Chapitre 21

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Mathieu

Est-ce que les passants se retournent sur nous depuis tout à l'heure ? Ouais.

Est-ce que c'est parce qu'ils me reconnaissent ? Nan.

Est-ce que c'est pas plutôt sur le duo que y a devant moi qu'ils se retournent ? Si, je pense.

Je peux pas leur en vouloir, je les lâche pas du regard non plus. Pourtant, au départ, c'était pas gagné. L'énorme masse de muscles qu'est mon beau-frère, avait plus peur de mon fils que d'un catcheur pro. Michka, avec ses quelques centaines de grammes de naissance, a créé une panique monstrueuse chez Dao, que j'avais jamais vu apeuré, à part quand Lili avait disparu sur les quais de Seine à cause de oim.

Quand l'un approchait l'autre y a quelques mois, Mimi se mettait à pleurer, Dao aussi, mais juste intérieurement. Gros changement depuis deux mois, dès qu'ils sont dans la même pièce, on les sépare plus. Preuve en est, l'énorme sourire de mon fils, qui observe le monde, son poing contre sa bouche, depuis le torse de son oncle.

- C'est où déjà ? Dao se tourne vers moi, lui aussi avec un grand sourire. Y a trop de couloirs, c'est une dinguerie, j'sais pas comment vous faites.

Pendant un millième de seconde, j'ai eu envie de répondre un truc sale. Du genre : peut-être que je connais les couloirs par cœur parce que je les ai arpentés pendant des mois en ayant une peur atroce de jamais voir mon fils en sortir. Ouais, je risque pas de me perdre, ni dans le service de maternité, ni dans celui de néonatalité, ni dans celui de pédiatrie. Par cœur, je les connais par cœur.

Mais c'est Dao, il voulait pas me faire de mal. Et la seconde d'après, les yeux gris de Michka se posent sur moi, et il se met à gazouiller en agitant sa main vers moi. Est-ce que je peux me sentir mal quand il fait ça même ? Juste impossible.

- J'suis là, je lui tends mon index pour qu'il puisse l'entourer de sa main, et ça rate pas. Tu vois le monde d'en haut ?

- C'est sûr que dans tes bras, il va pas aller loin, Dao ricane, avant de se prendre mon majeur en retour. Dans les bras de ma reuss encore moins, il rigole une deuxième fois, et moi ça me fait juste sourire.

J'ai jamais capté pourquoi Lili voulait être plus grande. Sa taille, moi je trouve qu'elle est parfaite. Quand tu la vois, au premier abord, et à part si elle te lance un regard bien sale, ça te donne l'impression qu'elle est inoffensive. Faites belek, elle l'est pas, je me suis fait avoir le premier. Son 1m58, je le kiffe. Truc grave con en général, mais je kiffe pouvoir me préparer derrière elle à la salle de bain et quand même me voir dans le miroir, je kiffe quand elle est dans mes bras et que sa tête repose contre mon torse, je kiffe pouvoir la porter sans aucun blem, et sa mère, je kiffe m'occuper de son shampoing sans me fatiguer.

Puis comme j'ai dit, ça cache bien son jeu, juste une arme supplémentaire. Maëlle n'a rien de douce, tous ceux qui la connaissent le savent. Si Maëlle avait une taille, ce serait probablement un bon mètre quatre-vingt, voire quatre-vingt dix. On va dire que sa taille réelle, c'est celle de Lili, ça lui va tellement bien quand elle est calme et douce.

- J'demande pas à qui tu penses, le ricanement de Dao me sort de mes pensées, tu souris comme un gamin à Noël.

- Ferme-la, mon sourire s'élargit, à droite, je lui pointe le couloir d'un signe de tête.

Un bouquin sur la taille de ma femme, je pourrais écrire. Trop de temps avec Nek au studio, c'est ce que ça donne. Ou pas assez avec Moctar.

- Petit monsieur Pruski, le rire de Lara me fait relever la tête, tu es bien accompagné aujourd'hui dis donc, elle récupère mon fils des bras de Dao. Ça va ? Elle me sourit.

Nexus · PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant