Chapitre 35

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Lili

La dernière fois que j'ai eu un plan si bien orchestré dans ma tête, ça devait être pour m'échapper de l'orphelinat une sixième fois, très clairement. Mais là c'est plus possible, j'en ai marre, faut que les choses changent. C'est plus supportable.

Alors j'attends debout au pied du lit, au chaud enroulée dans mon peignoir, que la dernière minute s'écoule avant que le réveil de Mathieu se mette à sonner. Et j'ai tout prévu, du lait pour le corps que j'ai mis hier, jusqu'à la culotte que j'ai choisie ce matin, tout est prévu, je sais qu'il va craquer.

J'ai juste à faire semblant d'en avoir rien à faire. Et c'est ce que j'entreprends quand les premières notes de son réveil sonnent dans la chambre les secondes suivantes, et qu'il se met à froncer les sourcils.

C'est vraiment plus possible, c'est plus du blond là, c'est la couleur des gilets jaunes. C'est non. Il va me tuer, mais c'est non.

- Putain mais ferme ta gueule wesh, il râle en tendant sa main vers le chevet, et je fais exprès de laisser glisser le col de mon peignoir le long de mes bras au moment où Mathieu resserre son étreinte sur du vide.

Évidemment. Je suis déjà debout. Et même si je viens de me mettre dos à lui, je sens très bien son regard sur la peau nue de mon dos la seconde suivante, pendant que je fais semblant d'enfiler mon peignoir. Que j'avais déjà enfilé avant, mais ça il peut pas le savoir, il dormait encore plus profondément que Mimi.

- La vie de oim, j'veux me réveiller comme ça tous les matins, je souris en l'entendant se redresser dans le lit. Kochanie ? C'est à moi de lui sourire doucement en me retournant. Ça te dit tu fermes la porte, il pointe la porte entrouverte entre notre chambre et celle de mon bébé, et tu reviens là, mais sans le peignoir ?

- Dans tes rêves mon poussin, j'attrape la petite pile de vêtements posée sur le pouf au pied du lit, je file à la douche, j'ai rendez-vous au Panenka à 9h20. Fallait pas épouser ta manager.

Le frustrer, je sais que y a rien qui marchera mieux. Et ça se confirme quand il m'empêche de passer la porte jusqu'au couloir cinq secondes plus tard, en bloquant l'ouverture de son bras, ses yeux fixés dans les miens.

- Lili putain, me fais pas ça, il murmure. Tu l'as fait exprès, même pas je te crois, c'est l'ensemble que je préfère.

Évidemment que je l'ai fait exprès, penser autre chose, ce serait me sous-estimer. Et je jubile intérieurement quand je soulève légèrement le tissu de mon peignoir, faisant flotter dans l'air qui nous sépare le parfum de mon lait pour le corps.

- C'est mort, Mathieu chuchote en glissant sa main dans le bas de mon dos, je te veux.

- Tu es faible, je souris quand il vient coller son front au mien.

- Face à toi, il sourit en remontant sa main le long de mes côtes, ouais j'avoue. Je m'en tape, c'est ça qu'est bien.

J'ai réussi la première étape avec brio, j'en doutais pas. Il est temps de passer à la seconde, la plus drôle. Parce que je vais pas mentir, là je rigole pas trop, j'aimerais bien retourner au lit avec lui, si j'avais pas un plan de prévu je l'aurais fait.

- Plus tard poussin, je dépose un bisou plus que rapide sur ses lèvres, avant de me pencher pour passer sous son bras, direction la salle de bain.

- Wesh, je dois me retenir de rigoler quand il s'active pour me suivre. Lili ? Tu veux vraiment pas genre ? Tu me dis non, j'arrête de forcer, j'vais préparer ton café, j'aime pas le brin d'inquiétude que je lis dans son regard.

Nexus · PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant