Jeudi 10 Août 2023.
Le lendemain, Zaven insiste pendant une vingtaine de minutes jusqu'à ce que j'accepte de retourner sur la plage. Et quand j'accepte, il est tellement joyeux qu'il m'embrasse pendant au moins deux minutes. Lorsqu'il se détache de moi, un petit sourire orne ses lèvres rosées et mes joues sont brûlantes. Ses deux mains encadrent encore mon visage, il revient pour déposer un baiser rapide sur mes lèvres. Je crois que je ne vais jamais me lasser de ça. De lui. De ses baisers.
Et j'ai encore envie de l'embrasser.
Timidement, je reviens coller mes lèvres aux siennes. Il me rend le baiser comme si c'était la seule chose qu'il attendait, je me sens basculer sur le lit. Sa main se glisse derrière mes hanches pour ralentir ma chute, il s'allonge ensuite contre moi. Et tout ça sans arrêter de m'embrasser.
Je panique brusquement en sentant son corps s'appuyer contre le mien, et je le repousse en posant mes mains sur ses épaules, mes yeux s'écarquillent.
Le souffle court, Zaven me regarde avec inquiétude.
— Je voulais juste t'embrasser Amaël, pardon. Je ne voulais pas te faire peur, murmure-t-il en reculant un peu plus.
J'avoue avoir un peu flippé sur le moment, mais je ne veux pas qu'il s'éloigne. Surtout pas. Je me redresse pour revenir vers lui, il semble comprendre car il me prend dans ses bras.
— Je sais, je...je ne sais pas pourquoi j'ai flippé. Pardon.
— On n'est pas ensemble depuis très longtemps, je comprends.
Je me colle contre lui en l'entourant de mes bras. Il rit en déposant un baiser sur mes cheveux.
— On passe chez moi avant d'aller à la plage ? me demande-t-il contre mes cheveux.
J'acquiesce. Nous avons déjà mangé, il est quatorze heures trente. Je me retire de son étreinte pour glisser des habits dans mon sac. Le pire, c'est que je mets quasiment toujours les vêtements de Zaven quand on est chez lui, et inversement. J'aime bien le voir porter mes habits. Rectification : j'adore le voir, le regarder. Mais encore plus quand c'est mes vêtements qu'il a sur le dos.
Nous croisons mes parents dans le couloir, en sortant de la chambre. Ma main se crispe dans celle de Zaven.
— Amaël, il faudrait qu'on parle, commence ma mère.
Je ne réponds rien et m'immobilise totalement, mon regard planté dans le sien, attendant qu'elle parle. Elle peut parler si elle le souhaite, mais je ne suis pas sûr de répondre.
— On s'est renseignés, il y a une spa pas loin. On pourrait aller y faire un tour et te choisir un autre chien ? termine-t-elle.
Elle ne comprend donc rien. Je fronce doucement les sourcils, perdu. Elle est sérieuse, vraiment sérieuse. Comme si remplacer Abby allait changer quelque chose.
Je hausse les épaules.
— Je ne veux pas remplacer Abby, maman, me forcé-je à répondre.
Je ne suis pas encore prêt à leur pardonner, c'est évident. Ils vont devoir faire plus d'efforts pour me comprendre, car pour le moment, ce n'est vraiment pas concluant. Je ferai plus d'efforts quand ils en feront eux aussi.
Ils finissent par laisser tomber et nous souhaitent une bonne journée. Nous sortons du gîte pour aller chez Zaven.
— Tu crois que j'ai raison de leur en vouloir encore ? demandé-je à Zaven, inquiet.
— Je ne sais pas. Mais si tu as encore mal par rapport à ce qu'ils t'ont dit, je penche plutôt de ton côté.
— D'accord...
Il presse affectueusement sa paume contre la mienne dans un geste rassurant.
Nous entrons chez lui, il se dirige directement vers le salon, je le suis. Il ne faut pas très longtemps pour que Zéphyr nous saute dessus dans un rire enfantin et adorable.
