A Lightning Christmas

CHAPITRE 94

Nous reprenons la route et je sens l'air se rafraîchir à mesure que nous nous rapprochons du village enfouit au centre de cette l'île intense et magnifique.

Niché au cœur des montagnes, là où les nuages sont si bas qu'on pourrait presque les toucher, la vue est à couper le souffle le jour.

Demain nous pourrons profiter de ce spectacle incroyable, mais ce soir la nuit est déjà à nos portes. Derek se gare à proximité de notre hébergement, il coupe le moteur et nous rejoignons Benjamin et Amanda qui déchargent nos affaires de la voiture.

— On dépose nos affaires et on rejoint les autres pour le dîner. Maman a loué une maison pour eux, tes parents et je crois même qu'oncles Marcel et José sont avec eux.

— Ok. Je meurs de faim, répond Derek.

À la réception, nous patientons pendant que le réceptionniste vérifie notre réservation. Benjamin s'occupe de tout pendant que nous patientons un peu plus loin, assis sur les fauteuils disponibles.

Rose a fait toutes les réservations pour notre séjour du week-end et ce pour toute notre joyeuse troupe. Raison pour laquelle nous laissons Benji s'occuper de démêler toute l'affaire avec le réceptionniste.

— J'ai deux chambres pour quatre adultes.

— Oui, c'est bien ça monsieur. Une chambre double pour deux adultes et l'autre avec deux lits simples.

— Euh... laissez-moi vérifier de nouveau.

Je n'entends pas ce qu'ils se disent un peu plus bas et cela m'intrigue d'autant plus.

— Je suis déjà morte de fatigue.

— Ne m'en parle pas, réponds-je en soupirant. Ce serait super que ça ne dure pas trop tard, mais bon j'ai des doutes.

Nous rions. Avec les Pomereau il faut s'attendre à festoyer jusqu'au matin, surtout en période de fêtes. Discrètement, je jette un oeil en direction de Derek toujours scotché à son téléphone. Ça au moins, ça ne change pas. Benji revient vers notre petit groupe et avant même d'arriver à notre hauteur s'adresse à son cousin.

— Derek ? Appelle-t-il avant de lui lancer les clés de la chambre. Votre chambre.

— Merci, lui répond ce dernier en rattrapant les clés.

Amanda et moi nous levons et suivons les garçons jusqu'à nos chambres respectives. Ce n'est pas un problème. Ça ira très bien, je partagerai la chambre avec Derek et chacun aura son propre lit.

Ce n'est pas comme si c'était la première fois que nous partageons une chambre. Même si cette fois... les choses sont un peu différentes. Au bout d'un moment notre groupe finit par se séparer, nos chambres ne sont pas à côté l'une de l'autre. Le cousin de mon meilleur ami ouvre la porte de notre chambre et pousse un soupir.

— Putain, l'entends-je souffler. Alors quoi ? Je dors par terre ? Je crois qu'on s'est trompé de chambre.

— Ce n'est pas grave. On verra ça plus tard, laissons nos affaires et allons retrouver les autres. Il se fait tard.

— Ok.

Récupérant ma doudoune et mon bonnet pour les enfiler, je quitte rapidement la chambre pour retrouver Amanda et Benjamin devant notre hébergement. Derek me talonne de près et accoste son cousin en lui filant une tape sur le bras.

— Vous vous êtes gouré de chambre, il n'y a qu'un lit chez nous.

— Ouais, bah nous aussi.

— Comment ça vous aussi ? Demandé-je à mon meilleur ami.

Benjamin ne répond pas, mais grimace alors que nous nous mettons en route jusqu'au logement des adultes.

— Vois avec ma mère. C'est elle qui a fait les résa...

Je soupire. Et merde ! Comme si ce n'était pas assez compliqué avec son neveu, nous nous retrouvons à partager non pas qu'une chambre, mais également un lit.

Nous ne prenons pas la voiture, préférant marcher jusqu'à l'hébergement des parents. L'air est frais ce soir, il doit bien faire dans les quatorze degrés au bas mot. Nous échangeons quelques plaisanteries sur le chemin, nous remémorant des souvenirs d'enfance.

— C'est quoi ce bonnet Hoareau ?

— La ferme Derek.

Il rigole et Benji le frappe au bras en levant les yeux au ciel.

— Ben quoi ? Il faut dire qu'il craint, répond-il à son cousin en riant toujours.

— Il fait son taf et occupe-toi de ton cul tu veux ?

J'entends parfaitement Benji et Derek se chamailler en se filant des coups, derrière Amanda et moi. Ils sont loin d'être discrets et leurs messes basses parviennent à mes oreilles.

— Mais ta gueule putain, lui souffle Benji. C'est elle qui l'a fait...

— Oh.

Un silence s'installe, mais il est rapidement interrompu par ce crétin fini.

— Rends-nous service Chloé, reste dans l'architecture.

Il se marre et court les quelques pas nous séparant de la maison qu'a louée Rose. Benjamin lui court après et ils se chamaillent encore. Je lève les yeux au ciel en soupirant. Je m'en fiche. Derek restera toujours Derek.

— Ne l'écoute pas, me rassure Amanda. Tu sais à quel point il peut être idiot parfois. Moi je trouve ça super que tu aies tenté la couture. C'est en pratiquant qu'on s'améliore après tout.

Je souris à la petite-amie de Benjamin et nous rejoignons les autres bras dessus bras dessous. Nous percevons déjà le bruit de leurs éclats de rire, des conversations qui vont bon train, et de la musique qui pour une fois n'est pas tonitruante. Je suppose que le propriétaire des lieux les a averti qu'il ne fallait pas occasionné un quelconque tapage nocturne avec la musique. Étonnant qu'ils aient écouté.

— Merci Amanda. Tu es une vraie amie.