CHAPITRE 96

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J'ai vraiment essayé de me convaincre que ça pouvait le faire, que ce n'était qu'un week-end. Sauf que non ! Ça ne peut pas le faire. Pas après la nuit que nous avons partagée.

— Tout va bien ?

Oh non. Pas lui...

— Tout va très bien merci, réponds-je impassible en passant devant Derek pour quitter la pièce.

Moins je serai en sa présence et mieux ce sera pour tout le monde, parce que je ne suis pas en mesure de gérer ça ce soir. Enfin, surtout ici avec tout le clan Pomereau à quelques mètres.

Sauf que Derek ne semble pas de cet avis lorsqu'il m'attire par le bras dans la pièce la plus proche. Il referme la porte derrière moi, sans prendre la peine d'allumer l'interrupteur. Le cousin de mon meilleur ami me piège entre la porte et lui.

Ses bras m'encadrent de part et d'autre, si bien que j'ose à peine le regarder dans les yeux au vu de cette proximité forcée.

— D'accord, chuchote-t-il. Tu as toutes les raisons du monde de m'en vouloir pour hier et je comprends que tu n'aies pas spécialement envie de me parler.

— Heureuse de savoir que tu comprends. Maintenant, si tu permets je n'ai pas envie de discuter avec toi de ça. Encore moins ici.

Je me retourne et entreprends d'ouvrir la porte, mais Derek la reclaque aussitôt d'un simple geste.

— Chloé. Je suis désolé d'accord... je, hésite-t-il. Tu sais aussi bien que moi que ce n'était pas rien ce qu'il s'est passé, et que c'est beaucoup trop compliqué...

— Laisse, le coupé-je pendant qu'il cherche ses mots. Oublie ça et je vais tenter de faire la même chose de mon côté. D'accord ? C'est mieux comme ça. C'est mieux pour toi, m'emporté-je la voix soudainement tremblante. Et c'est mieux pour moi aussi.

Je le repousse sans ménagement et ouvre la porte. Il faut que je reprenne un visage impassible et vite parce que tout le monde est dehors. J'entends les couverts s'entrechoquer, signe que nous allons passer à table.

— Putain Chloé ! Est-ce que j'ai le droit d'avoir paniqué ?!

— Derek laisse tomber, lui demandé-je en lui intimant d'arrêter en levant la main. J'ai compris, je sais à quel point c'était compliqué pour toi que ce soit arrivé avec moi. Te fatigues pas.

Je sors précipitamment de la maison et croise tante Marjorie, qui vient sûrement de remarquer que son neveu et moi venons de sortir de la même pièce sombre.

— Tout va bien mon chéri ? se moque cette dernière.

Je soupire en m'installant à table près d'Amanda et me sers de la salade. J'attrape le plat de poitrines grillées et en prends une avant de le passer à la tante Julia, qui donne à manger à sa petite fille.

Nous ne sommes pas nombreux encore, seulement onze je crois. Les autres arriveront demain, certains membres de la famille travaillent le samedi. Au total, nous serons un peu plus de quinze pour célébrer Noël. Pendant le repas, je ne parle pas voire très peu et mange sans grand appétit, entre les verres d'alcool que je m'enfile. Une fois rassasiée, je prends mes couverts et pars faire la vaisselle.

— Chloé qu'est-ce qu'il y a ? Me demande Benjamin en s'accoudant au plan de travail.

— Rien Benji.

— Hum hum. Très convainquant tout ça.

Je soupire en posant mon assiette sur l'égouttoir.

— Derek est un crétin. Maintenant, je veux juste... je vais rentrer. Je suis fatiguée et je tombe de sommeil.

Benjamin soupire et attrape son smartphone pour le fourrer dans sa poche.

— Ok. Je te raccompagne.

A Lightning ChristmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant