CHAPITRE 13

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Je me crispe instantanément en sentant une décharge électrique me parcourir le corps. Non ! Pas lui ! Chloé tu te trompes, ce n'était qu'un insignifiant coup du hasard sous le coup de la surprise.

D'autant que je n'ai pas dormi de la nuit, ça doit sûrement tout expliquer. Rien à voir avec sa grande main chaude et rassurante qui enserre la mienne avec force pour que je ne lui échappe pas. Comme une idiote je sais que je rougis et détourne la tête pour ne pas qu'il me surprenne.

— Tu es presque mignonne quand tu rougis princesse boudin !

— Connard...

Il rit à gorge déployée en m'entendant l'insulter de la sorte et ne semble pas ébranlé le moins du monde.

— Allez ! Monte en voiture maintenant, me prie-t-il en m'ouvrant la portière. On a peu de temps devant nous.

Il est galant maintenant ? Est-ce que je me suis vraiment réveillée de mon coma ? Je pense que je le fixe comme un extraterrestre depuis qu'il a démarré la voiture, mais Derek s'évertue à ne pas y prêter attention.

— Tape l'adresse du pressing.

— S'il te plaît, ne puis-je m'empêcher de rajouter.

Je ne lui jette aucun regard tandis que je pianote sur mon téléphone, toutefois je parie qu'il a levé les yeux au ciel. Il fait toujours ça lorsque je l'exaspère.

— Tourne à droite.

— Bon alors, pour en revenir à ces services.

— Comment ça ces services ??

— Il faut vraiment que je les énumère ? T'habiller, t'accompagner à l'hosto, t'emmener au boulot, récupérer tes dossiers, maintenant.

Ok. Il n'a peut être pas tort sur toute la ligne à bien y réfléchir finalement. Je lui dois peut-être bien un service.

— Et qu'est-ce que tu veux ?

Je n'écoute pas sa réponse, trop occupée à répondre au texto de Benji qui me demande ce qu'il s'est passé, car Derek lui a raconté que j'avais la gastro.

— La gastro sérieusement ? Demandé-je exaspérée.

— Je leur ai dit que tu avais une fulgurante, c'était plus crédible pour que tu ne viennes pas, se marre-t-il. Pauvre princesse boudin, coincée sur ses W.C à se vider les tripes.

— Charmant ! Pauvre type ! Lui craché-je avec humeur.

— Tu préfères ça ou Chloé s'est faite foudroyée et je l'ai ramassée à poil sur le carrelage de sa salle de bain ? J'ai même vu ses nibards. Dieu bénisse les coups de foudre !

— Je te hais...d'une force.

— Hum. Tu me le dis tous les jours ça chérie.

Derek finit par se garer. Enfin, disons plutôt qu'il ne trouve aucune place de parking et préfère se garer sur le trottoir. Il sort de la voiture, fait le tour du véhicule et m'ouvre la porte.

— Tu attends quoi idiote ? La quatrième grande guerre Ninja ?

— Espèce de gros geek refoulé. Je suis sûre que tu t'es tapé tous les épisodes de Naruto.

— C'est un classique.

Je lève les yeux au ciel et sors rapidement de la voiture avant de me précipiter vers le pressing. Le responsable est en train de fermer la porte à clé pour la pause déjeuner.

— Non ! S'il vous plaît, il faut vraiment que je récupère des vêtements chez vous !

— Désolé ma petite dame, mais moi je dois aller manger. L'heure c'est l'heure, conclut-il avant de me planter sans égard.

    Oh non ! Qu'est-ce que je vais faire maintenant ? Et l'autre imbécile qui ne trouve rien de mieux à faire que de tirer sur sa foutue cigarette. Comme si c'était le moment. Sans prévenir, Derek s'avance vers le bâtiment et le contourne. Qu'est-ce qu'il chercher au juste ? Il voit bien que c'est fermé non ?

— Mais qu'est-ce que tu fiches bon sang ? L'apostrophé-je en le voyant escalader le grillage de l'arrière du bâtiment. Descend de là !

— Ça ne se voit pas ? J'entre.

— Non mais tu es complètement malade ou quoi ?!

    Derek a déjà sauté le grillage et se dirige vers la porte de l'arrière de la boutique.

— Tu ne fais jamais rien d'interdit toi hein ? Se moque-t-il.

— Derek reviens !

— Tu devrais essayer de temps en temps, c'est vraiment...excitant.

— Arrête maintenant. Tu vas nous attirer des problèmes, le prié-je en regardant sans arrêt si personne ne nous voit.

— Regarde c'est ouvert, m'informe-t-il en ouvrant la porte.

— Non ! C'est fermé. Le monsieur est parti !

    Derek n'écoute rien et entre dans le bâtiment sans rien écouter de mes avertissements. Seigneur on va se faire arrêter pour effraction c'est sûr !

— Bon tu viens ou quoi ?! S'écrit-il depuis l'intérieur. On a pas toute la journée tu sais !

    Je n'arrive pas à croire que je fasse ça, mais je suis en train d'escalader le grillage à mon tour pour le rejoindre. Pitié, faites que personne ne nous tombe dessus.

A Lightning ChristmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant