Dimanche 10 Septembre 2023.
— Zaveeen, tu m'étouffes...
Mon amoureux émet un petit bruit avant de rouler sur le côté pour me laisser respirer. J'embrasse sa joue au passage. A peine réveillé, il ne semble pas s'en rendre compte, ses cheveux bruns s'étalent sur le matelas. La couverture n'est même plus sur lui, me laissant tout le loisir de contempler la bande de peau bronzée et dorée entre son caleçon et son tee-shirt qui remonte maintenant sur son ventre. Cette fois, c'est moi le psychopathe qui l'observe dormir, et je commence à comprendre pourquoi il fait ça, en fait.
Zaven est magnifique quand il dort. Ses traits sont plus doux, il est complètement détendu. Ses lèvres sont entrouvertes, un peu plus gonflées que d'habitude, un peu plus roses aussi, une respiration tranquille s'en échappe. Ses cils sont longs, ils reposent tranquillement sur sa peau, tombant presque sur ses pommettes. Je poursuis ma contemplation jusqu'à ses épaules musclées, cachées sous le tissu, jusqu'à sa clavicule droite, qui est visible. Il est si attirant, si désirable, si...embrassable ? Ça existe ça ? Peu importe si cela existe ou non, ce mot devrait exister, juste pour lui. Et quand on s'embrasse, ses lèvres épousent si parfaitement les miennes, comme si elles n'avaient été créées que dans cet unique objectif.
Même ses bras sont beaux. Mon regard dérive jusqu'à ses mains, ses doigts fins, puis se décale vers son ventre. Ses abdominaux sont visibles, ses pectoraux se dessinent sous le tissu collé à sa peau. Mon exploration se prolonge sur ses jambes finement musclées, ses cuisses fermes. Sa peau est douce, je le sais. J'aime beaucoup ses cuisses, qu'il soit habillé ou non.
— C'est qui, le psychopathe, maintenant ?
Je sursaute face à la voix douce et légèrement moqueuse de mon copain. Je relève les yeux au niveau de son visage, un peu gêné. Heureusement, ses lèvres sont incurvées en un sourire amusé et attendri, il tend les bras pour me ramener vers lui. Ma main se pose sur son ventre, sur sa peau chaude et terriblement douce, l'autre sur son bras. Il glisse son bras sous ma taille pour rejoindre son autre main dans mon dos, je me liquéfie contre lui.
— T'as la taille vraiment fine, c'est beau, commente-t-il sur un ton rêveur. Tu devrais la mettre en valeur, des fois, ça t'irait tellement bien...
Je rougis. Les compliments de Zaven sont très souvent basés sur mes complexes, comme s'il connaissait les parties de mon corps que je n'aime pas. Comme si, inconsciemment, il savait exactement quoi dire pour me rassurer, alors que je ne lui parle pas vraiment de mes inquiétudes concernant mon corps. Il devine tout.
Les bras serrés autour de ma taille, Zaven appuie son front contre ma clavicule. Je l'entends bailler, et le son me fait faire la même chose quelques secondes plus tard. Je trouve ça fascinant, de bailler juste en entendant quelqu'un, en voyant quelqu'un bailler. Même en lisant ou en entendant ce mot, parfois, je baille.
Après encore de longues minutes de câlins, Zaven consent à se lever pour qu'on puisse aller prendre notre petit-déjeuner. Même là, il reste collé à moi, je finis par m'assoir sur ses cuisses, chose qu'il semble apprécier. Il pose ses mains sur mes hanches pour rapprocher encore plus mon dos de son torse, son menton prend place sur mon épaule et il dépose un bisou sur ma joue. Je me sens tellement aimé, je réalise peu à peu que ma relation avec Zaven est exactement l'idée que je me faisais d'une relation amoureuse, quand j'étais au collège, c'est exactement ce que j'espérais.
— Il faut qu'on se lève à quelle heure, demain ? me demande-t-il.
— On a le temps, la rentrée est à dix heures.
— Oh, tant mieux ! On fera comment ? On se "cache" un peu ou pas du tout ?
J'ai pris le temps de réfléchir à ça, les deux nuits où j'ai dormi seul. Je ne veux pas me cacher, je veux être tranquille et aimer mon copain partout où j'en aurai envie.
— Je ne veux pas me cacher, je veux t'aimer, articulé-je d'une petite voix.
Mon copain glisse sa main le long de ma mâchoire, ses doigts attrapent délicatement mon menton pour me faire tourner la tête vers lui. Son sourire éclatant et ses yeux brillants font louper un battement à mon cœur trop sensible, mais je n'ai pas le temps de me concentrer plus longtemps sur ça, Zaven m'embrasse joyeusement. Je ferme les yeux, faisant pivoter mon corps pour être mieux installé. Ses lèvres jouent avec les miennes, sa langue me frôle plusieurs fois.
Je finis par reculer lentement, les lèvres humides. N'en ayant pas eu assez, je reviens à la charge, pressant un certain nombre de baisers sur sa bouche, ses lèvres tendres et rosées. Chaque baiser que je provoque me coupe littéralement la respiration. L'effet que me fait Zaven est incommensurable, le pouvoir qu'il a sur moi est affolant. Ses mains se perdent dans la masse blonde que j'ai sur la tête, il agrippe plusieurs mèches de cheveux entre ses doigts.
La tension que je ressens entre nous fait trembler mon corps, mes deux mains sont fermement posées sur ses épaules.
J'ouvre timidement les yeux pour m'assurer que je ne suis pas en train de rêver. Mais ce n'est pas un songe, je peux distinguer ses cils si longs sur le haut de sa joue, sa peau bronzée, les rougeurs sur son visage. Je referme précipitamment les paupières, je me laisse emporter dans la tornade qu'est ce baiser, je ne contrôle plus rien.
La bouche de mon amoureux a un goût de framboise, probablement à cause du croissant aux fruits rouges qu'il a mangé quelques minutes avant ça.
La deuxième fois que le baiser est rompu, c'est Zaven qui recule, pas moi. J'ouvre lentement les yeux, il fait de même au bout de quelques instants. Sa bouche est entrouverte, ses lèvres encore humides et brillantes, son souffle s'échappe par petites bouffées, comme le mien. Mon cœur bat si vite que je l'entend résonner dans mes tempes, dans mon estomac, dans ma poitrine, dans ma gorge, presque partout.
— Damn, mon ange...l'effet que tu me fais...C'est hallucinant. C'est génial.
Une flopée de papillons décolle de mon estomac pour rejoindre ma cage thoracique, mon cœur se soulève. Je prends une grande inspiration pour me calmer un peu, mes poumons me font presque mal, mais je m'en fiche.
— Zaven...
— Oui ?
Je fonds sur ses lèvres pour l'embrasser à nouveau. J'ai besoin de ce contact, j'ai envie de l'embrasser, j'ai envie de sentir ses lèvres caresser les miennes, happer les miennes, je veux le sentir me désirer encore un peu, me désirer comme moi je le désire. L'amour que je lui porte est infini, j'espère qu'il le sait.
A bout de souffle, nous arrêtons de nous embrasser pour la troisième fois. Mon amoureux appuie son front contre le mien alors que nous reprenons le contrôle de notre respiration, nous partageons les mêmes expirations et les mêmes inspirations. Je remplis mes poumons d'air, j'ai envie de lui dire à quel point je l'aime, mais je n'y arrive tout simplement pas. C'est si compliqué, de parler...Mais je veux lui dire. J'ai besoin qu'il sache à quel point je tiens à lui, à quel point je suis fou de lui.
— Je...Je t'aime. Vraiment beaucoup. Merci d'être dans ma vie.
Ma voix se craquelle dans la dernière phrase, je ferme les yeux. J'ai réussi à lui dire. J'ai réussi à lui dire que je l'aime en le regardant dans les yeux, j'ai réussi à le remercier.
— Je t'aime si fort...chuchote-t-il en prenant mes mains dans les siennes.
Il lève ma main droite à hauteur de son visage. Je rouvre les yeux pour comprendre ce qu'il fait, il ancre son regard au mien. Et dans son regard, je lis ce que j'aime tant voir : du désir, de l'amour, de la tendresse, de l'admiration. Tout ça en même temps. Sans me quitter des yeux, il dépose un doux baiser sur le dos de ma main, et je me liquéfie, je fonds comme une bougie.
Il fait exactement la même chose avec ma deuxième main. Son regard reflète tellement de choses que j'en oublie carrément de respirer. J'ai tellement de chance d'être tombé amoureux de Zaven.
Soudainement gêné, je détourne d'abord le regard et me penche pour poser mon front contre son épaule. Le corps de mon copain est secoué d'un petit éclat de rire grave, je souris, caché par le tissu. Je n'arrive tout simplement pas à m'empêcher de sourire, mes lèvres ne m'écoutent pas. La joie inonde tout mon être, l'euphorie ne me quitte pas.
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Last Night
RomanceAmaël a toujours détesté partir en vacances, loin de ses accroches et de ses repères. Plus important encore, il déteste le sable, et sur une plage, il n'y a que ça. C'est pour ces deux raisons qu'il n'est pas vraiment heureux d'aller à la plage avec...