A Lightning Christmas

CHAPITRE 16

Génial ! Voilà qu'on commence à attirer l'attention maintenant. Il ne manquait plus que ça décidément. Derek est vraiment une plaie quand il s'y met. Je déteste attirer l'attention, mais avec ce crétin ce n'est pas gagné. Il commence déjà à demander à l'homme qui nous a abordé de quoi il se mêle.

— Non mais monsieur ! Ce sont des façons de parler aux gens ça ?!

— Bon écoute Mario, tu travailles ici ? Parce que si c'est le cas on a des papiers à récupérer.

Je pince les lèvres fortement pour ne pas exploser de rire alors que j'écarquille les yeux choquée de son audace. C'est vrai que ce monsieur a une petite ressemblance avec Mario. Combinaison de travail rouge, moustache broussailleuse, casquette frappée du logo de l'entreprise sur la tête, gants qui pendouillent à sa ceinture.

Mais surtout, Pro BTP fait de la plomberie. Pour le coup notre Mario en herbe est mat de peau, il doit avoir des origines indiennes.

— Monsieur c'est la pause déjeuner, je vous prierais de revenir à 14 heures.

— Et tu crois que je n'ai que ça à faire  ? Lui répond Derek avec insolence. Va me chercher Luigi si tu ne veux pas nous aider, mais je te le dis on est pas venu ici pour rien. On ne repartira pas sans.

— Non mais ça ne va pas de lui parler comme ça. Excusez-le monsieur, on ne lui a pas appris la politesse à l'école. Nous voulons seulement récupérer les devis pour Madame Sinclair, sauf erreur de ma part ils auraient dû nous être communiqués la semaine dernière. Nous vous avons relancé mais sans succès.

— Je suis désolée ma petite dame, mais le magasin est fermé actuellement.

— La porte est ouverte tonton alors évite de nous raconter des craques s'il te plaît. Tu viens de l'emprunter. Je ne suis pas miro encore, alors va nous les chercher et on s'en ira, c'est aussi simple que ça.

C'est mal engagé à mon avis. Derek ne lui témoigne aucun respect : il le tutoie alors que cet homme à l'âge d'être son père, il l'appel tonton par insolence manifeste et il lui donne des ordres. Et maintenant, il lui adresse un sourire qui n'engage rien de bon à mon avis.

— Désolé jeune homme.

— Bon tu m'as soulé, lâche Derek en l'écartant de son passage de la main.

— Qu'est-ce que tu fais ? Lui crié-je alors qu'il entre sans demander la permission dans le magasin.

L'homme commence à rouspéter fortement et tente d'empêcher Derek de fouiller dans les papiers du bureau. Encore une fois, on nous menace d'appeler la police. Le cousin de mon meilleur ami est inébranlable et continue ses petites affaires alors que je me confonds en excuse auprès de l'homme.

— Je suis vraiment désolée monsieur. N'appeler pas la police, on va s'en aller. Derek arrête maintenant ! Ça suffit !

— Ah ! C'est bon j'ai trouvé on peut y aller. Tout est déjà dans le dossier, ces abrutis ne vous l'ont juste pas donné.

— Bon ça suffit ! J'appelle la police, s'énerve l'homme en composant le numéro.

— Derek !

— A transmettre à l'étude de Sinclair Véronique, lit Derek à voix haute. À transmettre à l'étude Sinclair, répète-t-il de nouveau en agitant le dossier sous le nez du pauvre homme en passant devant lui.

Mon cœur bat à vive allure dans ma poitrine alors que je reste tétanisée par la peur. La police va arriver c'est certain, l'homme est au téléphone en ce moment. Derek n'en a absolument rien à faire de ce qu'il se passe. Il m'attrape la main et m'entraîne à sa suite vers la sortie.

— Allez à plus Mario. C'était un plaisir !

— Restez ici vous deux ! La police arrive !

— Non merci !

Oh mon dieu ! Qu'est-ce qu'on vient de faire ? On va avoir de terribles problèmes ! Nous marchons dans le chef-lieu de l'île et mon esprit reste encore dans le brouillard. Je ne sais pas où on va mais je le suis aveuglément car je ne suis en état de raisonner. Derek nous a attiré tellement d'ennuis aujourd'hui. De retour dans la voiture, je reste silencieuse. Je ne me sens pas bien, je suis tendue de la tête aux pieds.

— Derek...

— Cesse de t'inquiéter tu crois vraiment que la police va se déplacer pour des documents qui auraient dû être remis à ta patronne et qui ne l'ont pas été. Ce n'est pas vraiment du vol.

Mon compagnon de fortune lève les yeux au ciel, puis démarre la voiture. Le poste de radio s'enclenche et Taylor Swift chante sa chanson.

— « I Knew you were trouble when you walked in, so shame on me now ».

Oui, Taylor a raison. Je savais que Derek m'apporterait des ennuis dès l'instant où je l'ai vu...