Lili (lendemain de l'audition)
- Je suis surpris qu'il soit toujours en vie, sa voix près de mon oreille fige ma nuque contre le dossier du fauteuil. Avec la mère qu'il a, et les gènes que t'as dus lui donner, je lui aurais donné 3 jours max, il détaille Michka sans que je ne me sente capable de la moindre défense. Il est taré aussi ?
J'ai fait ce que j'ai pu, je me suis éloignée le plus possible. J'ai pas trouvé mieux que le fauteuil dans le coin du salon, Mathieu ne me lâche plus d'une semelle depuis hier, j'aurais jamais pu quitter la pièce sans qu'il ne me suive.
- Tu ne sais même plus parler ? Le sourire en coin de Louis se pose sur moi. Ou tu as trop honte de la réponse ? Ton machin là, il pointe son doigt vers mon bébé, il est aussi taré que toi ?
Comme si, j'ai fait comme si Louis n'était pas là. Quand Mathieu s'est penché au-dessus de moi hier, il ne m'a pas fallu plus de quelques secondes pour comprendre que la dernière des choses que je devais faire, c'est dévoiler la présence de Louis. La suite s'est déroulée sous mes yeux : si je l'avais fait, ça aurait marqué mon retour au centre, sans discussion possible, j'aurais dû laisser Mathieu, Michka et Enzo derrière moi, et pire encore, on m'aurait jugée inapte à témoigner.
Sauf que je peux pas laisser Adeline, je suis plus forte que ça.
- Et Mathieu, ma mâchoire se contracte quand Louis ose prononcer le prénom de mon brun, qui berce doucement son fils depuis déjà une bonne demi-heure, sur le canapé en face de nous, tu as menacé sa grand-mère pour qu'il accepte de vivre sous le même toit que toi ? T'as quoi sur lui ? Des photos compromettantes ?
Je peux même pas le faire taire, si j'ouvre ma bouche pour lui répondre, c'est terminé. Y a pas un bruit dans le salon. Puis je sais que Mathieu se méfie, je sais qu'il se rappelle parfaitement de la journée à Barcelone où j'ai fui son concert à cause de Louis, tout comme l'épisode dans le couloir du centre. S'il entend le prénom, même juste murmuré, c'est fini. On m'empêchera d'aider Adeline, on m'enlèvera ma famille.
- T'as enfin compris que ça sert à rien de s'opposer à moi ? J'ai juste envie de pleurer quand Louis pose sa main sur mon épaule. Ça aura été long Maëlle, t'as gâché 15 ans de ma vie avec tes conneries. T'aurais dû avaler tous les comprimés de Maman ce jour-là, pas juste 4, ça m'aurait enlevé une épine du pied.
Il sait où toucher pour que ça fasse un mal de chien, ses piques sont d'une précision infinie. Il lui a suffi d'une phrase pour que les images me reviennent en tête : la porte d'entrée qui se referme derrière sa mère, moi, toute seule en boule derrière le canapé, la petite figurine de mon Kinder qui avait roulé jusqu'au petit meuble près de la télé, la boîte de cachets jaune pâle dans le tiroir.
Pour la première fois ce jour-là, quelque chose m'avait paru facile. J'avais juste à avaler la boîte, et ça aurait été terminé. Pas de dispute quand ils rentreraient à la maison, pas à subir les longues heures assise par terre dans la chambre de Louis à le laisser me descendre plus bas que terre, ça aurait juste été terminé.
Les 8 comprimés dans ma bouche, ça aurait signé le début de la fin. Enfin.
Sauf que nan, pour une raison que j'ignore, j'en ai pris que 4, et au lieu de ne jamais me réveiller, je me suis réveillée au centre. Encore.
- Ils auraient juste dû te piquer, Louis hausse les épaules en s'asseyant sur l'accoudoir du fauteuil, comme un chien, pendant que tu dormais. C'est ce qu'on fait aux clebs qui deviennent fous, en vrai t'es pas mieux. Faudrait que je me renseigne.
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Nexus · PLK
FanfictieJ'ai pas trouvé mieux que la ficelle de cuisine, j'ai plus de laine. - Lili ? Je m'accroupis près d'elle. Lili, regarde. Doucement, je pose la bobine de fil blanc sur ses cuisses. Si ça marchait pour lui, pourquoi ça ne marcherait pas pour elle ? ...