Chapitre 47

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Mathieu (24 décembre 2023)

- Mimi wesh, c'est trop, je rigole quand mon fils pose sa petite main à plat dans le glaçage du petit gâteau en forme de père Noël que je lui ai acheté ce matin.

Mais il a l'air satisfait d'avoir ruiné le visage sur le dessus du gâteau, vu le sourire qu'il me lance en levant les yeux vers moi, accompagné de son rire, qui commence sans aucun doute à ressembler au mien. Vraiment de fou.

- T'sais, je lui nettoie la main avec sa serviette, les gens ils se moquent souvent de oim pour ça, si tu prenais le rire de ta maman, ce serait sûrement mieux. Mimi, t..., je me stoppe quand il attrape tout seul le gâteau, pour essayer de l'amener à sa bouche. C'est lourd wesh, j'approche ma main pour l'aider, mais il y place sa deuxième avant que moi je le fasse. Wesh, je souris comme un con quand il mange tout seul, relativement proprement. Va doucement, je chope mon téléphone, faut que je filme pour Maman.

Ça semble pas être un problème, vu comment il observe l'intérieur du gâteau après chaque bouchée, un énorme sourire aux lèvres.

- La vie de oim, t'es trop mignon, je rigole. Tu montres à Maman comment on mange le gâteau grave bien tout seul ? Je filme, et il me regarde sans rien dire, avant que le gâteau finisse à plat sur ses genoux parce qu'il a tendu la main vers la caméra.

- Maman, il tapote ses mains pleines de glaçage et de crème.

Et moi, je suis là, derrière l'écran, je capte pas comment mon idée a pu foirer aussi rapidement. Ou en fait si, je capte, j'aurais dû m'en douter, mon fils reconnaît les gens grave vite, que ce soit en les voyant, en entendant leur prénom, leur voix, et il a toujours une réaction. Plus ou moins exagérée selon la personne. Évidemment que dès que ça touche à Lili, il devient aussi imprévisible que Thanos.

- J'suppose qu'on va changer de pyjama du coup ? Je rigole quand il m'observe, le poing contre sa bouche, à attendre ma réaction. Bouge pas, je repose mon téléphone après avoir quand même envoyé la vidéo à Lili. Le gâteau, je récupère le reste du bail avant de le reposer dans l'assiette, et le bébé, je hisse Mimi dans les airs, et son rire remplit la pièce à nouveau. Doucement, je dépose un bisou dans ses cheveux, y a ton reuf qui dort encore.

Je sais pas exactement combien de temps je passe à réussir à lui retirer son pyjama, pour lui enfiler la tenue de Noël que Lili lui a préparée, mais au moins 15 minutes.

- T'as pris quoi hier soir toi ? Je le regarde réussir à tenir debout de mieux en mieux, ma main dans la sienne. T'es à fond wesh.

C'était sans compter le bruit de coups sur la porte la seconde suivante, qui suffisent à attirer l'attention de mon fils, attention qu'il ne met plus dans son équilibre, et il finit sur les fesses l'instant d'après.

- Bsartek, je le soulève pour le replacer contre mon torse, t'as essayé au moins, j'suis fier, son sourire revient quand j'embrasse son front. T'sais qui c'est ? Je nous amène jusqu'à la porte d'entrée. C'est une surprise pour Maman, je souris en tombant sur Adeline une fois la porte ouverte, sac de voyage sur l'épaule. Salut, je m'écarte pour la laisser rentrer, Lili est partie faire les courses vite fait, on a oublié deux-trois trucs. On dit quoi Mimi ? Je chatouille la joue de mon fils, qui observe Adeline avec un sourire, sa main posée sur la mienne.

Pas bavard ce matin, Adeline a pas le droit à un semblant de bonjour, mais plutôt à un sourire encore plus grand, avant qu'il ne tende la main vers elle.

- Salut petit coeur, Adeline rigole quand je le dépose contre elle, et que Mimi s'affaire déjà à attraper les mèches qui pendant de son chignon. J'ai l'impression que tu grandis beaucoup trop à chaque fois, elle soupire. Ça va sinon ? Elle se tourne vers moi en retirant son écharpe, que Michka essaie d'attraper au passage.

- Bah en vrai ouais, je jette un oeil à la porte d'Enzo qui est toujours fermé. Premier Noël tous les quatre, j'avoue je flippe un peu.

- Pourquoi ? Adeline me sourit. Ça a l'air d'aller très bien pour l'instant.

Elle sait pas. J'ai fait genre que Lili était d'accord. Mais Lili sait pas. Ça change r à la façon qu'elle a eue de regarder le personnage du film de Noël hier, quand sa mère est arrivée au chalet, et qu'elles ont fini de décorer le sapin ensemble en discutant. C'est le seul truc que j'ai retenu, parce que ma rousse ne lâchait pas l'écran des yeux, sinon tout le reste j'ai oublié, c'était de la merde.

- Je t'ai menti, je lâche quand Adeline s'installe à la table avec Michka sur les genoux, Lili elle sait pas que tu viens genre.

La première seconde, quand son sourire se ternit légèrement, je sais que c'est de la déception, parce qu'en vrai y aurait jamais eu rien de mieux que si Lili lui avait demandé elle-même, mais je sais que cette année, ça aurait été trop tôt. Puis son sourire revient quand elle remarque mon air inquiet.

- Elle a beaucoup de chance de t'avoir Mathieu, elle sourit à mon bébé. Il lui manquait quelqu'un pour être fort à sa place quand ça devient trop pour elle seule. C'est pas souvent, elle rigole, mais ça arrive.

J'ai pas le temps de répondre, que déjà une tornade de boucles rousses passe le seuil de la porte d'entrée, un cabas dans les bras. Et elle se stoppe net quand elle balaie la pièce du regard, et que ses yeux s'arrêtent sur Adeline. Ou plutôt sur son sac de voyage à ses pieds.

- Adeline ? Lili pose le cabas au sol. Euh, elle me regarde, les sourcils froncés, avant de regarder à nouveau la femme qui l'a élevée, et qui accessoirement attend autant que moi sa réaction. Je vais ranger les courses, Lili s'échappe avec le cabas jusqu'à la cuisine.

- J'y vais, je lâche à Adeline, avant de me glisser après elle. Kochanie, je m'appuie contre le plan de travail, mais elle ne lève pas la tête du sac pour autant. Lili wesh.

- Quand tu fais des trucs comme ça, elle souffle en se retournant, un pain d'épices dans les bras, tu me préviens Mathieu, je me prends le bout du pain d'épices sur le nez.

- C'était une surprise wesh, je m'approche en souriant, parce qu'impossible de rater la façon dont elle se retient de pleurer.

J'ai rien raté cette semaine. Elle a pas été trop avec nous, et je m'en fiche, parce que je sais qu'elle a essayé de tout rattraper avec Alya et Adeline, du mieux qu'elle pouvait. Elle a pas passé une journée sans aller au centre, sans voir Adeline, et je suis presque sûr de pas m'être foiré sur mon coup : elle kiffe l'idée qu'Adeline soit là avec nous pour Noël.

- Je sais pas faire ça, elle grogne quand je l'attire dans mes bras. Je vais lui dire quoi et tout Mathieu ? J'aurais bien aimé que tu me dises avant.

- Arrête Lili même, j'écarte ses boucles de son visage, je suis sûr tu t'es fait genre 1000 scénarios comme celui-là dans ta tête, tu sais parfaitement ce que tu veux.

- Mais là on va faire quoi et tout ? Les Noëls au centre y avait plein plein de personnes avec nous, on était pas que toutes les deux, je sais pas faire, elle me regarde de ses grands yeux gris, mais beaucoup moins assurée que d'habitude. Mathieu, elle souffle.

- Tu stresses wesh ? Je rigole. Je t'ai genre presque jamais vue stresser, c'est trop mignon.

J'ai eu ce que je voulais : je l'ai provoquée, son regard est redevenu aussi solide que de la pierre, et la voilà déjà repartie vers le salon.

- Adeline ? Elle sourit cette fois. Mimi et moi, on va te montrer ta chambre, elle lâche, mais en me regardant moi, un air victorieux sur le visage.

Je m'en tape qu'elle croit qu'elle ait gagné, moi je sais que j'ai eu ce que je voulais.

Nexus · PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant