34 - Zaven.

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Jeudi 10 Août 2023.

Je cligne des yeux, étalé sur le sable contre Amaël. Nos mains jointes sont posées sur ma cuisse, le soleil se couche doucement.

Après le repas du soir, nous avons d'abord regardé un film avec ma mère, Zéphyr étant parti se coucher, puis nous sommes revenus tous les deux pour regarder le soleil disparaître à l'horizon. Il caresse le dos de ma main avec son pouce, et je me sens super bien.

Le sable est encore chaud, il fait chaud tout autour de nous, mais je ne résiste pas à l'envie de me rapprocher de mon amoureux pour me coller contre lui. Il tourne la tête vers moi, et dans un geste spontané, il embrasse mon épaule. Je me sens rougir doucement, mais je ne dis rien.

Tu crois aux extraterrestres ? demandé-je quelques minutes plus tard.

Je n'exclus pas qu'ils puissent exister...mais ça me fait un peu flipper.

Et les fantômes, tu y crois ?

...Non, je ne pense pas. Et toi ? me questionne-t-il en retour.

Je secoue la tête et lui dit que je n'ai pas d'avis fixe sur la question. Il hoche la tête avant de se réinstaller confortablement sur le sable.

Pour ma part, je suis bien forcé d'admettre que, même si j'apprécie grandement ce moment passé avec Amaël, le sable commence à me faire mal aux fesses. Et aux épaules. Je me redresse et me place face au blond pour attraper ses deux poignets et l'aider à se lever. Il se réceptionne contre mon torse à l'aide de ses deux mains, je ris pour masquer le frisson qui vient de courir le long de mon dos.

Viens, on va dans l'eau, chuchoté-je.

Il fait presque nuit...

Justement ! C'est ça qui est intéressant Amaëlou ! Promis, je reste juste à côté de toi, ça va être marrant.

On n'a pas de maillot. Ni d'habits de rechange, me fait-il remarquer.

Je fais la moue avant d'incliner la tête pour l'embrasser rapidement.

On retire short, tee-shirt, chaussettes et tout ça, on les laisse là et on va se baigner en boxer, ensuite on se rhabille et on court jusqu'à chez moi pour se changer.

Je picore ses lèvres de petits bisous, certain qu'il va finir par céder. Et je ne me trompe pas, il accepte quelques secondes plus tard. Il se détourne de moi pour retirer ses vêtements, je fais de même. Nous abandonnons les habits sur le sable dont la tiédeur s'évapore petit à petit et nous marchons vers l'eau.

Mais qu'est-ce que je fous là...se plaint mon amoureux quand l'eau nous arrive aux genoux.

Tu m'aimes trop, c'est pour ça.

L'eau nous arrive maintenant à la taille. Un truc sous la surface frôle ma jambe, je n'y prête pas attention. Mais Amaël se jette brusquement dans mes bras, et j'en conclus que ce truc a aussi touché sa jambe ou son pied, et qu'il n'a pas apprécié.

Il y a des bestioles dans l'eau, panique-t-il en enroulant ses jambes autour de mes hanches.

Je le rattrape et le maintiens contre moi. Ses bras sont noués autour de mon cou, je passe mes propres bras sous ses cuisses pour mieux le tenir.

C'était sûrement une algue mon ange, tout va bien.

Il refuse quand même de se détacher de moi, ce qui n'est pas pour me déplaire. Au bout de quelques minutes, il consent à reposer les pieds sur le sol, mais il reste accroché à moi, au cas où.

Plus jamais je me laisse attendrir par des bisous, maugrée-t-il.

Je ris et lui vole un autre baiser. Lui aussi rigole contre moi, les bras encore accrochés autour de mon cou. Et je prends conscience de son corps seulement vêtu d'un caleçon, de son torse nu pressé contre le mien. De l'eau qui nous entoure.

Tu veux qu'on sorte ? demandé-je quand il appuie sa joue contre la mienne.

Il acquiesce, c'est vrai que l'eau refroidit un peu. Je lui indique de retourner vers la plage, ce qu'il fait, et je le rejoins à la nage. J'attrape sa jambe sous l'eau, amusé de le voir sursauter, et je remonte à la surface pour le prendre dans mes bras.

T'abuses, t'es tout mouillé.

Je me recule pour lui lancer de l'eau dessus. Il riposte en faisant la même chose, et ça se termine en grosse bataille d'eau. A la fin, je suis tellement mort de rire que je peine à reprendre mon souffle et que je galère à lui lancer de l'eau dessus, je vise totalement de travers. Je ris tellement que j'en ai mal au ventre, mais Amaël rigole autant que moi et ça me rassure terriblement.

Lorsque nous remontons sur le sable, nous sommes dégoulinants d'eau. Amaël commence à grelotter, je sacrifie mon tee-shirt pour sécher sommairement ses cheveux et son visage. Et je l'embrasse encore une fois. Ses lèvres ont un goût salé à cause de l'eau de mer, mais ça m'est égal.

Allez, on rentre. Comme je suis trop gentil, je te laisse prendre une douche en premier.

Nous retournons chez moi, presque en courant pour se réchauffer, main dans la main. Nous nous glissons dans ma chambre, il récupère des affaires pour sa douche, puis se rapproche pour déposer un baiser sur mes lèvres avant de disparaître dans la salle de bains.

Il revient dix minutes plus tard, je pars aussi prendre ma douche.

Et quand je retourne dans la chambre, Amaël est installé en tailleur sur mon lit, il dessine. Je me place derrière lui, pose mon menton sur son épaule. Il frissonne au contact de mes cheveux mouillés dans son cou.

T'as passé une bonne journée ? lui demandé-je en écartant ses cheveux pour embrasser sa nuque.

Il ne réagit pas immédiatement.

C'était cool. Surtout tout à l'heure avec toi.

Il n'a pas besoin d'expliquer plus, je comprends qu'il parle du coucher de soleil et de notre baignade nocturne. C'était vraiment incroyable, j'ai adoré me baigner comme ça avec lui.

Je décale mes bras pour les passer autour de sa taille. Je ferme les yeux en posant ma joue contre le haut de son dos, j'écoute patiemment son cœur battre tandis qu'il se remet à dessiner. Je me sens tellement bien avec lui, apaisé.

J'ai envie de manger du chocolat, je t'en ramène ?

Mon amoureux hoche simplement la tête, concentré sur son dessin. Et ainsi, il est magnifique. Le plus beau. 

Last NightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant