4 - Zaven.

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Dimanche 2 Juillet 2023.

Ma mère parle, beaucoup. La mère d'Amaël aussi. Entre temps, j'ai déjà été donner son repas à Zéphyr puis je l'ai installé dans son lit pour qu'il dorme, il était fatigué de sa journée, et j'ai même mis un tee-shirt. Je suis ensuite redescendu au salon, où j'ai offert un deuxième verre d'ice tea au blond, qui lui, contrairement à sa mère, ne parle pas, ou très peu. Il se contente de répondre laconiquement aux questions que je lui pose.

Remarquant que Amaël commence à en avoir marre d'être ici, je saute sur l'occasion et lui propose de le raccompagner chez lui, même si je pense qu'il n'acceptera pas. Son regard surpris se pose sur moi, il finit par hocher la tête. Laissant sa chienne sur le fauteuil, il se lève pour aller prévenir ses parents de son départ, moi je me contente de lâcher un "à tout à l'heure". Il récupère Abby dans ses bras et nous sortons de la maison.

Une fois dehors, sa chienne se réveille enfin. Le blond la pose précautionneusement sur le sol :

Ça va mieux ? lui demande-t-il d'une voix douce en s'accroupissant à sa hauteur.

Sans comprendre, je m'agenouille également à côté de lui.

Qu'est-ce qu'elle a ? osé-je enfin demander.

Depuis qu'il est entré chez moi avec sa chienne complètement amorphe dans les bras, je me posais la question.

Elle est vieille. Et malade. J'ai dû lui faire une piqûre d'anti-douleurs tout à l'heure, c'est pour ça qu'elle dormait.

C'est donc pour ça qu'il est parti si précipitamment de la plage, tout à l'heure. Je comprends mieux, il avait réellement une bonne raison.

Pour qu'elle ait dormi aussi longtemps, ses doses de médicaments doivent être conséquentes...Et j'ai vu le regard d'Amaël se voiler pendant qu'il parlait. Abby doit aller vraiment mal, la pauvre. Ça me fait mal au cœur maintenant que j'ai compris pourquoi elle a dormi tout le long.

Mon père déteste les animaux, mais ce n'est absolument pas mon cas. Je les aime beaucoup, même si je n'y connais rien. Je pose une main compatissante sur l'épaule du blond qui réagit à peine à ce contact. Je retire rapidement ma main, ne voulant absolument pas le mettre mal à l'aise.

Mes parents vont squatter chez toi toute la soirée chez toi, soupire-t-il en se redressant.

Nous ne sommes sortis que depuis cinq minutes, mais il a déjà plus parlé que durant tout le temps où nous étions dans mon salon. J'aime bien sa voix.

Je peux rester avec toi, si tu veux.

Nous commençons à marcher, très lentement pour suivre le rythme de sa chienne qui se réveille doucement. Le regard que pose Amaël sur moi est légèrement sceptique, mais il me surprend pour la deuxième fois en acceptant ma proposition.

Elle va mieux, dit-il alors qu'Abby commence à marcher d'un pas un peu plus vif.

Tu veux aller où ? Sur la plage ? Ou ailleurs ?

Il s'immobilise pour réfléchir, chose que je trouve assez amusante.

Au gîte pour installer Abby, répond-t-il simplement.

J'acquiesce d'un hochement de tête et nous y allons. Il m'invite à entrer sans trop hésiter. Il est fou, et si j'étais un psychopathe pédophile ? Je suis plus jeune que lui, rappelons-le. Et je ne suis pas un psychopathe. Mais il devrait faire attention, les gens peuvent être bizarres, parfois. Pas moi, mais d'autres.

Il loge dans la chambre du gîte que je préfère. Je reste sur le pas de la porte, ne sachant pas trop s'il va ressortir ou non. Je l'entends parler à Abby, c'est adorable cette façon de parler à son animal. Je veux un chat, moi. Une fois, je suis allé dans un bar à chats, pas loin de chez mon père. C'était super bien jusqu'à ce que mon amie avec qui j'y étais ne se mette à tousser et qu'on comprenne qu'elle était allergique aux poils de chat.

Last NightOù les histoires vivent. Découvrez maintenant