45 - Amaël.

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Samedi 2 Septembre 2023.

Ce matin, c'est le soleil qui me fait ouvrir les yeux. Zaven - ce gros psychopathe -, allongé sur le côté, les yeux entrouverts, est en train de me regarder. Il tend le bras vers moi pour poser ses doigts sur ma mâchoire qu'il retrace délicatement. J'accueille ce contact en appuyant mon visage contre sa main.

Il est encore tôt, murmure-t-il. J'allais essayer de me rendormir.

Il est quelle heure ?

Cinq heures quarante. Je peux te faire un câlin mon ange ? Reviens près de moi. Toujours tu t'enfuis pendant la nuit.

Je me réfugie dans ses bras sans hésiter. Il dépose un baiser sur mon front, un baiser sur ma tempe, un baiser dans mes cheveux. Je fonds. Littéralement. Mon cœur bat vite, mon ventre se tord, je tombe amoureux de lui à nouveau. Ça va donc être ça, ma vie, de tomber amoureux de lui tout le temps ? Ce n'est pas pour me déplaire.

J'avais très peur que ce soit gênant à cause de ce qui s'est passé hier, mais pas du tout. Tout va bien. Zaven est toujours si réconfortant, si rassurant. Je ne regrette plus du tout d'être venu en vacances ici, je ne regrette plus d'être allé sur la plage. C'est même la meilleure idée que mes parents aient eue, de me traîner ici. Grâce à ça, j'ai rencontré Zaven, je suis tombé amoureux de lui. Et je suis si heureux de le connaître, j'aimerais être capable de l'aider de la même façon qu'il me vient constamment en aide.

T'es beau, chuchoté-je brusquement.

Toi aussi t'es beau, mon ange. Vraiment beaucoup. On est le deux aujourd'hui, d'ailleurs, et comme tu as dit que notre relation commençait à partir de notre premier baiser, ça fait un mois qu'on sort ensemble...

Oh.

Ne trouvant pas de réponse meilleure que ça, je lève le menton vers lui et l'embrasse. Je le sens sourire contre mes lèvres, je ferme les paupières. Nous nous embrassons un long moment, à ma plus grande joie. Sa main est délicatement posée sur ma taille, je me sens bien.

Je n'ai plus envie de dormir, m'avoue Zaven quand il finit par reculer. Si ça te va, j'aimerais bien qu'on parle...

Une bouffée de stress monte en moi, j'articule faiblement :

Parler de quoi ?

Pardon, je ne voulais pas te faire stresser, promis. Nan, en fait, j'aimerais bien parler de jeudi, et de...de nous.

Oh, lâché-je à nouveau. D'accord, si tu veux...

Zaven embrasse mon front, il semble réfléchir. Je suppose qu'il cherche ses mots. En tout cas, moi, à sa place, je chercherai mes mots. Très longtemps. Jusqu'à ce qu'il s'endorme, par exemple.

J'ai plein d'inquiétudes, et j'aimerais beaucoup t'en parler.

Je n'arrive pas à masquer l'étonnement qui me traverse. J'ai tendance à oublier que je ne suis pas toujours le seul à stresser.

Tu vois, jeudi, j'avais vraiment envie que tu me fasses l'amour, déclare-t-il d'une traite.

Ses joues rougissent, tout comme les miennes, mais je tente de maintenir le contact visuel entre nous.

Que...que moi je- ?

Oui. Ce n'est pas parce que j'ai jamais rien fait que je ne sais pas ce que j'aime, mon ange, rit-il nerveusement. Est-ce que tu penses que ça pourrait te convenir ? Dis-moi si t'es pas prêt à parler de ça, bien sûr.

Je pense que ça m'irait...mais je doute beaucoup. J'ai peur de mal faire, avoué-je timidement.

Zaven appuie son front contre le mien, je ferme les yeux, le cœur battant.

On peut prendre notre temps Amaëlou, rien ne presse. Y aller à notre rythme, à ton rythme. Toi tu as peur de mal faire, moi j'ai peur de ce à quoi je peux ressembler, des bruits que je pourrai faire. T'as dû l'entendre, jeudi, mais il n'a pas fallu grand-chose pour qu'un gémissement m'échappe, et je sais que ça, ça risque d'arriver beaucoup.

C'est trop gênant pour moi. Je ferme les yeux, mais au fond, ça me rassure beaucoup. Il parle vraiment plus facilement que moi, ça me fascine.

Tu veux qu'on arrête d'en parler ? chuchote-t-il doucement.

Oui, pardon...ça me gêne un peu.

Je comprends. Merci de m'avoir écouté, ça me rassure.

De toute façon, je suis amoureux de toi, et que tu...tu...t'as compris, ça ne me dérange pas, murmuré-je, utilisant tout mon courage pour prononcer cette phrase.

Je suis amoureux de toi aussi. Je sais que c'est compliqué pour toi de parler comme ça, alors merci, vraiment. Je suis fier de toi.

Je baille avant de pouvoir répondre un petit remerciement. Il baille à son tour, presque en riant, et je me blottis contre lui. Il a visiblement bien réussi à me rassurer, c'est incroyable.

Nous finissons tous deux par nous rendormir.

Quelques heures plus tard, j'ouvre à nouveau les yeux. Zaven avait peut-être raison, tout compte fait : à chaque fois que je me réveille, je ne suis plus dans ses bras. Mais il a tort. Parce que c'est lui qui me tourne le dos, actuellement. Je me déplace pour le rejoindre, il plaque immédiatement son dos contre mon torse. Je passe mon bras au-dessus de sa taille, il attrape ma main et entrelace nos doigts devant son ventre. Il lève un peu la tête, je passe mon autre bras sous son cou.

T'essaies de faire en sorte que je ne quitte jamais ce lit ? rit-il en reculant un peu plus vers moi.

Peut-être. Ça fonctionne ?

Ça fonctionne trop bien.

Je pose mon front contre le haut de son dos en prenant une grande inspiration pour sentir son odeur. Nous passons quelques longues minutes comme ça, sans bouger, avant que l'estomac de mon amoureux ne se mette à gargouiller. Il éclate de rire et se tourne brusquement vers moi, dépose un baiser sur mon nez et repousse la couverture pour se lever.

Je me lève à mon tour, nous descendons à la cuisine. Mes parents ne sont pas là, il y a un petit mot sur la table accompagné d'un billet de dix euros, argent qui doit nous servir pour des glaces, c'est ce qui est écrit. Zaven est absolument ravi de ce dernier point.

Nous prenons notre petit-déjeuner collé l'un contre l'autre sur le canapé, devant la télévision. Après une rapide bataille, c'est moi qui gagne la télécommande, et je le remercie d'un baiser qui s'éternise un peu. Encore une fois, j'adore l'embrasser, donc ça ne me dérange en aucun cas. Je manque de renverser mon verre d'ice tea, mais je le rattrape de justesse.

Donc, aujourd'hui, on va manger des glaces, s'exclame mon copain.

Juste à la fin de sa phrase, un coup de tonnerre retentit dans le ciel, Zaven se crispe contre moi.

Je crois qu'on en a dans le congélateur, des glaces. Vu que t'as peur de l'orage...

Tu t'en rappelles ? Je te l'ai dit il y a super longtemps !

Évidemment que je m'en rappelle, je suis amoureux de lui.

Last NightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant