46 - Zaven.

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Samedi 2 Septembre 2023.

Le tonnerre résonne une deuxième fois. Cette fois, je peux voir un éclair éblouir le ciel, la lumière presque bleue s'introduisant dans le salon par la fenêtre. Les bras d'Amaël se referment tous deux autour de ma taille, je me laisse silencieusement aller contre lui alors qu'il m'offre un baiser sur la tempe. Je me cale confortablement dans ses bras, posant l'arrière de ma tête sur sa clavicule.

Tu me protèges de l'orage ? demandé-je d'une petite voix.

Je te protège de toutes tes peurs.

Un faible sourire prend place sur mon visage au deuxième baiser sur ma tempe, je ferme les yeux. Son étreinte autour de ma taille se renforce délicatement. C'est vraiment le meilleur, mon amoureux.

Je sursaute au troisième coup de tonnerre, celui-ci étant plus fort que les précédents. La dernière fois qu'il y avait eu de l'orage, on ne l'entendait pas à ce point, et je n'osais pas encore montrer mes peurs à Amaëlou. Mais là, je n'ai pas la moindre honte à laisser voir que je flippe comme jamais. Surtout avec Amaël.

Blotti contre mon copain, les yeux fermés de toutes mes forces, j'attends que l'orage s'éloigne. Amaël caresse mes cheveux d'une main, l'autre étant occupée à dessiner des aller-retours le long de ma taille. Je commence sérieusement à penser que ce mec est un magicien, un sorcier, un être surnaturel, parce que mon angoisse a diminué beaucoup plus facilement. Tellement facilement que ça en devient bizarre. Mon copain a des pouvoirs magiques, c'est la seule solution possible. Il ne faudra pas que je m'étonne s'il se met à recevoir des lettres pour lui annoncer qu'il est un sorcier.

Rien que pour la blague, j'ai très envie de lui envoyer une lettre comme ça. Cela pourrait être rigolo. Il faudra que je fasse ça, à l'occasion.

L'orage part enfin. Amaël se penche davantage au-dessus de mon visage pour m'embrasser, je lui rends joyeusement ce baiser. Son nez s'appuie contre mon menton, je ris et me redresse pour me tourner vers lui et l'embrasser correctement. Je me place à genoux entre ses cuisses, les mains posées sur l'accoudoir du canapé dans son dos, je l'embrasse comme si ma vie en dépendait. Ses mains encadrent maintenant mon visage, ses cuisses se resserrent autour des miennes.

Je finis par m'écrouler contre lui, à bout de souffle. En plus d'être un magicien, mon amoureux est un meurtrier. J'en étais sûr...

Viens, on va voir s'il y a des glaces au congélateur, lance-t-il quelques minutes après, quand nous arrivons de nouveau à respirer.

Dehors, la pluie ne semble pas vouloir s'arrêter. Heureusement que les parents d'Amaël ne font pas une randonnée, sur le mot ils disaient qu'ils allaient visiter un musée, puis allaient manger au restaurant, puis visiter une galerie d'art.

Nous nous levons du canapé pour rejoindre la cuisine. Dans le congélateur, par chance, il y a deux gros pots de glace. Armés de cuillères et des pots de glace, nous retournons nous installer sur le canapé. Il y a un pot de glace aux cookies, le deuxième est aux brownies. D'habitude, je n'aime pas partager un pot de glace avec quelqu'un, mais Amaël et moi faisons bien plus que de partager de la glace, alors je suppose que ça ne va pas me poser de problèmes.

Installés devant un film, un plaid posé sur nous, nous mangeons de la glace. On ressemble probablement à un couple de petits vieux, mais j'adore ça. De toute façon, je veux passer ma vie avec Amaël, je veux que nous vieillissions ensemble.

Regarde comment il est incroyable, soutient Amaël, parlant d'un des personnages du film.

T'es si gay mon ange.

Et toi donc, je te vois le mater.

Je ne cherche même pas à nier. Cependant, connaissant le peu de confiance que mon amoureux éprouve en lui-même, je ressens le besoin de le rassurer :

Mais tu resteras toujours mon préféré. Je mate que si tu mates aussi.

Il rit, dépose un baiser sur mes lèvres et s'installe finalement contre moi, l'arrière de la tête posé sur mon torse. Je l'entoure de mes bras avec bonheur, je prends une grande inspiration. Son odeur est sucrée à cause de la glace que nous avons mangée, j'aime beaucoup.

A la fin du film, il ne pleut plus, et c'est l'heure du repas. Je propose alors au blond de retourner manger au restaurant où nous avons déjà mangé plusieurs fois, je sais qu'il l'aime bien.

D'accord, mais je paye pour toi, capitule-t-il.

La prochaine fois ça sera moi, alors.

Nous montons pour nous habiller un peu mieux puis nous sortons du gîte. Le bras passé autour des épaules de mon amoureux, je l'entraîne joyeusement vers le restaurant en évitant les flaques d'eau sur les creux de la route. Il manque de trébucher, je le rattrape de justesse et en profite pour lui voler un baiser qu'il me rend en riant.

Tu sais quoi, je crois que c'était vraiment les meilleures vacances de ma vie, soufflé-je.

Je ne peux pas vraiment dire la même chose à cause d'Abby, mais c'était plus facile grâce à toi. Les prochaines vacances que je passerai avec toi seront les meilleures.

Je dépose un baiser sur sa joue, paniqué par l'éclair de tristesse que j'ai vu passer dans ses yeux bleus. Cela ne dure pas, heureusement, et nous entrons dans le restaurant.

Notre table habituelle est libre, nous allons nous y installer tranquillement. Contre toute attente, Amaël a choisi de l'ice tea comme boisson, moi j'ai pris un diabolo au sirop de violette. Et nous avons tous les deux choisi des spaghettis carbonara pour le plat.

Je vais tout faire pour que notre dernière semaine de vacances se passe au mieux, ça va être incroyable. Et puis surtout, j'ai hâte de vivre avec lui, d'être présent pour lui tout le temps. On se réveillera ensemble, mangera ensemble, dormira ensemble...J'ai trop trop hâte de me faire des amis et de leur dire que le mec parfait qu'on voit traverser l'université est mon amoureux rien qu'à moi.

On en a jamais parlé, mais t'es inscrit à quels autres cours ?

Euh...histoire et physique, dans mes souvenirs. Et toi ? questionné-je à mon tour.

Histoire et anglais. On a un cours en commun, on se mettra à côté hein ?

Evidemment mon ange.

Ça me rassure, je vais pouvoir le rassurer pendant au moins ce cours-là. Je vais tout faire pour qu'il stresse le moins possible.

Après avoir mangé, nous sortons et réalisons que la pluie est revenue. J'échange un regard avec mon amoureux, il hoche la tête et glisse sa main dans la mienne avant que nous nous mettions à courir vers le gîte. Nos habits sont quand même trempés quand nous arrivons, nous sommes complètement essoufflés mais aussi morts de rire.

Va te doucher en premier, j'irai après, lui proposé-je.

Viens avec moi, tu vas tomber malade sinon.

Je m'empresse de le suivre dans les escaliers avant qu'il ne change d'avis.

Oui, c'est sûr que je n'aimerais pas tomber malade...marmonné-je pour moi-même. 

Last NightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant