A Lightning Christmas

CHAPITRE 74

— Tu sais, je déteste lorsque tu as raison. Ça te rend étrangement laid.

— Ha ! Ha ! Ha ! Je suis mort de rire Chloé. Tu es hilarante ma parole !

Je souris comme un démon dans mon coin. J'adore l'embêter.

— Benji ?

— Oui Chloé ?

— Je crois que je craque pour ton cousin.

L'avouer me coûte énormément mais force est de le reconnaître, je ne peux pas m'empêcher de penser à lui depuis cet épisode dans l'ascenseur.

J'ai l'impression de me rappeler encore la sensation de ses doigts sur ma peau, de son corps contre le mien et du goût de ses lèvres sur les miennes.

Il faut dire également qu'hier soir était une bonne piqûre de rappel. Comme pour s'assurer que l'information reste bien enregistrée dans mon cerveau.

— Je crois aussi, répond-il

— Ça me tue que ce soit vrai, râlé-je par dépit. Comment on en arrive là après des années à s'envoyer des piques et se tirer dans les pattes ?

— Ouais, ça me paraît dingue à moi aussi.

— Je veux dire... ok j'ai eu un faible pour lui lorsque nous étions jeunes, mais ça m'était passé. Et surtout, le fait qu'il me dénonce à mes parents a totalement annihilé ce petit crush et déclenché le début de la guerre froide.

Benjamin sourit faiblement et je l'entends émettre un semblant de rire. Je ne prends pas la peine de le regarder et m'attarde sur le paysage qui défile.

Il y a beaucoup de circulation ce soir, les gens rentrent chez eux pour reprendre leur routine de travail du lendemain. De mon côté, je devrais déjà avoir commencé à rebondir, mais j'ai le sentiment de ne pas encore m'en sentir capable.

Je veux remettre de l'ordre dans ma vie, quoique pouvoir et vouloir sont deux mots visiblement distincts.

— Je suis toujours convaincue que Derek et moi serait une mauvaise idée. Je ne vois pas comment ça pourrait fonctionner si lui et moi avons déjà du mal à nous supporter. Ce serait plus raisonnable d'oublier tout ça. Je n'arrête pas d'y penser et de le retourner dans ma tête.

Je le pense réellement. C'est la pensée qui me traverse l'esprit alors que j'observe distraitement les voitures coincées dans l'embouteillage avec nous.

Mon coude repose négligemment sur la portière et mon poing écrase ma joue. On ne dirait pas comme ça, mais cette position est des plus inconfortables. L'espace de rangement intégré du panneau de porte me fait un mal de chien, mais je n'ai pas envie de bouger d'un iota.

— Et j'ai dans l'idée que la nana mariée qui a débarqué au pique-nique ne compte pas le lâcher de si tôt.

Soudain, je sens mon smartphone vibrer contre moi. Je l'attrape rapidement et souris malgré moi en voyant le message :

« Romain
On déjeune tous les deux demain ? »

Ma décision est déjà prise semble-t-il, puisque je réponds par l'affirmative à mon nouveau collègue.

— Qui c'était ?

— Un mec que je viens de rencontrer au boulot.

Benjamin se retient de rire de toutes ses forces.

— J'ai dans l'idée de mon côté que Noël s'annonce festif cette année et qu'une tempête de feux d'artifices est annoncée. J'ai hâte de voir tout ça !

Je lève les yeux au ciel. Qu'il peut être bête parfois quand il le veut. Même si je l'avoue. Romain ne me laisse pas insensible et je pense que la réciproque est vraie. Je l'ai senti dans son regard et dans sa façon de m'aborder lorsque nous nous sommes rencontrés.