Prince Chen, princesse Mei
Prince Chen : Pourquoi ne dis-tu rien ?
Princesse Mei : Tu ferais vraiment la guerre pour cet homme et sa famille ?
Prince Chen : Puisque la reine a décrété une si grande injustice à l'égard de ce garde, alors il me faudra le défendre au moment des conséquences de mes actes.
Princesse Mei : Ton âme est si pure.
Prince Chen, prenant la princesse dans ses bras : Je te vois... Je ne veux pas voir cette figure de doute et de remords.
Princesse Mei : Moi aussi, je te vois, mon amour.
Prince Chen : Mon frère est si bon avec moi qu'il ne veut pas admettre ma part de culpabilité dans cette sombre histoire. C'est à moi de regretter, mon amour.
Princesse Mei : Et moi je te dis que ce n'était pas ta faute.
Prince Chen : Mais je n'aurais pas dû les abandonner.
Princesse Mei : En vérité, nous aurions dû abandonner cette cité plus tôt. En prenant le risque de fuir.
Prince Chen : Et laisser mes pauvres frères entre des mains criminelles ?
Princesse Mei : Non, reviens dans mes bras, je t'en prie ! Tout cela n'est pas facile. Rien ne semble se passer comme prévu...
Prince Chen : Je n'arrive pas à croire que tu ne penses pas comme moi.
Princesse Mei : Mais c'est de nous que nous nous soucions ! Tu n'as pas à nourrir ces regrets ! Le ministre Zhong était intervenu avant toi avec la Garde-Phénix, qu'est-ce que tu crois qu'il aurait fait pour sauver la vie de tes frères ? Tu n'as fait qu'accélérer leur sûreté, ce ministre l'aurait fait à ta place.
Prince Chen : Comment tu peux le croire assurément avec autant de facilité ?
Princesse Mei : Chen, regarde-moi. Rien ne se passe comme prévu.
Prince Chen : Oh ça, je l'ai remarqué !!
Princesse Mei : Je n'aime pas que tu t'écartes de moi comme cela ! Comme si je suis une pestiférée !
Prince Chen : Excuse-moi. Je devrais rester auprès de toi, mais la colère... Je ne sais pas...
Princesse Mei : Mon ambassade a reçu des nouvelles de ton père...
Prince Chen : Et quoi encore ! Il est mort ? Il est triomphant ? Il est de retour ? Ne trouves-tu pas injuste qu'après toutes ces années son fils aîné ne reçut aucun mot de son propre père ?!
Princesse Mei : Concentre-toi. Écoute-moi. Il ne nous faut pas perdre de temps ! Ton père est en difficulté à la guerre. S'il meurt, la reine aura tout pouvoir pour nous empêcher tous les deux de fuir la Cité Pourpre devenue interdite. As-tu pensé une seule seconde que le décret d'enfermement de la reine pourrait en réalité nous destiner ?
Prince Chen : Si jamais le Roi, mon père, serait mort...
Princesse Mei, après une pause : Je sais, tu me l'as déjà dit.
Prince Chen : Regarde-moi, mon aimée. Ma femme. Mon tendre amour. Il n'y a qu'une seule reine au Dragon d'or et c'est toi. Ne t'en fais plus pour ma mère, je tiendrai tête coûte que coûte et je l'affronterai quoi qu'il nous arrive à tous les deux.
Princesse Mei : J'ai pleinement confiance en toi, mon aimé, mon roi, mon éternel amour.
Prince Chen : Je t'aime très fort... Je ne contrôle pas cette force en moi, je me déchirerai volontiers en un millier de morceaux pour toi, mon seul et unique amour. Que je t'adore tellement...
Princesse Mei : Je t'aime aussi...
Prince Chen : Hélas, il nous faut bientôt nous séparer un instant.
Princesse Mei : Quoi ?! Non, ne m'abandonne pas dans cet enfermement !
Prince Chen : Je dois le faire. Un court instant, seulement. Ma mère m'a convoqué au Jardin du Roi.
Princesse Mei : Elle veut te forcer à commettre un sacrilège ! Seuls le roi et la reine ont accès à ce Jardin !
Prince Chen : Tu m'as dit que tu me faisais confiance. Alors rassure-toi, car je m'abstiendrai de franchir la Porte de la Fierté Divine qui conduit au Jardin que je n'ai pas le droit de voir.
Princesse Mei : Méfie-toi de cette vipère de reine !
Prince Chen : N'insulte pas ma mère, je te prie.
Princesse Mei : Mais elle n'est pas ta vraie mère !! Elle n'est que la seconde épouse du roi Xiang ! (Après une courte pause) On dit dans mon pays qu'elle aurait fait secrètement assassiner ta mère pour prendre sa place sur le trône.
Prince Chen : Cesse d'ajouter à mon agitation encore plus de souffrances !!
Il va se réfugier ailleurs sur scène.
Prince Chen : J'essaye... J'essaye vraiment de me convaincre que je n'y suis pour rien dans tout cela, mais... Je suis désolé...
Princesse Mei, s'asseyant à côté de lui : Je regrette d'avoir dit cela, mon amour. Pardonne-moi, je te prie.
Prince Chen : J'ai provoqué... des choses affreuses...
Princesse Mei : Non ! Je t'assure que non !
Prince Chen : Tout est de moi et destiné à me reprocher. Même mon petit frère, partant du peu d'estime qu'il a pour moi, m'a affligé d'insurmontables reproches par ma faute. Je suis le premier coupable de mes regrets.
Princesse Mei : Et s'il suffisait que tu ne sois plus seul pour te convaincre que ce n'était pas toi le coupable ? Je vais rester un peu. En fait... je vais rester le plus longtemps qu'il se peut à tes côtés. Mon rôle d'amour est de rester fidèlement auprès de toi. Je dois être là pour te soutenir dans tes épreuves. L'amour donne la vie. (Après une courte pause) Repose-toi dans mes bras avant d'affronter la reine.
Les deux amants restent dans cette position en silence pendant longtemps avant de quitter la scène. Mei caresse le visage et les longs chevaux de Chen qui fait une courte sieste sur les jambes de la princesse.
Les deux personnages quittent la scène en même temps.
VOUS LISEZ
La malédiction de la Cité Pourpre - tome 1
RomanceL'État Suprême du Jinlong est dirigé depuis cinq ans par la reine Wuyuan pendant que le roi est à la guerre. Elle gouverne le pays par la terreur depuis la Cité Pourpre sans savoir qu'elle est entourée d'ennemis qui conspirent pour la détruire. Pièc...