43 - Amaël.

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Jeudi 31 Août 2023.

Une main accrochée derrière ma nuque, l'autre posée à même ma peau, au creux de mes reins, Zaven me rend fiévreusement mon baiser. En fait, je ne saurais dire qui embrasse qui, maintenant. Ce que je sais, par contre, c'est que j'ai chaud. Vraiment très chaud.

Je frémis quand ses doigts rejoignent le milieu de mon dos et commencent à glisser le long de ma colonne vertébrale. En même temps, ma langue frôle ses lèvres.

Et un gémissement s'échappe de sa bouche, étouffé par notre baiser. Je ferme les yeux de toutes mes forces, ne résistant pas à l'envie de coller encore plus mon corps contre le sien, ce qu'il accueille en approfondissant davantage le baiser. Il finit même par se redresser un peu, me lâchant totalement pour se débarrasser de son tee-shirt. Les yeux ronds, je le regarde faire, et avant que je ne panique, il arrête le baiser :

Je veux juste te sentir contre moi, rien de plus mon ange...

Les doigts glissés sous les pans de mon tee-shirt, il attend silencieusement ma réponse. Je finis par hocher la tête, un peu hésitant à l'idée qu'il puisse me voir d'aussi près, mais encore une fois, il prend les devants : il tend le bras vers la télécommande posée sur la table de chevet et ferme le volet, ne laissant qu'une faible lumière dans la pièce. La minute d'après, il me retire lentement mon tee-shirt, dépose un baiser en dessous de ma clavicule.

En partant de ma clavicule, il décrit une ligne de baisers en remontant dans mon cou, puis sur ma mâchoire, pour terminer sa course sur mes lèvres. Je me colle à nouveau contre lui alors que notre baiser reprend, sa chaleur m'envahit. Ma peau me paraît si sensible, maintenant, les mains de Zaven parcourent mon dos. Je sais que ça commence à trop me plaire, qu'il me faudrait une pause avant que ça ne devienne vraiment gênant, mais je n'y arrive pas.

Je finis par trouver la force de reculer, le souffle court, et très mal à l'aise maintenant. Je sais qu'il ne me voit pas, mais je ne sais pas comment justifier le fait que je viens juste de le repousser. Je m'étais décalé de façon à ce qu'il ne le sente pas.

Tout va bien ? s'inquiète-t-il, essoufflé comme jamais.

Je...euh...c'est trop gênant, soufflé-je en me mordant la lèvre, nerveux.

Oh...gênant au niveau du pantalon ?

Honteux, je hoche la tête. Et il explose de rire sans me laisser le temps de comprendre pourquoi. Inquiet, je fronce les sourcils.

J'ai exactement le même problème, rit-il encore.

Même si la pénombre de la chambre ne me permet pas de voir, je baisse instinctivement les yeux. Avant de les relever rapidement, les joues brûlantes. Zaven se calme au bout de quelques secondes, il se rapproche de moi et pose une main sur ma joue.

Sans rire, Amaëlou, on s'en fout de ça. C'est rien. La preuve, moi aussi. En tout cas, moi, je m'en fous, d'accord ? Tout va bien mon ange, ce n'est qu'une érection. Enfin, deux, si on compte la mienne, mais tout va bien.

Sa dernière phrase me fait rire, Zaven embrasse ma joue. Nous nous allongeons, l'un à côté de l'autre sur le lit, torse nu tous les deux. Son bras est passé sous ma nuque, il caresse distraitement mon épaule. Je me laisse aller à ce contact insouciant, les yeux rivés sur le plafond.

Elle part, la tienne ? me demande-t-il quelques minutes plus tard, me faisant pouffer de rire.

Je ne crois pas...

Il rit à son tour puis prend une grande inspiration. Au moins, il a réussi à me rassurer puis à détendre l'atmosphère, je suis beaucoup moins gêné.

De longues minutes doivent encore s'écouler avant que mon "problème" ne finisse par se résoudre. Quand je tourne la tête vers Zaven, je découvre qu'il s'est endormi. Je me redresse et cherche à tâtons mon tee-shirt. Je trouve un bout de tissu sur le lit, et si j'en crois l'odeur de menthe qui s'en dégage, c'est celui de Zaven. Je l'enfile avant de me lever du lit.

Je descends à la cuisine et ouvre le réfrigérateur pour prendre une bouteille d'ice tea. Je remplis un verre de cette boisson, je ne suis pas gêné de me servir parce que je sais que la mère et le beau-père de Zaven ne rentreront que dans plusieurs heures. Quand ils sont présents, je n'ose pas évoluer comme ça dans la maison.

Par peur de réveiller Zaven, je ne remonte pas tout de suite dans sa chambre, je vais m'asseoir dans le salon, mon téléphone dans la main. Je suis tellement content, car même si je pars dans une semaine, je reverrai mon amoureux très rapidement. Ça va être chouette, de vivre avec lui. De toute façon, depuis qu'on est ensemble, on dort ensemble toutes les nuits, on passe la plupart de nos journées et de nos repas ensemble...Je sais déjà qu'il n'y aura aucun problème, c'est sûr et certain.

En regardant mon téléphone, je découvre avec surprise qu'il est déjà quinze heures trente. Le facteur est passé à treize heures trente...Nous avons passé autant de temps à nous embrasser puis à nous "calmer" ?

Je finis par abandonner mon verre dans le lave-vaisselle et je remonte dans la chambre. Zaven dort encore, étalé sur le lit, et le faible rayon de soleil qui se glisse sous le volet me permet d'apercevoir les contours de son corps. Je m'installe à côté de lui, le plus discrètement possible, et je traîne sur mon téléphone jusqu'à ce qu'il se réveille, une vingtaine de minutes plus tard.

Il s'étire à côté de moi, je le sens se redresser. Ses bras entourent soudain ma taille, il pose sa joue contre mon torse et soupire :

Oh, t'as remis ton tee-shirt...

Non, c'est le tien. Je n'ai pas retrouvé le mien.

J'ai dû le lancer quelque part, je crois. On cherchera après. Là, je veux profiter et te faire des câlins.

Il est adorable. Je me laisse aller contre lui, il prend une grande inspiration, le nez blotti contre mon cou.

Je préfère quand tu portes ton odeur, mais j'aime bien quand tu sens la mienne...En fait, je ne sais pas ce que je préfère. J'aime les deux, avoue-t-il.

J'aime bien avoir ton odeur, soufflé-je.

Son odeur est terriblement réconfortante, j'adore ça.

Dis, ce n'était pas un rêve tout à l'heure, hein ? On va pouvoir vivre tous les deux ? Être dans la même université ?

Tout est réel. J'ai trop hâte.

Il dépose un petit baiser sur la peau de mon cou, mais il ne bouge plus après ça, gardant ses lèvres sur ma peau pendant quelques secondes.

Il y a assez de place pour danser, dans ton appart' ?

Dans notre appartement, corrigé-je. Et oui, dans la chambre.

Tant mieux, tu pourras m'admirer.

Il finit par se redresser, il rouvre le volet, nullement dérangé par son torse nu. Je me retiens quand même de poser mon regard sur lui pour le moment, craignant que l'incident de tout à l'heure ne recommence.

Il se lève pour chercher mon tee-shirt, qui, effectivement, est à l'autre bout de la pièce. Il le remet à l'endroit et l'enfile avant de revenir se blottir contre moi.

Last NightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant