CHAPITRE 20

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Nous sommes les seuls petits privilégiés à pouvoir profiter du spectacle en cette magnifique journée. Au large, l'océan et le ciel se confondent si bien qu'on ne saurait déterminer où commence l'un et où s'arrête l'autre.

— Joli pas vrai ? Tu étais déjà venu ? Me demande Derek la bouche pleine.

Interloquée, je me retourne vivement vers lui et l'aperçoit avec horreur en train de manger le déjeuner de ma patronne.

— Non mais qu'est-ce que tu crois faire là ?!

— Je te l'ai dit j'ai faim princesse boudin. Et ta patronne ne va pas le manger il est déjà plus de 14 heures 30.

Croisant les bras excédée, je retourne à la voiture et mange mon propre repas en silence. Il m'insupporte à se comporter comme ignoble égoïste. Derek ne se préoccupe décidément que de sa propre personne et ne se plie qu'à ses seules envies.

Manger me réconforte après toutes mes péripéties de la journée. Ces nems sont vraiment délicieux et croustillant à souhait. Ça me fait la même chose avec les bébés chiens. En les regardant comme ça je m'en fiche un peu mais quand tu en prends un en main tu fonds littéralement.

Hum...pas terrible comme comparaison, mais j'ai faim et je passe une journée de merde alors je m'auto-excuse moi-même. Hum...beaucoup de pléonasme dans ce que je viens de dire. Enfin, bon peu importe après tout. Personne d'autre que moi ne peut entendre mes pensées.

Me débarrassant des restes dans le sachet, je bascule le siège auto et m'allonge un moment. Je pose un bras sur mes paupières et ferme les yeux. Des temps difficiles s'annoncent pour moi désormais. Merci Derek ! Quand on parle du loup, on en voit la queue. Il vient juste de s'asseoir dans son siège, mais je refuse de le regarder. Il ne le mérite pas.

— Je te déteste.

Une forte odeur boisée, de terre et d'herbe coupée m'assaille soudainement. Je rêve, pensé-je avec ironie. Je vais me réveiller de ce cauchemar, ce n'est pas possible. Cet espèce de demeuré s'est allumé un joint de zamal. Juste ici, à côté de moi, dans cette voiture !

— La haine ou l'amour c'est du pareil au même pour moi.

— Ferme-la tu débloques déjà avec ta cochonnerie dans la bouche.

Je l'entends pouffer de rire comme un imbécile.

— Tu me détestes soit disant mais tu rêves que je te fasse du sale, me nargue-t-il.

— N'importe quoi ! Où est-ce que tu as entendu dire ça d'abord ?

— Dans ma voiture, pendant que je roulais et que tu pionçais, répond-il fier comme pas deux.

— Tu as entendu ça ?

Et merde !

— Ouais, j'ai entendu ça.

— Eh bien au risque de te décevoir, d'abord on ne contrôle pas ses rêves et ensuite...performance déplorable. C'était un véritable cauchemar. Je te suppliais d'arrêter tellement c'était atroce.

Menteuse. Je sais, mais j'ai tellement envie de lui rabattre son caquet de sale bougre arrogant.

— C'est parce que tu n'as encore essayé le vrai en chair et en os princesse. Autrement tu ne dirais pas ça.

— Et je ne compte pas ! Il n'y a pas de « encore ».

— Aujourd'hui tu me déteste, mais on ne sait pas de quoi demain est fait.

— On a rien en commun tous les deux et surtout absolument rien à faire ensemble. Il n'y a aucun risque qu'on soit destiné l'un à l'autre crois-moi !

Derek tire une nouvelle fois sur son joint et je l'entends souffler longuement la fumée acre et prenante dans l'habitacle de la voiture. J'ai même l'impression de sentir mon cerveau s'engourdir.

— Tu sais ce que je pense ? Qu'on tombe amoureux de personnes qui nous sont destinées et le reste se joue au libre arbitre. Alors tu as peut-être raison.

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CEST TOUT POUR AUJOURDHUI MA JOURNÉE COMMENCE 😕 BONNE LECTURE !

A Lightning ChristmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant