Mathieu
Je sais ce qu'elle va me dire : "Tu vois ? Je te l'avais dit.". Je me rappelle presque parfaitement du jour où elle a rencontré Lili, juste avant la soirée, juste avant qu'on crée tous les deux dans l'arrière-cuisine mon putain de deuxième amour, qui gigote dans son cosy en me faisant la conversation depuis 10 bonnes minutes.
Ou en tout cas, en croyant me faire la conversation.
- Ça c'est sûr, je lui souris en m'arrêtant au feu rouge, j'suis genre trop d'accord avec toi. Tu l'as dit à Maman ?
Ça le fait gazouiller, et c'est pour ça que je passe mon temps à faire semblant de discuter avec, alors que je capte r : il kiffe ça, il kiffe passer du temps avec moi. C'est tout ce que j'aurais toujours voulu avoir avec mon daron. Alors je sais que c'est pas une vraie conversation, il capte peut-être ce que je dis, et moi non, pourtant ça change rien.
Il est heureux quand il est près de moi, j'aurais tout donné pour avoir la même chose avec mon père.
- T'sais Mimi, je repose mes yeux sur la route quand le feu passe au vert, ta tante elle est tarée, faut pas que tu t'inquiètes. Elle kiffe quand elle peut se moquer de oim, faut pas que tu rigoles, on est une équipe toi et moi.
Nouveau blabla incompréhensible en agitant ses mains.
- Nickel, je rigole, on est d'accord. J't'aime trop, je soupire en appuyant ma tête contre le siège.
Et quand il pose sur moi, une fois que j'ai garé la caisse sur le trottoir, le même regard que celui de Lili, ça arrange rien.
- Tu lui ressembles trop, je murmure en glissant ma main contre son ventre, tes yeux wesh, ça me tue à chaque fois.
À part m'observer, le poing contre ses lèvres, il ne fait rien.
- Maintenant que tu kiffes papoter et tout, je souris, viens on se promet que toi et moi, on laissera jamais r nous séparer. Si on se dispute un jour, j'sais que ça arrivera, je souffle, viens on laisse pas le truc dégénérer.
Je suis penché au-dessus du levier de vitesse de ma caisse, à promettre des que-tru à mon bébé qui capte sûrement rien à ce qui est en train de se passer. Mais même si lui, il se souvient pas de ce qu'on s'est promis, moi je m'en souviendrais. Je peux pas laisser la situation dans laquelle je suis avec mon père se reproduire entre moi et Michka.
- J'te promets que j'serai toujours là pour toi, je pose mes lèvres sur sa petite main, même si tu fais la pire des dingueries, j'serai toujours là. On nettoiera ensemble. Après s'être fait éclater par ta daronne juste, je ricane.
J'peux dire des trucs comme ça, parce que dans deux mois elle sera toujours près de moi, dans 6 mois aussi, dans 2 ans, dans 6 ans, dans 20 ans. Lili a accepté de devenir ma femme, et si y a bien une promesse que je me suis faite quand j'étais assis en boule dans ma chambre quand mes parents se disputaient, c'est que si un jour je tombais amoureux, y a r que je ferais pas pour que ça tienne toute la vie.
Y a r que je ferais pas pour que Lili et moi, ça dure toute la vie.
- J'ai trop hâte, je pose ma tête contre le ventre de Michka, et comme à chaque fois, ses petites mains viennent jouer avec mes cheveux. Un peu plus à droite Mimi, je bougonne contre le pyjama que je lui ai choisi, et ça le fait gazouiller, nickel.
Il a probablement bougé sa main au hasard, mais je m'en fiche. C'est seulement quand mon téléphone vibre dans ma poche que je finis par me redresser.

VOUS LISEZ
Nexus · PLK
FanfictionJ'ai pas trouvé mieux que la ficelle de cuisine, j'ai plus de laine. - Lili ? Je m'accroupis près d'elle. Lili, regarde. Doucement, je pose la bobine de fil blanc sur ses cuisses. Si ça marchait pour lui, pourquoi ça ne marcherait pas pour elle ? ...