CHAPITRE 75

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J'y réfléchis longuement jusqu'à ce que Benjamin se gare au bas de mon immeuble. Je l'embrasse sur la joue avant de le quitter et monte les marches des escaliers une fois dans l'immeuble, au lieu d'emprunter l'ascenseur.

Hum. À mes yeux, il est indéniable que Romain est définitivement le choix de la raison.
Et je le pensais réellement à l'instant, avant de croiser le regard sombre de Derek. Il se tient négligemment appuyé contre la porte de mon appartement. Et merde...

                                                                                             ❖

Sans un mot, je m'avance vers Derek et l'ignore pour ouvrir la porte de mon appartement.

— Il y a un soucis entre nous deux ?

— Et pourquoi tu me demandes ça ? Ne puis-je m'empêcher de rétorquer du tac au tac.

Je me maudit dans la seconde pour mon manque de patience. Mais qu'est-ce qu'il fout ici bon sang ? C'est quoi ce bordel ?

— J'en déduis que j'ai vu juste, répond-il simplement. Je voulais vérifier.

J'expire longuement par le nez, secoue la tête faiblement et entre chez moi. J'ai hâte de me mettre au lit et de dormir, tout simplement. 

— On se voit demain Derek. Rentre chez toi.

Naïvement, je tente de refermer la porte derrière moi. La main de mon nouveau patron s'abat violemment contre la porte pour l'empêcher de se refermer. Comme si Derek avait déjà écouté une fois dans sa vie ce qu'on lui dit...

— Lâche-moi cette porte toute de suite Derek, sifflé-je dans un chuchotis emprunt de menace.

Le cousin de mon meilleur ami s'en moque comme de sa première dent, et me répond avec un calme plat.

— Non.

— Derek !

Bordel ! Ce mec me gave à un point inimaginable. Je n'ai aucune envie que l'on discute à cet instant précis. J'en ai juste marre qu'il s'amuse à chambouler ma vie à tout bout de champ. J'ai besoin d'un moment pour moi, un moment pour souffler.

— Une autre fois.

— Tu m'en veux pour quoi exactement princesse boudin ? Se moque-t-il. Tu t'es amusée à m'ignorer toute la journée.

— Il me semble que tu étais bien occupé pendant toute la sainte journée de ton côté. Je ne vois pas ce que cela peut bien te faire.

— Sainte journée, se moque-t-il de nouveau. Qui dit encore ça ?

— Moi apparemment. Bon, si tu as terminé j'aimerais assez me doucher et me coucher. Je suis fatiguée.

Je le fixe du regard passablement agacée par le fait qu'il ait pris ma porte en otage. Je n'arrive pas à comprendre l'agacement excessif qu'il fait naître en moi.

C'est simple. Je le vois et j'ai les nerfs. Lui semble s'amuser à mes dépens comme d'habitude. Bien trop satisfait de me mettre dans cet état. Je finis par capituler en levant les yeux au ciel et le plante sur le pas de la porte.

Je lui tourne le dos, dépose mes affaires et commence à ranger ce qui traîne. Pas qu'un désordre monstre règne chez moi et que j'ai honte que Derek le voit. Je n'aime pas le désordre et ça me permet de mettre de l'ordre dans mes pensées.

Ne me demandez pas pourquoi. Une fois terminé, j'extirpe mon pyjama de sous mon oreiller lors de mon passage éclair dans ma chambre.

— Si tu es encore là Derek c'était le signal qui voulait dire casse-toi maintenant merci ! Et ferme bien la porte en partant.

Lorsque je m'enferme dans ma salle de bains, j'entends la porte de l'entrée claquer. Enfin parti, pensé-je. 

A Lightning ChristmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant