Chapitre 11

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Mathieu

- C'est pas mon problème, ma rousse sort du couloir qui mène aux chambres, téléphone à l'oreille, sans même remarquer que je l'attends sur le canapé. Vous avez fait une erreur dans le dossier, vous la réparez. Il ne manquerait plus que ce soit à moi ou Moctar de le faire. Le tournage du clip, c'est demain, vous vous débrouillez pour trouver une solution.

Même si elle a l'air vénère, que je devrais peut-être m'intéresser à ce qu'elle est en train de dire au téléphone, je peux pas m'empêcher de la détailler : ses cheveux qui tombent parfaitement autour de son visage, son tailleur, la brassière blanche qu'elle a mise en dessous, la légère touche de rouge à lèvres qu'elle a mise, et qui ressort grave à côté de sa peau pâle et de ses tâches de rousseur.

Et à côté de ça : ses Converses. Elle changera jamais.

- J'ai dit qu'il avait autre chose à faire, ça ne vous regarde pas, je fronce les sourcils quand elle hausse la voix, dos à moi près de la cuisine. C'est hors de question que je dérange Antoine pour une erreur que vous avez commise, il a des problèmes plus importants à régler. Mathieu ? Je me redresse instinctivement quand elle prononce mon prénom. Non plus, il est occupé. Je ne suffis pas peut-être, ou plutôt c'est ma réponse qui ne vous convient pas ?

Faudrait mieux que le frérot arrête de se battre de l'autre côté du fil, c'est clairement ma femme qui gagnera à tous les coups. Et je peux pas m'empêcher de sourire en me rappelant l'excuse que je lui ai donnée ce matin pour qu'elle croit que ma journée était chargée. Juste pour pouvoir lui faire la surprise de l'emmener au resto ce midi, rien qu'elle et moi, ça fait beaucoup trop longtemps.

- Maëlle, elle lâche, Maëlle Kermarrec, avec deux r la deuxième fois. Non merci, elle souffle, pas besoin de me rappeler avant que vous ayez trouvé une solution.

Et le téléphone finit sur la table dans un bruit sourd.

- Sale merde, ma rousse murmure, et je peux pas m'empêcher de sourire comme un con.

J'ai toujours pas bougé du canapé, mon bouquet de fleurs sur les genoux, j'attends juste qu'elle se retourne.

- C'est pas possible de juste faire son travail correctement ? Elle peste avant de se retourner en rajustant son tailleur. Touj..., elle se stoppe dans son mouvement quand ses yeux se posent sur moi. Mathieu ?

- Salut kochanie, je me relève, avant de m'approcher d'elle.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? Elle sourit quand je frôle ses lèvres avec les miennes. Tu avais pas un clip à t..., je lui laisse pas le temps de finir que je l'embrasse, le bouquet de fleurs dans son dos.

- J'voulais t'emmener au resto ce midi, je glisse ma main dans ses cheveux quand on se détache, juste toi et moi, Michka est chez Babcia. T'acceptes ? Je rigole en lui tendant le bouquet.

- Franchement, elle me lâche pas des yeux, le sourire aux lèvres, non merci.

Et je peux pas m'empêcher de rire comme un con quand elle passe devant moi en faisant semblant de m'ignorer.

- Lili wesh, je la suis, non sans rater le sourire qu'elle essaie de retenir au coin de ses lèvres.

- Tu es blond, je suis contre, elle passe la porte de la salle de bain pour se placer devant le miroir.

- Fais pas genre même, je souris en posant ma tête contre le montant de la porte, tu disais pas la même hier soir.

- C'est parce que je t'imaginais brun dans ma tête, elle me lance un regard en coin, son sourire de plus en plus visible.

Nexus · PLKOù les histoires vivent. Découvrez maintenant