CHAPITRE 17

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L'heure de la pause-déjeuner sonne inévitablement avec l'heure des embouteillages ici, c'est comme ça et on y peut strictement rien. Derek conduit sa voiture d'un air totalement détendu alors que de mon côté je n'en mène pas large.

Je vais être en retard, peut-être me faire virer et même arrêter si Derek continue à m'entraîner dans ses histoires. Je regarde à mes pieds, le repas de ma sorcière bien-aimée qui attend que quelqu'un le mange. Il y a des risques qu'il ne soit plus bon d'ici à ce que madame Sinclair l'ait en main. Il fait chaud et ce foutu bo bun est une sorte de salade assaisonnée.

Je soupire longuement en ayant le sentiment de passer la pire journée de ma vie. Soudain une douleur aiguë me traverse, cet idiot vient de me tirer les cheveux.

— Tu vas arrêter de psychoter pour rien un jour ?

    Je le fusille du regard. Qui lui a demandé l'heure à celui-là ?

— Je ne sais pas à quoi tu joues aujourd'hui Derek, mais je n'ai ni envie de jouer ni de faire partie de ton petit jeu. Tu m'as aidé et c'est gentil, mais je sais que ça ne te ressemble pas.

— Ne t'en fais pas je ne fais pas ça gratuitement, je veux qu'on parle de ce que tu feras pour moi.

— Et qu'est-ce que tu veux au juste ?

— Passe la soirée avec moi pour commencer demain, lâche-t-il l'air de rien.

— Tu es au courant qu'on ne se supporte pas ou tu as perdu la mémoire ? Parce que je ne vois pas pourquoi tu aurais envie de passer plus de temps qu'il n'en faut avec moi ?

Le monde ne tourne pas rond aujourd'hui décidément. Je dois être tombée dans une dimension parallèle. Je me tourne vers le cousin de mon meilleur ami dans l'attente d'une réponse de sa part, mais monsieur fixe toujours la route d'un air désinvolte.

Sa tête négligemment appuyée contre le dossier de son siège et même s'il reste exécrable, je ne peux pas empêcher mes yeux de profiter du spectacle qui leur est offert. Je mate discrètement...Je pars du principe qu'il faut toujours apprécier les belles choses, même si à l'intérieur elles peuvent être pourries.

Derek tourne légèrement la tête de côté pour me regarder et un sourire goguenard vient orner ses lèvres. Il m'a pris en flag'...

— C'est toi qui me déteste princesse boudin, moi je te trouve juste psychorigide, horripilante et trop à cheval sur tout. Tout ce que je ne suis pas d'ailleurs, ajoute-t-il en grimaçant. Dieu merci.

Outrée, j'hoquète bruyamment en m'apprêtant à l'insulter de tous les noms d'oiseaux possibles.

— Mais t'inquiètes pas, tu seras juste le bouche-trou. J'avais prévu d'y aller avec une jolie petite brune, mais elle est devenu un peu trop collante ces derniers temps.

— Je suppose qu'en bon connard que tu es, tu l'as jetée comme une malpropre, répliqué-je mauvaise.

Derek ne prend même pas la peine de se formaliser de ce que je lui crache au visage.

— Exactement. Elle était censé connaître les règles, j'avais été clair dès le départ. Je me demande pourquoi vous pensez toujours que vous pourrez nous faire changer d'avis...

Voilà pourquoi j'ai horreur de ce sale type ! Il n'a aucune considération pour les femmes et les traite comme des objets jetables. Il se fiche de ce que ces pauvres femmes peuvent ressentir. Je lui souhaite de rencontrer celle qui lui fera la même chose, ça lui fera les pieds. Accessoirement ça lui apprendra à redescendre sur terre car les gens ne sont pas des jouets.

— Tu es exécrable mon pauvre.

— De ta part je le prends comme un compliment.
Agacée, je prends mon téléphone pour regarder l'heure. Oh non ! Il est presque 13 heures.

— Bon ça me soule ton truc ! On y sera jamais de toute façon, s'écrit soudain Derek en tournant brusquement sur la droite.

— Mais qu'est-ce que tu fais ? Lui demandé-je paniquée.

— Chloé il est moins 5, répond-il en levant les yeux au ciel. On est à l'autre bout de la ville. Dans le meilleur des cas on y sera pour 2 heures et quart et moi j'ai faim.

C'est certain maintenant d'ici la fin de la journée je n'aurai plus de boulot.

A Lightning ChristmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant