CHAPITRE 100

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Fais confiance au processus... ce sont les mots qui tournoient dans ma tête en émergeant peu à peu de mes songes. Je n'y comprends rien à vrai dire et préfère ne pas m'y attarder.

J'entends l'eau de la douche couler abondamment, mais suis tout bonnement incapable de me lever. La fatigue a pris le dessus et gagné la partie à plate couture. Je commence doucement à me rendormir lorsque je sens le lit s'affaisser.

Je souris en sentant ses lèvres contre les miennes. Ce n'est qu'un chaste baiser qui me fait ouvrir les yeux lorsque je le sens se retirer. Je lui attrape la main alors qu'il s'apprêtait à se diriger vers la porte.

— Où est-ce que tu vas ?

Derek sourit d'un air amusé. Moi je ne le suis pas.

— Est-ce tu sais quelle heure il est au juste ?

— Non.

— Quatorze heures trente et des poussières.

Oh.

— Repose-toi si tu veux. J'ai deux trois trucs à faire.

— Reste encore un peu, lui demandé-je en le tirant vers moi.

Je ne sais pas où nous allons, mais j'ai décidé qu'il valait mieux y aller à l'aveugle.

— Je peux peut-être te trouver quelques minutes, me répond il en m'embrassant.

J'ai la tête encore lourde après avoir bu et avec toute la fatigue accumulée, mais je profite de ce moment dans ses bras. Plus important encore, je fais tout pour ne pas laisser cette question se formuler dans mon esprit.

— Derek ? L'appelé-je en jouant avec ses doigts.

— Hum ?

Je relève la tête de son torse pour le regarder.

— Est-ce que tu veux bien me le dire maintenant ?

— Te dire quoi ?

— Pourquoi tu m'as dénoncée à mes parents ?

Il soupire.

— Tu ne peux pas juste oublier cette histoire.

— Non.

Derek plonge ses yeux dans les miens et me caresse le visage de son pouce. J'aime sentir sa main grande et fine contre mon cou.

— Tu avais quatorze ans. Tu étais trop jeune pour que je me permette de craquer.

— Craquer ?

Il soupire de nouveau.

— Chloé, répond il l'air de dire tu le fais exprès ou quoi. Craquer.

— Ah.

Je ne dis plus rien. Donc, lui aussi craquait pour moi à cette époque.

— Il fallait que je te sorte de là parce que je n'étais pas le seul à avoir vu que tu avais... mûri physiquement, termine-t-il sur un ton amusé. J'étais un petit con. Je savais que ce n'était pas le moment et je n'étais surtout pas prêt pour quelque chose de sérieux.

— Je vois...

— Chloé. Tu en étais aux baisers innocents et je n'en n'étais plus à là depuis un moment.

— Oh ne t'en fais pas je le savais ça, réponds-je d'un air revêche. Je sais parfaitement quand et qui.

— Ah ouais ?

— Ouais.

Derek laisse échapper un semblant de rire amusé. Il n'y a rien de drôle pourtant.

— Je t'écoute.

— Pauline, l'été avant d'entrer au lycée.

— Et comment tu sais ça ? Demande-t-il intrigué.

— Ce n'était un secret pour personne. Tout le monde le savait. La plupart des mecs voulaient cette fille.

— Elle était là et je pouvais l'avoir. C'est tout.

Je ne dis rien. C'est une de ces choses qui m'avait brisé le cœur à l'époque. Je m'étais dit qu'il ne me verrait jamais autrement que comme la bonne copine de son cousin. Une gamine.

— Et moi aussi je sais quand et qui, me nargue-t-il sur un ton moqueur.

Sortant de mes pensées, je reviens au moment présent en entendant ces mots. Comment ça ? Il sait quand et qui ?

— La terminale avec Steve Urkel, lâche-t-il en tout et pour tout avant de partir dans un fou rire. Et je crois plutôt que c'est toi qui l'a dépucelé plus que l'inverse.

J'écarquille les yeux de surprise et le frappe sans ménagement pour le calmer. Mon premier petit-ami. Le pauvre n'était pas le plus populaire.

Il avait un appareil dentaire et des énormes lunettes, mais il était gentil et respectueux. J'avais droit au princesse traitement avec lui.

Ce qui est rare de nos jours. Lorsque Derek se remet de son fou rire, il me rapproche de lui. Un sourire barre toujours son visage.

— Arrête de te moquer, il était très gentil et je pensais vraiment que j'étais amoureuse.

— Ouais.

Je n'ai pas besoin de le regarder pour savoir qu'il lève les yeux au ciel. J'avais commencé à sortir avec Manu lorsque j'avais seize ans et nous l'avions fait lorsque j'en avais dix-sept.

Steve Urkel, c'était le surnom qu'on lui avait attribué depuis le collège. Avec le recul, je me dis que je vois le rapprochement...

— Faut que j'y aille maintenant, m'informe t'il en me donnant un dernier baiser.

Derek se lève finalement et quitte la chambre alors que je me laisse tomber sur les couvertures. Il craquait pour moi aussi... je souris comme une idiote.

Je ne peux pas m'en empêcher, c'est plus fort que moi. J'entreprends finalement de me recoucher, après tout nous ne sommes que le vingt-trois décembre. Noël n'est pas encore là.

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Désolée je me suis trompée ! 😅 hier soir j'ai programmé la publi' pour ce matin et j'ai mis 7h du soir 🙈 au lieu de 7h du matin.

A Lightning ChristmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant