CHAPITRE 55

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Celui qui vous colle à le peau sans savoir pourquoi, ni comprendre ce qu'il signifie. De retour à mon poste, je reprends mes tâches distraitement.

Mon nouveau patron est en rendez-vous avec un client, alors je ne suis pas dérangée. Au bout de vingt bonnes minutes, je m'accorde une pause méritée en salle de repos. Seuls quelques employés y sont, dont Sandra...

Gardant le silence, je me fais couler un café long en appuyant sur le bouton de la machine. Le bruit caractéristique de la machine, semblable à un grondement, se fait entendre à travers toute la salle.

Je me délecterais presque du clapotement qu'émet le liquide lorsqu'il se déverse dans la tasse, dans un nuage de fumée en diffusant cette odeur musquée si particulière. Je ne suis pas une connaisseuse affirmée ou je ne sais comment on nomme les spécialistes et amateurs de café, mais j'aime le café.

Son arôme. Sa violence en bouche lorsqu'il est corsé. La brûle qu'il inflige lorsqu'on le boit chaud et tout juste fumant. J'apprécie particulièrement la chaleur qu'il répand dans mon corps lorsque j'en bois. Un peu comme le chocolat chaud. A la différence que le chocolat chaud est doux et le café brusque.

— Excuse-moi pour tout à l'heure. Je suis peut être aller un peu loin avec toi pour une première rencontre.

Lorsque je relève la tête, mes yeux tombent sur une dosette de sucre pendu au bout des doigts de Sandra. Je souris avec résignation en attrapant le condiment pour l'ajouter à mon breuvage.

J'aime le café, mais avec du sucre c'est encore ce qu'il y a de mieux. Voilà pourquoi je ne suis pas une experte en café. Eux, ils le boivent généralement sans sucre pour une meilleure expérience parait-il. 

Je la remercie en touillant mon café noir comme l'ébène en réfléchissant à ma réponse. Honnêtement, je ne sais pas trop ce qu'il convient de dire dans cette situation.

— Ce n'est pas grave.

— J'espère que tu ne m'en voudras pas trop. J'ai seulement noté qu'il y avait quelque chose d'intense dirons-nous entre vous.

Je lève les yeux au ciel.

— Pas le moins du monde. On a du mal à se supporter, mais j'avais besoin d'un travail et lui d'une assistante.

Sandra rit.

— Évidemment, Derek les fait toutes partir en courant au bout de quelques jours. Il n'est jamais satisfait de leur travail.

Eh bien cela promet décidément. Tous les jours, je me dis déjà que c'est la pire décision que j'ai prise. Ça ne fonctionnera jamais.

— Je ne veux pas m'éterniser ici de toute façon. C'est temporaire. Juste le temps de retomber sur mes pieds.

— En tout cas je suis contente que ça aille mieux entre nous. Je ne voulais pas te vexer ou autre.

— Il n'y a pas de mal, lancé-je en agitant la main d'un geste nonchalant.

— Si tu as besoin de moi pour quoi que ce soit, n'hésites pas à demander. Je suppose que tu as vu où était mon bureau.

— Oui, en passant.

— Très bien. Dans ce cas j'y retourne avant qu'on ait besoin de moi à mon poste.

J'observe Sandra partir et mon regard s'attarde sur ses formes généreuses dans sa jupe crayon. Qu'est ce que je donnerais pour un arrière train comme ça : rebondi, ferme, juste sublime.

Secouant la tête pour me sortir de mes divagations, je me rends compte que je suis la seule encore présente en salle de repos.

A Lightning ChristmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant