Mercredi 30 Août 2023.
— T'es sûr que tu veux faire ça ? me demande Amaël, confus.
Je hoche la tête avec enthousiasme. Mon amoureux me dévisage, peu convaincu. Devant nous, il y a une montagne russe qui est absolument immense et qui semble aller vraiment vite, j'ai trop envie d'essayer. Amaël, par contre, ça ne le tente pas du tout. Ses parents sont allés faire un manège ensemble, me laissant seul avec le blond.
— Vas-y, je t'attends à la sortie.
Je le rattrape alors qu'il s'éloigne déjà, glissant ma main dans la sienne pour l'empêcher de partir.
— Eh, non non non, je veux rester avec toi. Il n'y a pas un manège qui te plairait dans lequel on peut rester ensemble ?
Il s'immobilise, puis tourne sur lui-même pour trouver un manège. Avec un sourire, il finit par pointer du doigt une montagne russe plus petite, je hoche la tête en souriant et je l'entraîne dans la file d'attente. J'entends quelqu'un murmurer des insultes sur nous, parce qu'on se tient par la main, mais je me dépêche de parler à Amaël pour qu'il n'entende pas ça. Il n'a pas besoin d'entendre ce genre de bêtises, il a déjà si peu confiance en lui...
Je résiste à l'envie de l'embrasser dans la file d'attente à cause de ces gens, je l'embrasserai dans le manège avant qu'il ne démarre, ça sera mieux.
La file d'attente avance doucement, nous finissons par s'installer dans un wagonnet. La main d'Amaël se crispe un peu dans la mienne, je dépose un baiser sur sa joue pour le rassurer en lui promettant que ça va être marrant et qu'il peut s'accrocher à moi de toute façon. Le manège se met en route, le wagonnet commence à grimper la première pente. Une main accrochée à la barre et l'autre serrée dans la mienne, Amaël se détend un peu.
Le wagonnet s'immobilise en haut de la pente. Je retiens mon souffle, profitant de cette minuscule pause pour embrasser rapidement mon amoureux. Je me replace correctement, et le wagon se met à dévaler la pente. Le souffle coupé pendant un instant, je me dépêche de respirer et j'éclate de rire. A ma droite, le blond rit lui aussi, un grand sourire prend place sur mon visage.
A la fin de l'attraction, Amaël se blottit contre moi quand nous nous levons. Je passe un bras autour de sa taille pour le soutenir, nous retournons au banc où les parents d'Amaël doivent nous rejoindre. Ils y sont déjà lorsqu'on arrive.
— Vous voulez manger quelque chose les garçons ? On a repéré un restaurant qui a l'air sympa là-bas, s'exclame sa maman.
— J'ai trop faim, dis-je directement.
— Moi aussi, ajoute Amaël.
Nous allons donc à ce restaurant. Je suis vraiment ravi de passer ma journée avec Amaël et sa famille, ils ont visiblement très bien accepté que je passe toutes mes nuits avec leur fils. Ils ont même l'air vraiment heureux pour lui, ça me rassure.
— Vous dormez où, ce soir ? s'enquiert son père.
— Chez Zaven, il reçoit ses résultats, demain.
— D'accord d'accord. Je suppose qu'il viendra dans ton appartement s'il est accepté dans la même université que toi ? questionne à son tour sa mère.
Oh, j'espère que ça ne les dérange pas...
— Oui.
— Tant mieux, je n'étais pas très à l'aise à l'idée que tu vives tout seul. Zaven, je compte sur toi pour le traîner faire des courses et qu'il mange, hein !
Elle est gentille, mais je n'ai pas besoin qu'elle me le demande pour que je prenne soin de lui.
***
Jeudi 31 Août 2023.
— Le facteur passe dans une heure mon ange, chuchoté-je après avoir regardé mon téléphone.
Nous sommes en train de regarder un film pour passer le temps. Nerveux tous les deux, je sais qu'il est aussi peu concentré sur l'écran que moi. Je caresse sa main avec douceur, je ne veux pas qu'il risque de faire une crise d'angoisse comme hier. Je sais que c'était un début de crise d'angoisse, il me l'a dit.
Nous avons mangé en vitesse, tous les deux. Il n'y a personne d'autre chez moi, aujourd'hui.
— Une heure ? Je ne sais pas si c'est dans trop longtemps ou bien dans pas assez longtemps.
— Ça va aller, soufflé-je en déposant un baiser sur sa main.
Il se décale pour se blottir contre moi, ses cheveux appuyés contre ma joue. Je le serre contre moi en masquant mon inquiétude. Dans une heure, nous saurons si je peux vivre avec lui dès cette année ou non. Je stresse beaucoup, mais j'ai hâte de savoir.
Les minutes s'écoulent au ralenti. Je m'empêche de regarder l'heure toutes les deux secondes, car plus je regarde l'heure, plus le temps ralenti. J'embrasse la tempe d'Amaël pour me distraire un peu, et comme ça ne me suffit pas, je place mes doigts sous son menton pour qu'il lève la tête vers moi, et je pose mes lèvres contre les siennes. Toute mon inquiétude s'efface un peu dans ce baiser, Amaël me rassure tellement. Il se tourne même vers moi pour approfondir le baiser, je souris contre ses lèvres, de moins en moins inquiet.
Je l'aime de tout mon cœur.
A la fin du film, nous allons nous asseoir près de la fenêtre pour guetter l'arrivée du facteur. C'est Amaël qui me serre dans ses bras, maintenant, il caresse mes cheveux avec douceur.
Et puis enfin, le facteur arrive. Nous nous précipitons dehors pour ouvrir la boîte aux lettres, je sors une petite pile d'enveloppes de celle-ci et nous retournons dans ma chambre. Après un rapide tri, je place la lettre de la New School en tout dernier.
— Refusé, dis-je après avoir ouvert la lettre d'une université quelconque.
Je lui passe la lettre et m'affaire à ouvrir la suivante.
— Aussi refusé.
Et ce jusqu'à arriver à la lettre de la New school. Les doigts posés sur l'enveloppe, je prends une grande inspiration avant de déchirer le papier.
Mes mains se mettent à trembler, mes yeux s'embuent de larmes.
— Qu'est-ce qu'il y a ? C'est...bien, ou pas ?
Sans un mot, je lui passe la lettre. Son visage s'illumine en même temps que le mien, une larme roule sur ma joue alors qu'il se jette dans mes bras.
— T'es accepté ! s'écrie-t-il.
Je le serre contre moi, j'ai encore du mal à y croire.
— Mes deux rêves se réalisent, Amaëlou...Je vais à la New school et je vais vivre avec toi...
Il essuie l'unique larme qui a roulé sur ma peau.
— Je suis tellement content, murmure-t-il.
— Moi aussi...je t'aime.
— Je t'aime.
Je me redresse et reprends la lettre pour vérifier que je n'ai pas mal lu. Amaël s'installe à côté de moi pour relire aussi la lettre, mais il y a bien écrit que je suis admis. La joie me submerge, j'embrasse la joue d'Amaël une bonne dizaine de fois.
— T'imagines, chuchoté-je. On se verra tous les matins et tous les soirs, on pourra manger ensemble à midi, on dormira ensemble tout le temps...Il y a juste les week-ends où on ne se verra pas. Ça va être incroyable. On va être tous les deux.
— J'ai trop hâte.
Nous passons plusieurs minutes à se projeter dans notre futur avant de se taire et de commencer à s'embrasser. Installé au-dessus de moi, Amaël m'embrasse avec une joie non dissimulée, ses lèvres prennent d'assaut les miennes sans me laisser de répit : et c'est tant mieux, je ne veux pas qu'il m'en laisse. Je veux qu'il m'embrasse jusqu'à ce que je perde la notion du mot "respirer". Je veux qu'il m'embrasse et qu'on se retrouve tous deux à bout de souffle. Je veux qu'il m'embrasse pour l'éternité.
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Last Night
RomanceAmaël a toujours détesté partir en vacances, loin de ses accroches et de ses repères. Plus important encore, il déteste le sable, et sur une plage, il n'y a que ça. C'est pour ces deux raisons qu'il n'est pas vraiment heureux d'aller à la plage avec...