Nexus · PLK

Chapitre 40

Lili

Je pense qu'il n'y a clairement pas mieux que ce que je vois dans le reflet du rétroviseur pour évacuer une très bonne partie de mon stress : Enzo, fraîchement sorti de son entraînement de foot, fraîchement douché, fraîchement changé, vient de s'endormir à l'arrière, la joue posée sur le bord du siège à Mimi.

- Il fait dodo, je souris doucement à Michka, qui essaie d'atteindre la joue de son frère avec sa main.

Et c'est tout ce qu'il faut à mon bébé pour me sourire, en tendant la main vers moi.

- T'es trop beau, je rigole, en m'arrêtant au feu rouge. Est-ce qu'à un moment tu arrêteras de ressembler de plus en plus à Papa ? C'est pas juste pour moi, j'arrive plus à réfléchir correctement.

Mais j'ai déjà perdu l'attention de Mimi, qui vient de se remettre à chatouiller la joue d'Enzo, ses petits sourcils froncés tellement il se concentre pour atteindre sa cible.

- T'as de la chance qu'il t'aime aussi fort, je secoue la tête quand Enzo commence à se réveiller, parce que quand c'est moi ou Papa qui le réveillons, il a pas la même réaction.

- Mimi, En' grogne en enfouissant sa tête sur les jambes de mon bébé.

Y avait pas besoin de plus pour que le rire de Michka résonne dans la voiture, et la seconde suivante, ses petites mains sont déjà posées sur la tête d'Enzo.

- C'était si dur que ça l'entraînement aujourd'hui ? Je lance à En' en me reconcentrant sur la route.

- J'sais pas, il lâche, mais j'suis crevé un peu. Mimi wesh, il rigole à son tour, et il me suffit d'un regard dans le rétro pour voir mon bébé s'étendre de tout son long pour attraper la main d'Enzo. T'es un chewing-gum aujourd'hui ou ça se passe comment ? J'ai envie de fondre quand En' dépose un bisou dans les cheveux de Mimi.

- Il a bien dormi, je souris, grasse matinée jusqu'à ce qu'on vienne te chercher presque.

- J'aurais bien aimé faire une grasse matinée aussi, Enzo grogne, en fermant les yeux à nouveau. On va où en fait ? Il les rouvre pour jeter un oeil à la route dehors.

Je lui ai pas dit parce que j'ai aucune idée de l'issue de la conversation avec son père et Babcia, et je peux pas dire que je sois franchement optimiste sur la réponse : y a quand même de très forte chance qu'on ne m'autorise pas à l'emmener avec nous à Varsovie, et ça me fait remettre en question mon idée entièrement.

Je me vois pas partir, et laisser Enzo tout seul derrière, alors que je lui ai promis de rester près de lui.

Le concert, c'est mardi soir, en plein milieu d'une semaine de cours, et même si je m'organise au mieux pour qu'il rate le moins d'école possible, ça fera au minimum 3 jours. J'ai pas réfléchi très longtemps quand j'ai proposé à Adeline de partir avec moi, et les conséquences se voient déjà : j'ai oublié 1000 détails différents, que je suis obligée de régler un à un maintenant.

- Lili ? Enzo se penche en avant, les sourcils froncés. Ça va pas ?

- Si, je souris, pardon. T'inquiète pas, je répète quand ses sourcils restent plissés. Je rêve ou ton père t'as donné des instructions sur comment me surveiller ? Je râle quand En' m'observe attentivement.

- Je vois pas de qui tu parles, il finit par sourire, j'ai pas vu mon père depuis plusieurs semaines.

- Alors ça, je hausse les sourcils, c'est que quand ça t'arrange Monsieur Pruski.