Acte I - scène 8

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Wuyuan, les ministres, des Gardes-Phénix

Wuyuan : Servir la reine, c'est faire montre d'esclavage et faire fi de toute arrogance en ma présence, ce à quoi cette servante a manqué. Tâchez d'en faire autant. Commençons le Conseil de l'État par les affaires intérieures. Ministre Ping. Où en sont les travaux du chantier de ma nouvelle machine à exécution ?

Ministre Ping, un peu craintif : Majesté, la machine n'est pas encore prête. J'estime à une semaine de travaux supplémentaires, mais laissez-moi vous dire que le projet progresse rapidement chaque jour grâce à la prodigieuse quantité de main d'œuvre que dispose Votre Majesté.

Ministre Zhong, à la rescousse de Ping : Le pays compte la population la plus nombreuse. Nous sommes capables de faire pousser de grands bâtiments en quelques semaines seulement.

Wuyuan : Vous avez tous les fonds et les ouvriers nécessaires et plus encore chaque fois que vous en réclamerez. Comprenez que je veux être la première à utiliser ma machine avant Sa Majesté, mon époux.

Ministre Ping : L'honneur d'utiliser votre création vous revient de droit, Majesté.

Wuyuan, soupirant : Certes... Mais quelle pénible épreuve que la patience.

Ministre Ping : Tenez, Majesté, regardez. Voici encore à quoi ressemblera la nouvelle machine à exécution de Votre Majesté. Une œuvre exceptionnelle et en tout point sans aucune autre pareille dans tout le Cercle Inscrit.

Wuyuan, caressant délicatement le plan de la machine : Oh oui ! C'est là le vaisseau amiral de la justice du Dragon d'or. Un châtiment à double effet : la sentence pour le coupable, et un spectacle menaçant pour les spectateurs.

Ministre Zhong : Il nous plaît d'entendre Votre Majesté patienter en parlant de sa nouvelle machine.

Ministre Liu, méprisant : Hum !

Zhong commence à regarder Liu et perd son sourire.

Wuyuan : Je l'ai conçue comme un amphithéâtre avec des gradins pour que la mise en scène de l'exécution puisse parler dans l'esprit du plus faible de mes sujets mieux que ne le font les pouvoirs d'une pièce de théâtre. Celui qui a le courage de m'affronter perdra toute sa dignité. Je l'attacherai par les pieds et les mains en dessous d'un mur que je ferai construire en face des spectateurs en guise de décor de fond du spectacle de la justice. Son corps sera séparé par le mur en dessous de ses épaules. Et là, de la pierre et du sang offert aux spectateurs pour avoir notre paix. Le téméraire rebelle verra le bas de son corps en dessous des épaules lapidés. (Elle ferme les yeux pour s'imaginer un plaisir) Il en goûtera dix-mille souffrances. L'effort sera long et pénible et durera le temps d'une scène d'une tragédie. Ensuite, viendra le moment de lui prendre la vie : au-dessus du mur qui le sépare, une grosse pierre sera jetée sur le bas de son corps en dessous de ses épaules pour l'écraser sous le poids de ma justice tandis que l'autre côté du mur une lame en biais tombera le couper en dessous des épaules pour le séparer de notre monde agréable où il s'était rebellé d'y vivre.

Ministre Liu : Majesté, le Conseil ! Le ministre Zhong et le ministre Ping profitent de faire rêver Votre Majesté dans le but de retarder les affaires de l'État ! Ils ont tous deux l'audace de vous manipuler.

Le ministre Ping ouvre la bouche pour protester, mais le ministre Zhong retient son bras. La reine cesse sa rêverie et ouvre les yeux en regardant le ministre Liu.

Wuyuan : Les deux ministres ne sont coupables d'aucun tort, cher ministre de la Guerre. Ils savent comment satisfaire mon impatience et je suis satisfaite de leur initiative (Zhong regarde Liu avec un léger sourire qui déplaît ce dernier). Passons au Trésor. Ministre Bao.

La malédiction de la Cité Pourpre - tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant