CHAPITRE 5

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— Rue Mac-Aulife s'il vous plaît.

Je fronce les sourcils lorsque Derek donne son adresse au chauffeur mais ne relève pas. Il doit sûrement vouloir rentrer chez lui avant qu'on ne me dépose. Après tout il a fait sa part de bonnes actions pour la soirée. Quoi qu'il en soit nous y sommes en moins de quinze minutes.

— Qu'est-ce que tu fous ? Me demande-t-il en tenant la porte de la voiture. Bah descends.

— Comment ça descends ? Je rentre chez moi Derek.

Le cousin de mon meilleur ami se marre soudain.

— Allez descends idiote. Tu crois vraiment que tu vas rentrer chez toi dans cet état ?

— Tu rigoles j'espère. Je vais très bien rassure-toi et je vais rentrer chez moi.

Il rit de nouveau.

— Bouge Chloé tu dors là, je suis fatigué.

Derek ne me demande pas mon avis et paie la course avant de m'extirper de force de la voiture. Il n'en a rien à faire de mes protestations alors qu'il m'a jeté sur son épaule.

— Je n'ai pas le temps de me battre avec toi princesse boudin.

— Non mais pose moi immédiatement ! C'est comme ça que tu traites les personnes convalescentes ?!

— Continue à faire du boudin si ça te chante. Moi j'ai grand besoin de me pieuter.

Il ouvre la porte de son appartement et nous fait entrer chez lui. Rien n'a changé depuis la dernière fois que j'y ai mis les pieds pour une soirée entre amis. C'est toujours la même garçonnière qui respire l'homme célibataire à plein nez. En version luxueuse évidemment. Quoi de plus normal pour un banquier.

Je me demande encore comment il a pu se retrouver banquier. Sa personnalité ne colle pas avec l'étiquette protocolaire du mania de la finance. Enfin je n'ai pas vraiment fait attention au travail qu'il occupe.

Je sais qu'il travaille à la banque et j'ai comme l'impression qu'il officie en tant que gestionnaire de patrimoine. Ce n'est qu'une fois dans sa chambre qu'il consent à me laisser descendre de mon perchoir. J'en profite pour le fusiller du regard alors qu'il m'adresse un sourire narquois.

— Autant que je te préviennes. Soit tu dors avec moi soit tu dors par terre.

— Soit je dors dans le canapé, claqué-je en quittant la pièce.

Non mais que croit-il au juste ? Comme si j'allais dormir avec lui et et son ego démesuré. Il ne croit tout de même pas que je suis une de ces midinettes avec qui il s'envoie en l'air ? Il ne manquerait plus que je m'abaisse à ça : être un vulgaire coup d'un soir. J'ai beaucoup plus d'estime que ça pour ma propre personne.

Je ne comprends pas pourquoi est-ce que cet idiot s'évertue à me provoquer à tout bout de champ avec ses insinuations graveleuses. Il sait pourtant que je l'enverrai inévitablement sur les roses.

Dépliant le plaide posé sur le canapé je me couche dans le clair-obscur du salon puis contemple la nuit par la grande fenêtre de la pièce. Demain je serai réveillée par la lumière aveuglante du soleil mais tant pis.

Les minutes s'écoulent sans que jamais le sommeil ne vienne. Je soupire. Dire que demain je dois me lever pour aller au travail. La journée s'annonce compliquée, je serai sûrement exténuée par ma nuit.

A Lightning ChristmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant