Lundi 18 Septembre 2023.
— J'en ai marre du soleil, se plaint mon copain alors que nous sommes assis l'un en face de l'autre pour manger.
— Moi ça ne me dérange pas.
Je tends le bras vers lui pour faire avancer mes doigts le long de sa jambe. Il me regarde faire avec un petit sourire
— Normal, t'es super bronzé et t'as les yeux foncés. Moi je suis un vampire, je prends quatorze coups de soleil en trois minutes et je deviens aveugle à la moindre lumière.
— J'étais sûr que t'étais un vampire, rigolé-je.
Je pose ma main sur sa jambe repliée près de son torse, il fait glisser sa main contre la mienne. Je suis rassuré, il me regarde à nouveau dans les yeux, me sourit, me parle et me laisse l'embrasser. Je crois que je l'ai vraiment aidé cette nuit, je suis content d'avoir pu être présent pour lui.
Je n'arrive pas à croire que son esprit soit si mesquin avec lui. Évidemment que je l'aime, et pas seulement dans les moments où il a confiance en lui, je l'aime tout le temps.
— Eh, Amaëlou ? lancé-je brusquement.
— C'est moi ?
— Je t'aime.
Mon amoureux rougit, il manque de s'étouffer avec de l'air. Je ris un peu, mais redevient très vite sérieux, parce que mes sentiments pour lui sont extrêmement sérieux.
Je vais lui dire tout le temps, maintenant. J'en ai besoin, j'ai besoin qu'il sache que je l'aime de tout mon coeur, de tout mon être et de toute mon âme.
— M-moi aussi, bégaye-t-il après avoir regardé autour de lui.
***
Le reste de la journée est passé lentement, trop lentement à mon goût. Assis sur un banc devant l'université depuis quarante minutes, j'écoute la playlist de mon copain en attendant qu'il sorte de cours. Il finit plus tard que moi le lundi et le vendredi, c'est nul. Je préfère l'attendre, aujourd'hui, au cas où il trouve un autre chat perdu et blessé sur le trajet du retour.
On doit retourner chez le vétérinaire, jeudi soir. J'espère que ça ne rendra pas Amaël trop nerveux, je sais qu'il a encore beaucoup de mal avec ça et c'est tout à fait compréhensible. Nous n'avons Oups que depuis trois jours, mais je n'imagine déjà plus ma vie sans ce chaton.
Les vingt dernières minutes qui me séparent d'Amaël sont encore plus longues et pénibles que les quarante premières. Je ne cesse de soupirer, fatigué d'être tout seul. J'aurais peut-être dû rentrer à l'appartement, mais j'ai oublié mes clés ce matin, donc je n'avais pas vraiment le choix.
Mon copain me manque encore plus que d'habitude, probablement à cause de ce que nous avons fait hier. Il n'y a même pas assez de mots pour décrire à quel point il était beau, à quel point je suis tombé amoureux de lui à nouveau. Les mots ne sont pas assez forts pour décrire ça, alors je vais me contenter de dire que je suis fou de lui et que j'ai très envie de le serrer dans mes bras.
Puis, enfin, je vois des gens sortir du bâtiment. Je ne mets pas longtemps à trouver la tête blonde que je cherche du regard, mon copain marche tranquillement jusqu'à moi. Je me redresse rapidement et lui fait un câlin, immédiatement.
Je pose mon menton sur son épaule et j'accroche ma main droite à mon poignet gauche dans son dos, je ferme les yeux en prenant une grande inspiration pour sentir son odeur.
— Tu m'as manqué, soufflé-je.
— Toi aussi...Et Oups me manque.
Je me détache lentement de lui et glisse mes doigts entre les siens. Nous rentrons à l'appartement, et comme il marche un petit peu devant moi, je peux tranquillement admirer ses cheveux et son dos. J'ai hâte de me blottir contre lui.
— J'ai un dessin à faire, ce soir, je vais essayer de faire Oups.
— Moi je n'ai rien, mais je peux te montrer la chorégraphie que j'ai apprise !
Accompagné d'un sourire lumineux, mon amoureux accepte avec joie. Nous entrons rapidement dans l'appartement, je le tire vers moi et je pose doucement mes lèvres sur les siennes alors qu'il se rattrape contre mon torse. Des papillons gonflent ma poitrine au contact de ses mains sur mon tee-shirt, une légère brume prend place dans mon esprit et je souris contre ses lèvres.
— T'es trop beau avec ce tee-shirt, soupiré-je contre ses lèvres. Tu veux danser avec moi ?
— Là, maintenant ?
— Oui ! Un peu de musique, ça va être marrant. Seulement si tu as envie, bien-sûr. Je peux t'apprendre quelques trucs...
Amaël fait la moue, hésitant. Je dépose quelques petits baisers sur ses lèvres, jusqu'à ce que je sois grossièrement interrompu par notre chat. Mon copain se détache de moi pour câliner Oups, je baisse les yeux vers eux. Je me demande si le chat n'est pas vexé que je l'ai viré de la chambre hier. C'était pour son bien, pourtant. Je m'accroupis et tend la main vers le chaton qui ne prête pas du tout attention à moi.
— Il me boude tu crois ? finis-je par demander.
— Tu l'as rapproché de ses croquettes, je ne vois pas pourquoi il râlerait...Viens Oups, va voir Zaven.
Il prend le chat dans ses bras et le pose sur moi. Immédiatement, Oups s'enfuit en courant vers la chambre, griffant mon pantalon au passage. Ah. Super...
— Oh non, ne fais pas cette tête, s'inquiète Amaël en m'entourant de ses bras.
Un peu déçu, j'appuie ma joue contre la sienne.
— Il me déteste ? chuchoté-je faiblement.
— Je suis sûr que non...Il va bientôt te faire des câlins, c'est certain, essaie-t-il de me rassurer.
Je cligne des yeux? Je ne suis pas un peu déçu, je suis affreusement déçu tout compte fait.
— Tu voulais qu'on danse, donc ? s'exclame mon amoureux pour que je pense à autre chose. Tu me montres ?
— Tu ne veux pas manger quelque chose d'abord ?
— Non, il est trop tard pour le goûter.
Je me relève et aide mon copain à se lever aussi. Il place soigneusement ses mains dans les miennes, je l'entraîne à reculons vers notre chambre, l'endroit le plus propice pour danser, dans l'appartement.
— Tu mets quoi comme musique donc ? s'enquiert le blond en s'asseyant sur le lit.
— T'as une suggestion ?
Il secoue la tête de gauche à droite pour me dire que non.
— Angel baby, Troye Sivan, déclaré-je alors.
Mon copain écarquille grand les yeux, des paillettes viennent illuminer son regard et il prononce, émerveillé :
— J'ai compris que j'étais gay grâce à lui.
— J'ai compris que j'étais bi grâce à lui, réponds-je en riant.
Je me rapproche de mon amoureux pour le prendre à nouveau dans mes bras et embrasser son front, tout ça sous le regard réprobateur de Oups.
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Last Night
RomanceAmaël a toujours détesté partir en vacances, loin de ses accroches et de ses repères. Plus important encore, il déteste le sable, et sur une plage, il n'y a que ça. C'est pour ces deux raisons qu'il n'est pas vraiment heureux d'aller à la plage avec...