La mère de Zaven est également présente. Elle sourit alors que mon amoureux m'attire sur le canapé en écoutant attentivement ce que lui raconte son petit frère. Le bras de Zaven entoure ma taille, je me laisse aller à ce contact.
— Regarde maman, ils sont amoureux, s'exclame Zéphyr en nous pointant du doigt.
— Ne montre pas du doigt, lui reproche-t-elle avec un sourire attendri.
Il éclate de rire, tout joyeux. Son enthousiasme me contamine rapidement et m'arrache un sourire sincère, Zaven se redresse pour passer aussi son deuxième bras autour de ma taille.
— Maman, je peux emmener Zéphyr à la plage avec nous ?
— Je ne sais pas, il y aura sûrement beaucoup de monde, grimace-t-elle, hésitante.
— Je ne nage pas, moi. Je...je peux le surveiller, proposé-je timidement.
Un grand sourire éclaire son visage. Zaven a exactement le même sourire qu'elle, en fait. Merci maman de Zaven de lui avoir transmis ce sourire.
— Ça me va, merci beaucoup Amaël, s'exclame-t-elle.
Zaven pose son menton sur mon épaule, je laisse échapper un petit rire en me laissant aller contre lui, mon dos heurte son torse. J'aime bien quand il me fait des câlins, mais là, sa mère est là, alors ça me gêne un peu. Je retiens une grimace, mais heureusement, sa mère ne fait plus attention à nous, les yeux rivés sur la télévision.
— On va sur la plage ? On va sur la plage ? répète Zéphyr, les yeux brillants.
— Allons-y, confirme Zaven.
Nous allons donc sur la plage après nous être changés. Zéphyr s'installe dans le sable pour jouer, Zaven retire son tee-shirt quelques secondes plus tard. Et je...mon regard est irrémédiablement attiré par lui. J'en ai marre, je n'arrive pas à m'empêcher de le regarder. Il est absolument magnifique.
— Tu sais que tu as le droit de me regarder, Amaëlou. Ça ne me gêne pas.
Je rougis et détourne le regard, honteux d'avoir été pris sur le fait. Zaven rit, se rapprochant de moi pour déposer un baiser sur ma nuque, je frissonne. Alors qu'il fait super chaud et qu'il n'y a pas de vent.
Si Zéphyr n'était pas là, je me serais tourné vers Zaven pour l'embrasser. Peut-être même que je l'aurais poussé sur la serviette pour me placer au-dessus de lui, comme il l'a fait tout à l'heure dans ma chambre.
Bref.
— Je vais plonger deux ou trois fois mon ange, tu surveilles Zéphyr ? Normalement il ne bougera pas, il est bien occupé.
— D'accord.
— T'es le meilleur.
Un autre bisou sur ma nuque, puis il s'éloigne en courant. Et je reste immobile, un sourire idiot collé sur les lèvres, je le regarde partir vers le rocher duquel il plonge.
— Pourquoi t'es amoureux de Zaven ? me demande brusquement Zéphyr.
— Il est beau. Gentil. Parfait. Et plein d'autres trucs.
Zaven revient quelques minutes plus tard, de l'eau recueillie dans ses mains jointes. Je commence à rire nerveusement :
— Zaveeen, ne me lance pas d'eau dessus.
Il me lance quand même l'eau dessus. Je ris encore en passant ma main dans mes cheveux pour les rabattre vers l'arrière, mon tee-shirt humide se plaque contre ma peau.
— Vous parliez de quoi ? questionne-t-il en s'asseyant en face de moi.
Zéphyr ne me laisse pas le temps de répondre :
— Et toi, pourquoi t'es amoureux d'Amaël ?
— Parce qu'il est...adorable. Et beau, aussi, super gentil, il m'écoute quand je parle...
Les yeux dans le vague, il ne termine pas sa phrase, mais mon cœur se gonfle, touché qu'il pense tout ça de moi.
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Last Night
RomanceAmaël a toujours détesté partir en vacances, loin de ses accroches et de ses repères. Plus important encore, il déteste le sable, et sur une plage, il n'y a que ça. C'est pour ces deux raisons qu'il n'est pas vraiment heureux d'aller à la plage avec...