Chapitre 77

745 88 2
                                    


Mathieu

- Mais nan ! L'abus, je regarde Enzo se lever du canapé, les sourcils levés et la manette à la main, quand ma rousse passe devant lui au score.

- Je t'aime tu sais, Lili rigole, mais j'aime gagner aussi.

Et je pense pas qu'elle remarque le regard qu'En' vient de poser sur elle, ni la manière dont il se rassoit à côté d'elle, le sourire aux lèvres.

J'arrive pas à taffer. J'ai dit à Lili que j'allais gérer un peu l'administratif, parce qu'elle a fait que ça pendant des semaines pendant que nous on s'éclatait sur scène, mais c'est putain de dur de la lâcher des yeux. Y avait personne, et sûrement pas Alya, pour me prévenir qu'on dormait tous chez eux hier soir. Personne non plus pour me prévenir que Lili voudrait absolument dormir avec tout le monde sur les matelas dans le salon, et pas dans la chambre d'amis à l'étage qu'est limite devenue la nôtre au fil des mois.

Je l'ai pas eue plus de 20 minutes pour moi seul depuis que je suis revenu.

- Mathieu, je suis à la limite de me foirer avec mon verre d'eau quand elle lance mon prénom depuis le canapé.

Et je baisse les yeux, c'est instinctif, quand je vois la manière dont elle me détaille : beaucoup trop précisément, beaucoup trop profondément. J'ai jamais réussi à tenir le truc plus de cinq secondes.

- Tu fais pause ? Elle sourit à Enzo. Je vais me faire un thé, entraîne-toi, y a du travail.

- Eh, En' rigole, j'le prends méga mal. Mais ok, il finit par hausser les épaules en la voyant se lever pour prendre la direction de la cuisine.

- Tu peux récupérer la boîte du placard du haut ? Elle s'approche de moi. Celui à l'orange.

C'est le genre de moments où j'sais que si je me fais des idées, je vais douiller sévère si elles se réalisent pas. Et ça commence déjà quand elle m'empêche pas de réellement récupérer la boîte, qu'elle se met même au contraire à faire chauffer de l'eau.

- Tu veux lequel ? Je chope le coffret, avant de me retourner.

Et je la retrouve assise sur le plan de travail à côté de la bouilloire, le regard fixé sur moi.

- Tu sais que je vois que y a quelque chose qui va pas ? Elle chuchote. Ça marche pas que dans un sens.

C'est plus fort que moi, je vide mes poumons, parce que ça fait au moins deux heures que je rêve de ça. Hier soir, elle a passé sa soirée à emmerder Hakim, ou jouer comme une gosse avec Doums, je l'ai eue dans mes bras que vers 3h, et elle s'est endormie trop vite pour qu'on discute. Ce matin, elle m'a laissée dormir pour emmener Michka chez le pédiatre, et quand elle est revenue, on a mangé et elle s'est mise à jouer avec Enzo pendant la sieste de Mimi.

- J'fais le gosse, je souffle, y a r.

La seule chose à laquelle j'ai le droit, c'est un haussement de sourcils. Et Alya a raison, j'pense que c'est aussi ça qui me rend taré depuis que je suis revenu : j'ai vraiment Maëlle devant moi. Et j'avais oublié à quel point elle imposait fort.

Et à quel point je dois faire la même en retour.

- Tu sortirais avec oim ce soir ? Je lâche, et ses sourcils se haussent un peu plus encore.

- T'es jaloux ? Son sourire s'étend, et elle gagne ce qu'elle cherche, je serre la mâchoire. Mathieu, son rire me détend un peu, oui.

Nexus · PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant