39 - Amaël.

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Jeudi 24 Août 2023.

La dernière fois, Zaven et moi avions mangé près du champ de coquelicots. Aujourd'hui, nous répétons l'expérience, mais cette fois, nous mangeons à côté du champ de lavande. Sa main dans la mienne, mon amoureux m'y emmène, puisque je ne sais pas encore où c'est.

Après une longue bataille, il a fini par accepter que je porte le sac contenant notre repas. J'aime beaucoup quand Zaven est protecteur, mais parfois, il l'est un peu trop.

Tu verras, c'est trop joli, me lance-t-il avec enthousiasme.

Forcément, c'est toujours beau la lavande.

Il lâche ma main pour passer son bras autour de mes épaules, il en profite pour déposer un baiser sur ma joue, toujours aussi joyeux. Je lui offre un sourire, étant d'aussi bonne humeur que lui. Sa joie est contagieuse.

Si je suis accepté à la New school, commence-t-il, je pourrai venir squatter quelques semaines chez toi ? Je ne me vois pas chercher un appartement une semaine avant la rentrée.

Dans ma tête, c'était déjà prévu qu'il vienne chez moi.

On sera rien que tous les deux, soufflé-je.

J'ai trop hâte.

Il embrasse une deuxième fois ma joue. Cette fois, ses lèvres s'attardent un peu sur ma peau, un frisson parcourt mon épiderme.

Je cligne des yeux. Je ne suis allé qu'une seule fois à mon futur appartement, ce sont mes parents qui me l'ont trouvé. Il n'est pas très grand, mais largement assez pour Zaven et moi. Il n'y a qu'une seule chambre, une cuisine, une salle de bains. Il n'y a pas de salon, mais il y a un bureau dans la chambre et nous avons tous deux un ordinateur, alors on y sera bien. Je vais vivre avec Zaven, et on sera tous les deux, rien que nous.

Je suis sûr qu'il sera accepté, ce n'est pas possible autrement. Mon amoureux est si talentueux, ils seraient idiots de le refuser.

Une odeur de lavande se propage soudain dans l'air, je devine aisément que nous ne sommes plus très loin. Et effectivement, quelques mètres plus loin, une mer violette fait son apparition. Les yeux écarquillés joyeusement, je prends une grande inspiration.

C'est trop beau, m'exclamé-je avec un grand sourire.

J'aime trop ton sourire.

Pris au dépourvu, je tourne timidement les yeux vers lui. Il retire son bras de mes épaules, reprend ma main dans la sienne et m'entraîne vers un petit coin où se trouvent des arbres en demi-cercle, avec une vue dégagée sur le champ de lavande. L'endroit est absolument parfait.

Je pose le sac sur le sol pour sortir la nappe que nous avons emportée. Nous l'installons sur le sol, nous nous asseyons l'un contre l'autre et commençons à déballer notre repas.

Le moment du dessert arrive rapidement. Nous avons pris des framboises, du chocolat et des petits sablés. Evidemment, le chocolat a fondu entre-temps.

J'ouvre l'emballage d'une tablette de chocolat, la pose sur la nappe et commence à tremper un sablé et une framboise dans le chocolat fondu. Zaven m'observe faire ça, déclare que je suis un génie et m'imite.

Tu as du chocolat sur la lèvre, m'informe-t-il brusquement.

Je lève la main à hauteur de mon visage pour nettoyer ce chocolat, mais ma main ne termine jamais sa course. Zaven se précipite vers moi, plaquant ses lèvres contre les miennes. Je sens sa langue effleurer mes lèvres, je comprends qu'il est en train d'enlever le chocolat. Je lui rends le baiser avec ardeur, fermant les yeux.

Je le laisse me pousser de façon à m'allonger sur la nappe, il s'allonge contre moi sans arrêter de m'embrasser. Je frémis en sentant sa main parcourir lentement ma taille, allant de ma hanche à mon épaule.

Mon ange...soupire-t-il contre ma bouche.

Nous rouvrons les yeux exactement en même temps. Et là, ce que je lis dans son regard, ce n'est pas seulement de l'amour. Il y a aussi du désir. Un désir si pur que je referme immédiatement les yeux, reprenant le contrôle du baiser avec empressement.

M'entraînant avec lui, il se laisse basculer pour se retrouver sur le dos. C'est maintenant moi qui suis allongé contre lui. Ses bras m'entourent fermement, il m'embrasse sans me laisser de répit.

Lorsque nous nous détachons finalement, nos respirations sont saccadées. Je glisse mon visage dans son cou, le cœur battant à toute allure, la respiration lourde. Notre baiser avait un goût de framboise, de chocolat, d'ice tea.

Wow...laissé-je échapper.

Je n'aurais pas mieux dit, pouffe mon amoureux.

Il embrasse ma tempe avec douceur. Je ferme à nouveau les yeux, profitant pleinement de son étreinte sur moi.

Nous finissons par nous redresser pour ranger les boîtes vides de notre repas et la nappe dans le sac. Pendant que Zaven galère à plier la nappe, je me lève et je marche vers le champ de lavande pour cueillir quelques tiges et constituer un petit bouquet.

Zaven me rejoint quelques secondes plus tard, il pose son menton sur mon épaule et entoure ma taille de ses bras.

Je ne suis pas tactile, mais ses contacts à lui, je ne pourrai jamais m'en passer.

On rentre ? chuchote-t-il près de mon oreille.

Il rit en voyant le frisson que son chuchotement me procure. Il est pénible celui-là, il me fait bien trop d'effet, et il en est parfaitement conscient.

Allons-y.

Il glisse sa main dans la mienne et nous retournons chez lui. Dans mon autre main, je tiens le bouquet de lavande que j'ai fait un peu plus tôt, j'ai l'intention de mettre les tiges dans de l'eau, ou bien de les faire sécher et de les mettre dans un petit sac en tissu que j'accrocherai au dessus de mon lit.

Ma maman fait des gaufres, ce soir, ça va être trop bien.

J'adore les gaufres, dis-je en tournant la tête vers lui.

Il me vole un baiser en riant.

Je suis tellement amoureux de lui, et rien que de savoir que c'est réciproque me retourne l'estomac.

Nous montons dans sa chambre, je m'assois contre la tête de lit, les jambes tendues. Zaven s'installe à la perpendiculaire, la tête posée sur mon ventre. Des papillons volent partout dans mon ventre, je suis tellement heureux d'être ici avec lui.

Tellement heureux d'être tombé amoureux de lui.

Je passe une main dans ses cheveux. C'est devenu une habitude en seulement quelques jours, nous nous installons ainsi, et je joue toujours avec ses cheveux parce que je sais qu'il aime bien. Je crois que ça le rassure.

Tu sais que mes "amis" ne m'ont jamais répondu ? Ils ont tous quitté le groupe l'un après l'autre, soupire-t-il avec amertume, quelques secondes plus tard.

C'est horrible...

Heureusement que tu es là, sinon j'aurais passé mon été à penser à ça. Je crois que ça ne m'affecte pas trop, en fait.

Je me penche vers lui, usant de toute ma souplesse afin de pouvoir déposer un baiser sur son front. Il me dévisage avec surprise, je n'ai pas l'habitude de faire ça.

Toi là, lance-t-il en me pointant du doigt. Tu me rends complètement fou, je t'aime.

Comment fait-il pour dire ce genre de choses aussi simplement ? Moi, dès qu'il me regarde, j'ai du mal à parler de mes sentiments.

Il se redresse et m'embrasse encore une fois. Je m'efforce de laisser mes sentiments passer dans notre baiser, puisque je n'arrive pas à le dire à voix haute, je peux le faire comme ça. 

Last NightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant