'on pourra profiter pleinement de cette semaine ensemble avec la certitude qu'on se retrouvera dès la rentrée, ou même avant. J'espère tellement que ça sera la deuxième possibilité, je ne veux pas me retrouver loin d'Amaël.

Il remue, plaquant son dos contre mon torse. J'appuie mon front contre l'arrière de son épaule, les yeux fermés. Je me sens tellement bien.

Il lui faut encore une demi-heure complète avant de se réveiller. Il se tourne vers moi, les yeux à peine ouverts, et il niche directement son visage contre mon tee-shirt. Je l'entends bailler, je ris.

— Bien dormi ?

Il répond d'un simple hochement de tête, je me tais le temps qu'il se réveille complètement. Il est adorable. Et encore, je pèse mes mots.

— Merci d'être venu hier soir, finit-il par marmonner.

— J'en avais trop envie, c'est normal.

J'embrasse son front, profitant qu'il se soit un peu détaché de moi. Mes lèvres s'attardent sur sa peau, je glisse une main dans ses cheveux avec douceur.

— Il faut que j'aille chez le dentiste aujourd'hui, annoncé-je en faisant la moue.

Je déteste aller chez le dentiste pour une bonne raison : ça me terrifie. Tout chez le dentiste me terrifie, l'ambiance, leurs tenues, leurs instruments de torture, le fauteil...absolument tout.

— Tu veux bien venir avec moi, me tenir la main histoire que je ne m'évanouisse pas, tu vois...

Amaël rigole doucement, il accepte immédiatement de venir avec moi. Trop bien, il aura la chance de me voir chez le dentiste, qui ne rêve pas de voir son copain dans cette situation, franchement ? Quelle chance.

— Tu as peur ? me demande-t-il doucement.

Cela ne sert à rien de le lui cacher, il s'en rendra forcément compte tout à l'heure.

— Le dentiste me terrifie, confié-je. Ma mère doit m'y emmener de force à chaque fois. Mon père aussi, mais beaucoup moins gentiment que ma mère, évidemment.

C'est donc quelques heures plus tard que nous nous mettons en route pour aller chez le dentiste. Sur les derniers mètres, Amaël doit presque me traîner, je ne le suis que parce qu'il m'a promis des bisous. Plein de bisous.